Le maire de Valence Nicolas Daragon a récemment pris prétexte de quelques problèmes et plaintes pour interdire la mendicité dans certaines rues du centre ville, via un arrêté du 31 mai 2019.
Selon le Daubé : « La pratique de la mendicité est ainsi interdite du 1er juin au 15 octobre, dans quatre rues du centre-ville : Madier-de-Montjau, Lesdiguières, Bayard, et Ha-ha. »
Comme souvent hélas, les tyrans qui prétendent diriger les municipalités préfèrent cacher les problèmes au lieu d’essayer de les résoudre.
Les plus pauvres, déjà broyés et exclus par le système économique, le marché du travail précaire et hyper concurrentiel, les prix exorbitants de l’immobilier, se voient ainsi interdit de mendier dans des rues commerçantes.
Comme Nicolas Daragon, la plupart des élus participent sans rechigner à ce système qui broient les humains, à cette économie capitaliste destructrice qui crée et entretient la précarité et la misère sociale d’un grand nombre de personne. Ensuite, sans vergogne, ces élus excluent certaines pratiques de survie générées par leur monde.
Dans ce monde archi-capitaliste et froid, les rues commerçantes doivent rester propres et sans heurts, les chalands doivent pouvoir circuler et consommer tranquillement dans des espaces sécurisés sans mendiants et sans rebelles, le règne de la marchandise a plus d’importance que le soucis de l’humain.
Les rues sont alors quadrillées de flics, de caméras de vidéosurveillance, de bancs anti-SDF (quand il y a des bancs), les WC publics sont parfois absents ou en nombre insuffisants.
Les pauvres sont de plus en plus exclus des centres urbains qui se gentrifient et s’embourgeoisent, les pauvres sont invités à rester chez eux devant la TV ou à déambuler dans les grandes surfaces et les hard discount. Chacun sa merde, chacun sa classe, chacun sa culture, et le désastre humain et écologique peut continuer.
A mesure que les rues se remplissent de marchandises où tout est privé, d’espaces vides dédiés à la circulation et deviennent des lieux dédiés uniquement au commerce pour les plus riches, elles se vident de toute vie, la diversité et l’imprévu disparaissent. Les caméras et les flics remplacent la vie sociale, la répression remplace l’auto-contrôle par la connaissance mutuelle dans des rues vivantes.
Ce ne sont pas les pauvres, les mendiants, les drogués, les alcooliques, les agressifs qui sont le problème en réalité, c’est plutôt le système (économique, politique, social) qui les fabrique, les entretient, les abandonne, les suscite, ne fait pas grand chose pour changer les causes de tout ça et préfère plutôt continuer dans la fuite en avant de la course au profit et du chacun pour sa gueule.
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