Il semblerait que l’auto-emballement des catastrophes climatiques produites par la civilisation industrielle ait débuté :
- Les incendies ont causé des émissions de CO2 records - Selon le programme européen Copernicus, les incendies de forêt qui ont ravagé l’Europe ces derniers mois ont provoqué des émissions de gaz à effet de serre très élevées. Les scientifiques ont surveillé tout au long de l’été l’intensité des émissions quotidiennes, ainsi que l’impact des feux de forêt sur la qualité de l’air. D’après leurs calculs, les incendies auraient émis entre le 1er juin et le 31 août 6,4 mégatonnes de carbone. Un niveau qui n’avait pas été atteint depuis quinze ans, en 2007.
- 2022, année noire pour les éleveurs de volailles - Grippe aviaire, été caniculaire, hausse du prix des aliments et de l’énergie… L’année 2022 est particulièrement éprouvante pour les éleveurs de volailles. Et les prochains mois s’annoncent également difficiles.
- La canicule a causé « vraisemblablement » 11 000 morts en France - Les premiers chiffres sont tombés. Ils sont encore provisoires mais ils soulignent déjà le lien entre surmortalité et fortes chaleurs estivales. Selon un rapport de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) publié le 2 septembre, les trois épisodes de canicules de cet été, survenus du 15 au 22 juin ; du 15 au 18 juillet et du 31 juillet à la mi-août, auraient provoqué le décès de 11 000 personnes supplémentaires.
- Déforestation : l’Amazonie a atteint son point de bascule - Les scientifiques s’inquiétaient de l’imminence d’un « point de non-retour » en Amazonie, à partir duquel la forêt s’assécherait jusqu’à devenir une savane. Selon un rapport, il est aujourd’hui atteint.
Et aussi :
Climat : « Nous sommes proches de plusieurs points de bascule » - Disparition de la calotte glaciaire du Groenland, mort des récifs coralliens… Les points de bascule climatique sont nombreux et pourraient intervenir dès 1,5 °C de hausse de la température mondiale, alertent des scientifiques.
Disparition des glaces, arrêt du Gulf Stream, dépérissement de la forêt amazonienne… la survenue de ces évènements à cause du changement climatique préoccupe de plus en plus la communauté scientifique. Une étude internationale parue dans Science vendredi 8 septembre fait la synthèse des connaissances scientifiques sur ces points de bascule du climat, autrement dit ces transformations terrestres drastiques et irréversibles au-delà de certains seuils de température. « Il devient clair que nous sommes déjà proches de plusieurs points de bascule, dont certains sont peu connus du public », commente pour Reporterre David Armstrong McKay, chercheur au Stockholm Resilience Centre et premier auteur de l’étude.
(...)
Au-delà des éléments scientifiques, c’est un message politique que le Stockholm Resilience Centre veut faire passer. « Cette étude fournit un solide soutien scientifique à l’objectif plus ambitieux de 1,5 °C de l’Accord de Paris, qui minimiserait la probabilité de déclencher des points de bascule climatique. Cependant, plusieurs points de bascule sont encore possibles ou même probables à ce niveau, faisant probablement de 1 °C une limite plus sûre. Sachant que les politiques actuelles nous placent sur la trajectoire dangereuse de 2,6 °C. »
(...)
🔥 L’AMAZONIE EN FLAMMES
Le Brésil célébrait ce lundi 5 septembre la « Journée de l’Amazonie ». Le grand pays d’Amérique Latine est aussi en pleine campagne électorale.
Dans ce contexte, la plus grande forêt tropicale de la planète est en flammes dans une indifférence générale. Sur cette image de la société Windy réalisée à partir des mesures de monoxyde de carbone, on peut voir l’étendue des incendies qui touchent la forêt.
L’Institut national de recherches spatiales (INPE) évalue par satellite le nombre d’incendies observés. Il a identifié 12133 foyers d’incendie en Amazonie du 1er au 4 septembre. Une moyenne de 3000 foyers par jour. Un chiffre colossal, qui équivaut en 4 jours seulement à 70% du chiffre enregistré pour l’ensemble du mois de septembre 2021, qui était déjà une année record. Et cela a lieu après le pire mois d’août depuis 12 ans. Comme tous les regards sont rivés sur le scrutin entre le militaire d’extrême droite Bolsonaro et le candidat de gauche Lula, l’Amazonie n’est guère prise en compte.
La plupart des feux correspondent aux zones convoitées par les propriétaires terriens pour l’agriculture intensive. Ils sont allumés volontairement. Les zones de forêt brûlées peuvent ensuite servir de vastes prairies pour le bétail, ou de champs pour faire pousser de la monoculture bourrée de pesticides. Le désert capitaliste avance.
- Début d’auto-emballements des désastres causés par la civilisation industrielle ?
- Fonte des glaciers, réchauffement des pôles, incendies, désertification, record de chaleur...
🧊UN GLACIER DE LA TAILLE DE L’ANGLETERRE SUR LE POINT DE SE DÉTACHER EN ANTARCTIQUE
– La fonte du « glacier de l’apocalypse » pourrait élever le niveau de toutes les mers de 3 mètres
Connaissez vous glacier Thwaites ? Il est situé en Antartique et surnommé par les scientifiques le glacier « Doomsday », c’est-à-dire le glacier de l’Apocalypse. Il se fissure et se disloque : d’après les observations par satellite et sous-marin, le glacier fond beaucoup plus rapidement que prévu et va se détacher dans la mer. Sa vitesse de fonte a atteint plus de 2 km par an - soit le double de la vitesse précédemment évaluée. Ce qui retient l’énorme masse de glace risque d’éclater, libérant le glacier dans l’océan.
Les scientifiques qui étudient cette zone tirent la sonnette d’alarme depuis des années. En décembre dernier, des fissures importantes étaient constatées. Ce lundi 5 septembre une étude dans la revue Nature confirment les inquiétudes : il ne tient qu’à un fil.
Il s’agit du glacier le plus large de la Terre qui s’étend sur 192 000 km2. Plus grand que l’Angleterre. Sa fonte pourrait entraîner jusqu’à trois mètres d’élévation du niveau de la mer, avec des conséquences inimaginables. Et cela risque d’arriver bien plus vite que prévu ... Robert Larter, du British Antarctic Survey, déclare que « nous devrions nous attendre à voir de grands changements sur de petites échelles de temps à l’avenir - même d’une année à l’autre - une fois que le glacier se retirera au-delà d’une crête peu profonde dans son lit. »
L’énorme morceau de glace contient suffisamment d’eau pour élever le niveau de la mer de plus de 65 cm s’il se détachait et s’il fondait. Une élévation qui serait encore plus importante : jusqu’à trois mètres car la fonte de ce glacier entraînera la fonte des glaciers environnants. Tous les littoraux seraient sous l’eau. Cela concernerait 40% de la population mondiale.
Toutes les prévisions les plus alarmistes sont déjà dépassées. Des température caniculaires qui n’étaient pas imaginées avant plusieurs décennies ont déjà été atteintes durant l’été 2022. Des pénuries d’eau en Europe, qui paraissaient un risque lointain, sont déjà d’actualité. Comme les incendies gigantesques qui sont en train de modifier tout notre écosystème. Les « boucles de rétroaction », ces réactions en chaîne qui accélèrent le changement climatique à grande vitesse, bien plus que prévu, sont déjà activées. C’est le combat de notre temps, de notre génération.
Pourtant l’humanité semble incapable de concevoir que le désastre est là : ce n’est plus un horizon ou une menace. Nous sommes dedans. C’est une question de semaines et de mois. Cibler les grands groupes responsables de l’effondrement du vivant est de la légitime défense. Et les dirigeants politiques qui appellent les pauvres à « baisser le chauffage » pendant qu’ils protègent des milliardaires qui spéculent sur le pétrole auront des comptes à rendre au tribunal de l’Histoire.
posts par Contre Attaque