Voici un article publié sur Groseille :
Alors que le mouvement des gilets jaunes a tant fait rage dans le pays qu’il a rapidement obtenu des concessions du gouvernement (certes minuscules), force est de constater que du côté de l’écologie, malgré l’urgence prétendue, il y a loin à ce qu’on fasse le siège du pouvoir pour enrayer le progrès de la catastrophe et rendre possible une vie plus saine. Du côté de l’écologie, on marche tranquillement pour le climat, une fois par mois, et le reste du temps, on déplore que la situation ne cesse de s’aggraver en triant ses déchets ou en publiant des appels au secours dans la presse.
Il y a cependant quelques nouvelles réjouissantes. Le 8 décembre à Paris, un cortège de tête assez conséquent s’est formé à la marche pour le climat. Parmi eux, le collectif Désobéissance Ecolo Paris, loin de séparer artificiellement les revendications et modes d’actions des gilets jaunes de ceux des écologistes, affiche une volonté de se mettre au niveau des luttes sociales victorieuses, et de tenir ensemble écologie et question sociale. Nous publions leur compte-rendu de cette journée1, qui est aussi un appel dirigé vers tous les partisans de l’écologie.
Extraits :
Il y a des chances que rien ne bouge,
et même de très fortes chances, si nous laissons toujours décider les mêmes personnes qui s’entêtent à entretenir un même système qui s’entête lui-même à épuiser les ressources de la planète et à répartir ces mêmes ressources de manière complètement aberrante. Nous pourrions regarder ce système2 comme s’il était une grosse blague en rigolant de lui et simplement le pointer du doigt pour nous moquer de la bêtise de ceux qui le soutiennent, tout en poursuivant nos actions associatives – « paniers bio », « disco-soupes », gestion des déchets et production d’énergie renouvelable, rencontres et conférences, marches pour le climat, etc. – s’il n’était pas la cause de l’effondrement climatique et environnemental qui est sur le point de nous tomber sur la tête.
- Climat : tout brûle déjà ! (photo de Groseille)
C’est pourquoi en résumé nous avons pris la tête du cortège devant les associations organisatrices de la Marche – pour lesquelles nous affirmons par ailleurs avoir beaucoup de respect et dont nous soutenons sincèrement les actions et les engagements – car nous pensons que l’écologie ne doit pas être une simple activité du samedi et que le mouvement doit ouvertement s’afficher contre le système capitaliste actuel et tout à fait prêt à désobéir.
Encore temps, pas sûr qu’il le soit – mais ce qui est sûr, c’est qu’il est surtout temps de passer à l’étape supérieure : il est temps de faire de la cause environnementale un engagement sérieux, politisé, cohérent, conscient de ce qu’il faut détruire – une manière de produire, de consommer, de concevoir les relations sociales, les modes de déplacement, les loisirs et les divertissements au sein d’une organisation économique, sociale et territoriale qui ne peut tout bonnement pas répondre aux impératifs environnementaux.
Aussi nous appelons tous les rassemblements, associations, collectifs et autres copains écolos, à une radicalisation massive du mouvement : il faut multiplier les blocages et les actions de désobéissance afin d’enrayer le système, et ce dès maintenant.
Parce que sinon, il y a vraiment des chances que rien ne bouge.
à rapprocher de « Les calottes sont cuites… », car tout fond déjà