Aux USA comme dans trop d’autres régions, ultra-capitalistes techno-fanatiques et extrêmes-droites s’allient pour perpétuer la domination et accélérer les ravages, avec l’aide active de milliardaires et en s’appuyant sur des déçus de la mégamachine abusés.
Avec Trump comme avec n’importe quel autocrate adepte du système, pauvres et travailleurs continueront d’être laminés par tous les bouts, mais certains se font avoir quand même et aboient contre la gauche, l’écologie, les immigrés, les minorités sexuelles, les femmes...
L’art de taper sur d’autres dominés au lieu de s’en prendre aux racines du système et à ses grands officiants.
En fRance aussi, les menées néo-fascistes et ultra-capitalistes s’accélèrent. Si les peuples « de gauche » ne passent pas une ou plusieurs vitesses supérieures, comme en Belgique (à suivre...), ça va très mal se passer pour nous toustes.
Attendre les prochaines élections nationales est suicidaire, on a vu ce que ça a donné en 2024, et puis seuls de puissants mouvements de révolte radicale offensif pourrait impulser une rupture, une autre voie.
- Trump, Musk & co, un modèle ultra-capitaliste autoritaire qui veut s’imposer partout
Quelques actus et analyses pour lever les éventuelles ambiguités et ne pas se faire enfumer par les discours des puissants :
Good Night, Tech-Right : Débrancher l’IA du fascisme
Voici un bon article sur la situation politique aux USA avec Trump et sa bande :
Good Night, Tech-Right : Débrancher l’IA du fascisme
« Les pauvres et les travailleur-euse-s sont confronté.es à une multitude de crises : l’accroissement des richesses et des inégalités sociales, la menace croissante du changement climatique et la montée en puissance de l’extrême droite autoritaire. Au lieu d’œuvrer à l’amélioration de l’humanité et de s’attaquer aux inégalités systémiques, les milliardaires horrifiés ont fui la montée de la colère contre eux, en poussant à la centralisation et au contrôle d’encore plus de richesses et de pouvoir, en utilisant comme arme la désinformation, les élections et les systèmes politiques existants. C’est pourquoi des gens comme Elon Musk ont besoin que vous craigniez les immigrés et les personnes trans - parce que les milliardaires veulent vous distraire pendant qu’ils vous volent. »
Par It’s Going Down, média anarchiste nord-américain.
Extraits :
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Trump veut un pouvoir exécutif extrême, mais plus largement, son programme est directement lié aux intérêts des milliardaires de la tech qui ont déboursé des millions pour le faire entrer à la Maison Blanche. Depuis qu’il a emprunté l’escalator doré, Trump a construit une machine politique en utilisant la colère de ceux qui ont été dévalorisés et appauvris par les politiques néolibérales, en dépeignant les démocrates à la fois comme des gauchistes radicaux et des élites économiques et financières. Pourtant, ce sont ces milliardaires, qui se sont enrichis grâce à ces mêmes politiques, et pour lesquels Trump s’efforce aujourd’hui de mettre en œuvre son programme.
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Cette « broligarchie » émergente a été marquée par l’évolution constante des élites technologiques vers des idées autoritaires et néo-réactionnaires, représentées par des personnes comme Peter Thiel et Curtis Yarvin, qui rejettent « la démocratie sous toutes ses formes » et appellent à « une forme d’État-Entreprise » . Yarvin, également connu sous le nom de plume de Mencius Moldbug, est un ingénieur en informatique qui propose de transformer les sans-abri en « biodiesel », qui prône une pseudo-science raciste et qui préconise de transformer les États-Unis en monarchie, dirigée bien sûr par un PDG
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Le bloc émergent des oligarques de la tech, qui considéraient l’administration Biden comme trop attachée à la réglementation et à la concurrence au sein du marché capitaliste, voit en Trump un instrument qui réduira les réglementations et les impôts, récompensant les entreprises technologiques par des contrats gouvernementaux lucratifs, d’autant plus que Musk s’efforce de réduire les dépenses de l’État et de s’orienter vers la privatisation. La volonté de Trump de « forer, bébé, forer » est également au cœur de leur projet de stimuler l’infrastructure de l’IA, car l’IA nécessite d’énormes quantités d’énergie et d’eau.
En bref, les technocrates ont acheté et payé la présidence de Trump, et ils ont l’intention de tirer profit de tout : de l’expansion de la production d’IA, des lois qui favorisent leurs entreprises et les protègent des réglementations, jusqu’aux profits tirés de la détention de masse, de la surveillance et de la guerre. Et bébé, les affaires vont bien.
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Et pendant que les cochons de guerre mangent à leur faim, les entreprises de réseaux sociaux travaillent dur pour fournir au public du pain et du cirque. Twitter (même s’il peine à faire rentrer de l’argent) reste une plateforme de désinformation de masse de la droite, tandis que Facebook et Instagram, propriété de Zuckerberg, ont fait marche arrière sur le fact-checking tout en censurant des messages sur les pilules abortives après l’investiture de Donald Trump, s’appuyant sur des années de mise à l’écart des anarchistes et des antifascistes, de réduction au silence des contenus pro-palestiniens et de promotion des théories conspirationnistes d’extrême droite.
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Certains membres de l’extrême droite pourraient se plaindre que certaines de leurs préoccupations idéologiques raciales (comme le soutien de Musk aux visas H-1B - qui permettent aux entreprises technologiques d’hyper-exploiter les travailleurs immigrés) ne s’alignent pas sur les intérêts de classe autoritaires des technocrates, mais en fin de compte, ils savent qui signe leurs chèques.
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Comme les nationalistes blancs, ils considèrent leur projet comme un mouvement antilibéral, antidémocratique et antiégalitaire, mais si des penseurs néoréactionnaires comme Yarvin et Nick Land peuvent embrasser une pseudo-science raciste, ils veulent en fin de compte que leur dictature imite les structures autoritaires déjà présentes dans la société capitaliste elle-même, et non qu’elle retire le capital des mains des élites pour le faire travailler pour la nation, et encore moins pour le peuple - même pour les Blancs. L’avenir est là, c’est juste que vous n’avez pas été invités.
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Au-delà des coûts financiers et environnementaux croissants, l’accélération de la production d’IA signifie également la création de technologies qui, de l’aveu même de leurs créateurs, supprimeront de nombreux emplois, et pas seulement des emplois de cadres. De nombreuses chaînes de restauration rapide travaillent déjà à l’automatisation de leur main-d’œuvre grâce à l’IA, depuis les guichets de vente au volant jusqu’à l’intérieur des restaurants. Cette réalité crée un paradoxe : Trump a gagné de justesse en 2024 en exploitant le ressentiment croissant contre le néolibéralisme, un système économique défini par la mondialisation des entreprises et le déclin du niveau de vie. Mais comme l’a écrit Forbes, « [L]a technologie de l’automatisation a été le principal moteur de l’inégalité des revenus aux États-Unis au cours des 40 dernières années... 50 % à 70 % des changements de la structure salariale aux États Unis depuis 1980 peut être attribuée à la baisse des salaires des ouvriers remplacés ou touchés par l’automatisation. » La volonté de Trump d’alimenter la croissance de l’IA ne fera bien sûr qu’accélérer cette réalité. En bref, le fantasme Bannoniste de « l’Amérique d’abord » est tout simplement de la poudre de Perlimpinpin : appelons-le pour ce qu’il est, le néolibéralisme rentre à la niche.
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Dans les années 1990, des anarchistes, des syndicats, des militant.e.s anti-exploitation et des groupes écologistes ont contribué à mobiliser des milliers de personnes lors de manifestations militantes contre la mondialisation des entreprises, le tout sous la présidence d’un démocrate. En utilisant des réseaux décentralisés, des médias indépendants et des groupes d’affinité, ils ont contribué à créer un mouvement grandissant, ancré dans l’analyse anticapitaliste et l’action directe. Nous l’avons déjà fait, nous pouvons le refaire.
Les oligarques veulent un roi. Offrons-leur plutôt une révolte paysanne.
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NOTE :
Tout le monde devrait avoir une bonne raison de vouloir empêcher et démanteler les data centers. Tiens, justement, y en a un gros qui voudrait démarrer cette année en Drôme...!
- Trump, Musk & co, un modèle ultra-capitaliste autoritaire qui veut s’imposer partout
Résumé de deux semaines de trumpisme - Cela ne fait que deux semaines que Donald Trump est de retour à la Maison Blanche, et tout va déjà extrêmement vite.
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Offensive obscurantiste aux USA : Trump crée un « bureau de la foi » et censure le monde universitaire
“Dire Non à Trump, c’est dire non à Dieu !”
Ces propos délirants sortent de la bouche de Paula White, la conseillère spirituelle du président américain depuis 2011. Vous ne la connaissez peut-être pas encore, mais son rôle a été prépondérant pendant la campagne de Trump : elle assure notamment la communication avec les courants intégristes religieux, très puissants aux États-Unis. Un habitant des États-Unis sur cinq se définit en effet comme évangéliste : une base électorale obscurantiste et essentielle pour Donald Trump.
L’intégrisme chrétien au pouvoir
Paula White est à présent à la tête d’un nouveau “Bureau de la foi” de la Maison blanche, chargé de renforcer la place de la religion dans la politique du pays. Cette dernière est connue pour ses appels à la haine homophobe ou raciste, déclarant que “l’antifascisme et Black Lives Matter sont l’antéchrist” ou encore “ce n’est pas OK de se faire avorter. Ce n’est pas OK de se marier avec quelqu’un du même sexe”. Ses propos fanatisés semblent sortis d’un autre âge.
Paula White avait, entre autres joyeusetés, organisé une prière publique en janvier 2020 pour que “toutes les grossesses sataniques aboutissent à une fausse couche”. Cette illuminée aurait toute sa place sous l’inquisition du Moyen-Age, quand un tribunal ecclésiastique jugeait les hérétiques.
Les mouvements chrétiens fondamentalistes américains considèrent Trump comme un “envoyé de Dieu”, dont la mission sacrée est de s’opposer aux satanistes – les “wokes”, les homosexuels… Il affirmait lui-même d’ailleurs avoir été “sauvé par Dieu” lors de la tentative de meurtre à laquelle il a échappé l’été dernier, pour qu’il guide le pays et lui rende sa grandeur. Une mission divine, exaltée par ses déclarations : “ramenons Dieu dans nos vies” a-t-il réclamé.
Pourtant, le 1er amendement des États-Unis proclame la séparation de l’État et de la religion. Ces personnes qui se présentent comme les seules vraies gardiens de la Constitution des USA violent donc allègrement son premier amendement. Ces mouvements intégristes religieux constituent la base de l’extrême droite américaine : on les retrouve massivement lors de l’attaque du Capitole en 2021, où nombre de manifestants arboraient des t-shirts avec des symboles chrétiens.
Dans le même registre, le nouveau secrétaire de la Défense des USA Pete Hegseth, qui est désormais l’un des hommes les plus puissants du pays, a fait inscrire « Jésus » en hébreu sur son bras, un tatouage réalisé à Bethléem, et une grande croix de Jérusalem sur sa poitrine, un symbole représentant une grande croix encerclé de croix grecques plus petites. Un symbole utilisé pendant les Croisades et représentant le royaume de Jérusalem établi par les croisés.
Hegseth ne cache pas sa fascination pour cette période de conflit sanglant opposant les armées chrétiennes aux musulmans. Cet homme est un vétéran de la Garde nationale du Minnesota, un animateur de la chaine d’extrême droite Fox News, et adhère à une mouvance religieuse sectaire nommée Reconstructionnisme réformé, qui prône l’application de la loi chrétienne biblique à la société, un monde exclusivement dirigé par les hommes et une préparation au retour de Jésus.
Doit-on s’étonner de voir l’obscurantisme religieux revenir sur le devant de la scène aux États-Unis ? Non. Il avance main dans la main avec le capitalisme sans limite dont rêvent Trump et son inséparable duo Elon Musk. La religion représente d’ailleurs un marché plus que rentable aux États-Unis : 1200 milliards de dollars en 2016.
L’extrême-droite est étroitement liée aux milieux chrétiens dans de nombreux pays. L’économiste Samir Amin explique que “le capitalisme des monopoles contemporain, en crise, développe une offensive idéologique massive et systématique assise sur le recours au discours de la spiritualité”. Il estime que la faillite de la classe bourgeoise, qui avait massivement adhéré si ce n’est au nazisme ou au fascisme, tout du moins à la collaboration, avait permis aux classes ouvrières au lendemain de la seconde guerre mondiale de construire un rapport de force conséquent.
Après guerre, le patronat était discrédité, le Parti Communiste était le premier parti dans de nombreux pays, dont la France et l’Italie, et les syndicats étaient de puissants contre-pouvoirs. Pour contrer cela, Washington a poussé à la création de nouveaux partis chrétiens-démocrates afin de résister à la menace communiste.
Ces partis constituent aujourd’hui la droite traditionnelle dans de nombreux pays européens, remettant le débat autour de l’importance du christianisme comme base de la civilisation occidentale. On en voit la marque de nos jours dans la droite de nombreux pays européens, et la France n’est pas en reste : Macron a largement piétiné la laïcité ces dernières années, comme la cérémonie d’ouverture de Notre-Dame en a été encore l’exemple.
Aujourd’hui, les partis fascisants qui arrivent au pouvoir dans de nombreux pays se réclament également d’un retour à la foi chrétienne. Mais une foi revisitée, vidée de sa spiritualité, transformée en show, mise en spectacle sur le modèle des évangélistes. Georgia Meloni se revendique “femme, italienne, et chrétienne”, faisant de cette identité un véritable programme politique. Viktor Orban se pose en défenseur des “valeurs chrétiennes”. Marine Le Pen se dit “extrêmement croyante”. Aux États-Unis, l’arrivée au pouvoir de Trump a scellé l’accord parfait entre extrême-droite, intégrisme religieux et capital.
Guerre contre la science
L’obscurantisme est défini comme l’attitude attribuée à ceux qui sont hostiles au progrès, au libre exercice de la raison, à la diffusion de l’instruction et du savoir. Cette percée des fondamentalistes religieux s’accompagne ainsi d’une attaque historique contre la science. L’un ne va pas sans l’autre.
Un décret sur “L’abrogation Woke” a été publié par l’administration Trump il y a quelques jours. Le but ? Détruire toutes les politiques, programmes ou projets de recherche sur des sujets jugés “woke” et donc dangereux pour la sûreté de l’État : le réchauffement climatique et l’environnement, le genre, la diversité, la race, l’inclusion…
Pour faire simple, une IA va pouvoir identifier des mots clés, au nombre de 120 pour le moment, afin de geler les financements, supprimer des publications… Reporterre dévoile par exemple que toute référence au réchauffement climatique a été purement et simplement effacée de sites internet fédéraux. Certaines pages ont carrément disparu, ne laissant qu’un »404 Not Found ». Parmi les 120 mots interdits, on retrouve “femme”, “préjugé”, “justice environnementale”, “accessibilité”.
Autre conséquence dramatique : le CDC, le centre de contrôle des maladies, est la plus grosse agence gouvernementale étasunienne pour la santé publique. Une liste de 20 termes a été distribuée en interne afin de retirer ou d’éditer certaines informations, pourtant tout simplement vitales, du site. On trouve notamment dans cette liste les termes « transgenre », « LGBT », « personne enceinte », « biologiquement femme », « biologiquement homme »… Certaines pages sur le virus du SIDA ont également disparu.
Au fil des siècles, les forces obscurantistes utilisaient l’autodafé afin de détruire les écrits que le pouvoir en place jugeait dangereux pour son propre pouvoir. Le plus célèbre est l’autodafé du 10 mai 1933 où 25.000 ouvrages considérés comme subversifs – auteurs marxistes, anarchistes, juifs…– furent consumés par les nazis. D’ailleurs, en 2023, des élus Républicains du Missouri s’étaient déjà mis en scène en train de brûler des livres considérés comme « woke » au lance-flamme.
Si l’effacement de données en ligne paraît bien moins spectaculaire, il n’en est pas moins une tentative d’effacement total des pensées divergentes. Et il précède toujours d’autres violences.
source, et liens : https://contre-attaque.net/2025/02/14/offensive-obscurantiste-aux-usa-trump-cree-un-bureau-de-la-foi-et-censure-le-monde-universitaire/
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