Même les policiers qui font bien leur travail et restent dans la légalité servent le status quo et le régime : analyses

Paroles de flic envers des gilets jaunes and co : insultes et menaces, manipulations merdiatiques - Un système verrouillé et brutal

mardi 23 avril 2019, par Camille Pierrette.

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Tout d’abord, quelques exemples de propos insultants et/ou menaçants proférés par certains policiers :

Bien entendu, plein d’autres insultes et menaces ont été lancées par des policiers en direction de gilets jaunes, exemples relevés sur FB : connasse, grosse truie...

Légalement ou illégalement, la police protège l’ordre établi

En réalité, même les flics qui font « correctement » leur travail (c’est à dire en respectant les personnes et en restant dans la légalité) sont au service de la perpétuation violente et suicidaire de l’ordre injuste établi. Ils sont formatés et encadrés par les lois de CE système.
Un des travail de TOUS les flics est le maintien de l’ordre, donc de faire peur et mater ceux qui contestent le capitalisme et ce système antidémocratique, et de terroriser encore plus ceux qui ont l’envie de contester fortement, sur la durée et de manière efficace comme les gilets jaunes.
La violence policière légale envers des personnes réclamant justice et démocratie est donc déjà un abus scandaleux, un moyen de conserver le système antidémocratique en place, de protéger cet ordre totalitaire qui profite tant aux grands et petits bourgeois, aux élus bien placés, aux lobbies et aux capitalistes en général, un moyen de tenter d’empêcher les gilets jaunes de faire passer leurs revendications.

Il est donc absurde de respecter la mission de maintien de l’ordre des institutions policières « qui font bien leur travail » si on a envie de contester sérieusement l’ordre établi !
Puisque justement le travail de base du « maintien de l’ordre » est d’empêcher par la force toute remise en question conséquente de l’ordre établi.
Seuls les naïfs et non informés, les réformistes pur jus et les adeptes de petits pas minuscules s’étalant sur des milliers d’années respectent la fonction de « maintien de l’ordre » des flics qui « font correctement leur travail ». (même Eric Drouet semble être tombé dans ce piège)
Dans un système antidémocratique, une démocrature qui vire à la dictature, « faire bien son travail » de maintien de l’ordre c’est obéir à des lois destinées à empêcher toute évolution vers la démocratie réelle.

De plus, les violences policières illégales et les insultes policières des flics ne sont pas des bavures ni des dérapages, elles font pleinement partie de l’arsenal des techniques utilisées pour réaliser les objectifs de terreur, de violence d’Etat, qui sont encouragées ou laissées faire à toute époque par les dirigeants, notamment envers des catégories d’exclus considérés par l’Etat comme « inférieurs » : personnes issues des ghettos et banlieues, exilé.e.s, colonies..., et de plus en plus, comme ici, contestataires.
Et ce tout particulièrement en France, et de manière accrue avec le régime macroniste. Sans doute du fait d’une tradition française particulièrement rigide et centralisée de l’Etat, de la frilosité au changement des classes de riches au pouvoir crispées sur leurs privilèges, des traditions de répressions coloniales, etc..

Les flics qui font « bien ou mal » (légalement ou illégalement) leur travail de répression obéissent scrupuleusement aux autorités dites légales : préfets, ministres et présidents, lesquels veulent garder le pouvoir politique et que rien ne change vraiment. En outre les gouvernements sont largement inféodés et imbriqués aux intérêts privés des grands capitalistes, lesquels veulent garder le pouvoir économique à leur profit et que rien ne change vraiment.
Donc par définition, les flics ne peuvent pas faire du « bon » maintien de l’ordre au profit des peuples, surtout quand ces peuples contestent, ils ne peuvent faire dans ce cadre que du maintien de l’ordre, brutal et illégal si besoin, au profit des castes de politiciens et des grands capitalistes.
Il est particulièrement ironique et rageant que ce soit les peuples, via l’Etat, qui payent les flics...
Les gros capitalistes ont ainsi une sorte de milice privée à leur service qui n’est pas financée par eux, mais par ceux qu’elle réprime. C’est tout bénéf pour les riches, d’autant que la propagande veut faire croire aux « matraqués-éborgnés-payeurs » que ces flics défendent le peuple dans le cadre d’une démocratie !!!
- D’où le fameux slogan qui condense mes explications laborieuses : « police nationale, milice du capital »
cqfd, lol

On peut aussi remarquer que les pratiques policières illégales sont souvent par la suite légalisées par de nouvelles lois répressives, sous le prétexte de terrorisme, de « casseurs », de gilets jaunes, c’est ce qui s’est passé toutes ces dernières années.
Un régime autoritaire, une dictature, pondent des lois légales, que les flics appliquent en faisant bien leur travail, comme sous Pétain, un régime qui participait à la traque des juifs et des résistants...!

Suivant le contexte et les personnes, les flics n’agiront généralement pas de la même manière. Exemples :
Des manifestant.e.s regroupé.e.s sur une place interdite de manifestation seront repoussés fermement mais sans trop de violences par les flics si de nombreuses caméras de médias mainstream sont là.
En revanche, si certains flics en cagoule et sans matricule arrivent à coincer des manifestant.e.s gilets jaunes réfugié.e.s dans une cour d’immeuble sans présence de caméras, ils matraqueront et gazeront violemment des personnes au sol sans retenue.
Une vieille dame blanche connue qui brandit un doigt d’honneur, vomit et crache abondamment à la gueule d’un président de la république par écran interposé ne sera pas inquiétée. Mais un jeune noir issu d’un ghetto qui dirait juste « je te vomis dessus » à dix mètres du président dans une rue sera tabassé immédiatement, arrêté, mis en garde à vue et jugé pour outrage.

L’Etat, drapé dans la fiction d’une « démocratie », s’arroge le monopole de la violence, avec l’intention affichée de sortir du oeil pour oeil dent pour dent et de la loi du plus fort. Dans la pratique, les inégalités sociales demeurent et justice/police continuent d’enfermer d’abord les pauvres et de pratiquer une répression et une justice de classe, comme toutes les études sociologiques le montrent.

Comme ce système antidémocratique, conforté et justifié par l’arnaque des élections, est complètement verrouillé par l’Etat, les oligarchies et le capitalisme, les volontés populaires d’émancipation sont obligées de sortir du cadre légal pour essayer obtenir des avancées réelles par divers rapports de force, l’Etat brutalise alors les protestataires en les accusant d’actes illégaux, et réduit les contestations politiques à de la délinquance. (et par ailleurs déni à la délinquance toute cause ou dimension politique)
C’est particulièrement criant et scandaleux pour ce soulèvement des gilets jaunes, ou les brutalités policières et le mépris de classe éclatent.

Dans le cadre d’un Etat et d’un système antidémocratique, on voit bien que le contrat social (protection et droits contre impôts et obéissance aux lois et aux policiers) est une arnaque totale.
En effet, comme il n’y a pas de démocratie réelle, les lois sont pondues par quelques élus hors de contrôle et à tendance mafieuse (et sous l’influence plus ou moins grande des lobbies capitalistes), les peuples sont impuissants sur les plans économiques et politiques et n’ont le droit que de subir sans moyens réels de recours les règles implacables de l’Etat et du capitalisme.
De plus, ce système totalitaire (qui veut régler de manière autoritaire la totalité de nos vies) particulièrement rigide empêche tout changement de fond, et les régimes en place envoient systématiquement les flics pour mater les récalcitrant.e.s, qui sont bien sûr traité.e.s de terroristes et d’ennemi.e.s de la démocratie !

En complément, cet article de mai 2018 :
- Pire que la police ?! : ceux qui la commandent ! - Les flics obéissent aux ordres de l’état, des oligarchies politiciennes et des lobbies

Les merdias font bien leur travail

Dans ce cadre, les merdias (les médias qui sont clairement au service de l’Etat et des gros capitalistes, c’est à dire la plupart des chaines TV et des journaux à grand tirage) sont complètement en phase avec les violences policières et la propagande de l’Etat, car elles servent leurs intérêts.
Leur rôle est d’enfumer encore plus, de dénigrer les protestataires, de les diviser, et de dévier les regards (souvent consentants hélas) vers des questions secondaires et d’occulter le fond et les réalités qui dérangent.
Les exemples abondent depuis des mois, des années.

Récemment, les campagnes autour de Notre Dame de Paris (pour dévier sur un autre sujet, pour jouer sur l’émotion et faire revenir les gens vers l’Etat et son gouvernement) et du slogan lancé le 20 avril à Paris « ne nous rejoignez pas, suicidez-vous » (en évitant volontairement de parler du contexte) sont des archétypes de manipulations merdiatiques et gouvernementales conjointes.

Rappelons au passage que certains merdias de presse ne sont pas rentables, et sont maintenus à flot par des milliardaires (avec des aides de l’Etat) uniquement pour servir leurs intérêts et leurs propagandes capitalistes.
Ne pas oublier aussi que l’Etat a toujours refusé l’existence de chaînes TV réellement indépendantes et non-capitalistes, pourquoi à votre avis ? Et créer un journal à grand tirage est très coûteux et totalement inaccessible aux gens ordinaires et contestataires. Reste internet, mais il faut arriver à toucher les lecteurs potentiel dans la jungle des moteurs de recherche dominés par les publicitaires et les grands capitalistes...

Conclusion

Arrêtons donc de demander à ce que la police et les merdias fassent « correctement » leur travail, car en réalité ces institutions font et feront ce pourquoi elles existent, ce pourquoi elles ont été créées et ne changeront pas.
Selon les personnes, les ordres et le contexte, certains flics feront correctement leur travail (avec retenu et en suivant scrupuleusement les lois de plus en plus répressives en vigueur) et d’autres (ou les mêmes) le feront illégalement et avec extrême brutalité (avec impunité et le soutien des gouvernements en place et des merdias). Mais dans tous les cas, ils ne seront pas avec nous du côté de l’émancipation politique et économique.

Pour notre survie, notre liberté et notre émancipation, la seule solution est de renverser l’ordre établi, l’Etat et le capitalisme, en souhaitant juste que certains journalistes des merdias et certains flics désobéissent et/ou rejoignent la résistance.

Et en même temps, dans le même mouvement, de construire des sociétés soutenables et solidaires, fonctionnant via des démocraties directes locales et sans capitalisme.
Il y a donc du taf pour tout le monde, pour toutes les énergies.

Parole de flic : « ça aurait été drôle que tu te noies ! »

PS : il y aurait aussi matière à critiquer le rôle des flics dans d’autres domaines, notamment quand ils harcèlent prioritairement les plus pauvres pour cause de délinquance, ou quand ils pourchassent des exilé.e.s (jusqu’à provoquer leur mort comme c’est arrivée dans les Hautes Alpes par exemple). Il s’agit là d’une autre forme de « maintien de l’ordre », d’une forme de contrôle social élargi.
Le problème est plus large est plus profond que la seule fonction avérée de « maintien de l’ordre », c’est toute l’organisation sociale, son échelle et sa régulation qu’il faudrait questionner.


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