Une autre école pour un autre futur

vendredi 17 avril 2020, par CNT 26.

Quelques semaines seulement après le plaidoyer d’Emmanuel Macron sur le retour de l’état providence, son Ministre de l’Economie a déclaré « qu’Il faudra faire des efforts pour réduire la dette de la France ». Ajoutons à cela la sortie de l’aristocrate Geoffroy de Bezieux, président du Medef, né avec une cuillère d’or dans la bouche : « il faudra bien se poser la question tôt ou tard du temps de travail, des jours fériés et des congés payés pour accompagner la reprise et faciliter, en travaillant un peu plus, la création de croissance supplémentaire ». Nous n’assistons à aucune remise en question de leur part sur ce modèle capitaliste néolibéral qui a conduit à la crise sanitaire que nous traversons actuellement. On les voit venir, après avoir amplifié la destruction, déjà initiée par leurs prédécesseurs, de notre système de santé, de l’éducation nationale et de l’intégralité de nos services publics, ils nous préparent aujourd’hui à toujours plus d’austérité pour demain... Leur sacro-sainte économie est affaiblie, il ne nous reste pas grand-chose à faire pour les mettre à genoux, les mains sur la tête !

Plus d’austérité sur un système éducatif déjà bien mis à mal ?

Les réformes mises en place ces dernières années sans aucune consultation des premiers experts du terrain, les travailleurs et travailleuses de l’éducation, n’ont fait qu’accentuer les inégalités sur le territoire mais également entre les différentes classes sociales. « L’école de la confiance » s’est révélée être plutôt l’école de la répression et de la soumission pour notre jeunesse. Celle de la précarisation pour ses personnels...

La fameuse continuité pédagogique, en période de confinement, tant glorifiée par le Ministre autoritaire, accentue profondément ces inégalités. Nous mettons en garde les enseignant.e.s par rapport à cette situation car elle pourrait devenir un test grandeur nature vers une marchandisation du service d’éducation et le développement de l’E-learning tant rêvé par l’OCDE. D’ailleurs, en annonçant un retour en classe échelonné à partir du 11 Mai, Blanquer n’a pas manqué de déclarer que les lycéen.es s’était bien adapté.es aux cours à distance...Avec cette reprise prématurée annoncée, les enseignant.es ont, ell.eux, l’impression d’être sacrifié.es sur l’autel de l’économie.

Construire l’école de demain, émancipée, émancipatrice, égalitaire et humaine

Pour nous, l’école ne peut fonctionner qu’avec des moyens humains importants et une présence attentive et bienveillante. Surement pas avec des caméras de surveillance, des matraques (1), ni des cours face à un écran.

A la sortie de la crise sanitaire, mobilisons-nous massivement pour Construire l’école de demain, émancipée, émancipatrice, égalitaire et humaine. Une école de la coopération et non de la compétition. Arrêtons de faire de nos enfants de la chair à capitalistes !

Nous proposons :

- De nous réunir pour mettre en place l’autogestion au sein de nos établissements et se réapproprier notre pouvoir collectif de décision

- L’abolition des liens de hiérarchie entre les différents acteurs de l’éducation et la titularisation des personnels précaires

- D’élaborer des programmes et des méthodes libres de toute logique productiviste et tenant compte des rythmes, des disponibilités intellectuelles et des besoins naturels de l’enfant

- Une école coopérative qui permette l’épanouissement individuel et l’acquisition de l’autonomie

Pour une révolution sociale, éducative, pédagogique !

Face au coronavirus : Solidarité, Autogestion, Socialisation !

(1) Comme par exemple à Mayotte... Voir "Arrêté du 7 avril 2020 relatif à l’autorisation de détention et de port d’armes pour les agents des équipes mobiles de sécurité du ministère de l’éducation nationale et de la jeunesse dans le Département de Mayotte"


Forum de l’article

  • Une autre école pour un autre futur Le 19 avril 2020 à 19:19, par Marek BK

    dans la série « ils inventent l’école de demain eux aussi », un nouveau décret vient d’etre publié indiquant que les étudiants en langues devront passer des évaluations pour valider leurs diplômes.
    Evaluations qui se feront dans le cadre privé et - en l’état actuel des choses - à leur frais.
    Ils n’ont vraiment aucune honte, tout pour eux est « opportunité » pour faire gagner plus d’argent à leurs amis (et ça tombe jamais loin de leurs poches).

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