Capitalisme vert, économie circulaire et développement durable = accélération des désastres

La destruction et la consommation de tout sont intrinsèques au système en place, le repeindre ou modifier quelques rouages ne change rien

lundi 23 septembre 2019, par Les Indiens du Futur.

Quelques posts de N. Casaux et réflexions sur un sujet crucial et vital.

sur les pseudo-contestataires qui paradent dans les merdias

George Monbiot, l’éditocrate pro-nucléaire du Guardian, avec lequel Greta Thunberg a récemment tourné une vidéo promouvant les Nature-Based Solutions de l’ONU et autres institutions dominantes du capitalisme, s’est fendu d’un sympathique tweet dans lequel il s’indigne du fait qu’un black bloc et des gilets jaunes aient perturbé la « marche pour le climat » parisienne, et explique aux marcheurs « pour le climat » qu’ils devraient faire tout ce qu’ils peuvent pour exclure de tels manifestants de leur manifestation.

George Monbiot est l’exemple même du pseudo-contestataire au discours incohérent et insidieux qui sert à promouvoir une illusion d’opposition dans les médias de masse. Il se dit désormais anticapitaliste — après avoir passé la quasi-totalité de son existence de journaliste à ne fustiger que certains excès du capitalisme, ce qu’il reconnait. Sauf qu’en réalité, rien n’a changé. Le type de changement social qu’il promeut s’inscrit toujours exactement dans le cadre du capitalisme (emplois verts, industries des énergies dites vertes, etc.). Dans cette catégorie des pseudo-contestataires bienvenus dans les médias de masse, des idiots utiles qui permettent d’orienter une partie de la population vers une opposition absurde, illusoire, qui permettent de faire adhérer une partie de la population à diverses fausses solutions, on retrouve Cyril Dion, Naomi Klein, et autres personnalités similaires.

Les pseudos contestataires comme Monbiot font le jeu des pouvoirs

DES CENTAINES D’INVESTISSEURS INSTITUTIONNELS SONT AVEC TOI, GRETA

La CERES (Coalition for Environmentally Responsible Economies, soit « Coalition pour des économies écologiquement responsables ») est une ONG américaine qui travaille « avec les investisseurs et les entreprises les plus influentes pour s’attaquer aux défis du développement durable, comme le réchauffement climatique ». Son réseau d’investisseurs comprend plus de 170 investisseurs institutionnels (parmi lesquels : BlackRock, BNP Paribas Asset Management, etc.) qui gèrent plus de 26 billions de dollars d’actifs. Son réseau d’entreprises compte plus de 50 compagnies (parmi lesquelles Bank of America, Coca-Cola, Ford, JPMorgan, etc.), dont 75% font partie du top 500 du magazine Fortune.

Dans un article publié sur le site de l’entreprise Ethical Corporation, Sue Reid, vice-président du CERES, affirme son soutien à Greta Thunberg, et au mouvement pour le climat, plus généralement :

« Tandis que la jeune activiste suédoise de 16 ans Greta Thunberg se prepare à mener des centaines de milliers de gens lors de la grève générale pour le climat d’aujourd’hui, […] elle dispose d’un allié puissant dans sa quête pour décarboniser l’économie mondiale : les investisseurs institutionnels. »

L’article se poursuit en citant les nombreux investisseurs et groupes d’investisseurs qui se mobilisent pour que les États et les entreprises s’attèlent à endiguer le problème du réchauffement climatique.

C’était un exemple du soutien institutionnel dont bénéficie Greta Thunberg — soutien qui est évident, mais il semblerait que certains aient du mal à comprendre ce qui se passe sous leurs yeux. Des exemples, il y en beaucoup d’autres. L’invitation de Greta Thunberg au forum de Davos, par exemple, puis au sommet de l’ONU (deux organisations farouchement anticapitalistes, anti-système, qui s’apprêtent à tout changer, à redistribuer les richesses et le pouvoir qu’accaparent les puissants). Son voyage en bateau avec un prince monégasque. La couverture médiatique en sa faveur (panégyriques dans le New York Times, dans le New York Mag, d’innombrables articles louangeurs dans le Guardian, dans Le Monde, etc.) — bien que certains médias de masse participent également à diffuser quelques critiques à son encontre, toutes plus pathétiques les unes que les autres (celles des Finkielkraut, Sarkozy, Onfray). On peut aussi rappeler les nombreuses entreprises qui, dans le monde entier, ont autorisé et encouragé leurs employés à participer aux marches « pour le climat ». Et pour de nombreuses autres illustrations de ce soutien massif, il faut lire les enquêtes (en anglais) de Cory Morningstar (http://www.wrongkindofgreen.org/2019/09/11/the-manufacturing-of-greta-thunberg-for-consent-volume-ii-act-i-a-design-to-win-a-multi-billion-dollar-investment/).

Cela dit, ce soutien est réciproque. Greta promeut les absurdités habituelles du capitalisme vert (les Objectifs de développement durable de l’ONU, par exemple, l’« économie circulaire », les industries des énergies dites « vertes », etc.). Bien entendu.

La folie destructrice du capitalisme « vert » et du développement dit durable

FACE À GRETA, LES CAPITALISTES TREMBLENT DE PEUR

OUI, JE SAIS, Greta, encore. Mais certains l’auront compris. Greta n’est pas le sujet principal de mes remarques. Greta Thunberg est juste un phénomène temporaire permettant de mettre en lumière certaines choses. Et si notre cher Bill Gates l’apprécie, c’est parce qu’elle ne menace pas le moins du monde le système dont il est un des principaux tenanciers.

Certaines personnes, passant outre ou ignorant le fait que Greta Thunberg soutienne explicitement les promesses et objectifs du capitalisme vert (les objectifs de développement durable de l’ONU, par exemple), et occultant toute l’orchestration de sa médiatisation, se concentrent uniquement sur les slogans — aussi révolutionnaires que vides de sens — qu’elle proclame régulièrement. Comme lorsqu’elle affirme qu’il nous faudrait « changer les règles du jeu », ou « changer de système ».

Ainsi que l’a remarqué Kwame Ture :

« Le capitalisme, système insidieux, cherche non seulement à fonctionner sur l’exploitation de notre labeur et d’autres ressources, mais aussi à rendre confuse notre réflexion. Il cherche à nous faire croire que nous pensons, quand, en réalité, nous ne faisons que réagir à quelque stimuli. »

Voici ce qu’on peut lire dans un article publié le 16 septembre 2019, sur le site du Financial Times (journal capitaliste s’il en est) :

« VOICI LE NOUVEAU PROGRAMME

La prospérité du capitalisme de libre entreprise dépendra de sa capacité à faire du profit, mais du profit avec un objectif. [...]

Le capitalisme de libre-entreprise s’est montré remarquablement capable de se réinventer lui-même. De temps à autre, ainsi que l’historien et politicien Thomas Babington Macaulay l’a intelligemment remarqué, il est nécessaire de le réformer afin de mieux le préserver. Nous sommes aujourd’hui dans un tel moment. Le temps est venu de le relancer. »

Ce que l’on constate aujourd’hui, en effet, c’est que le capitalisme cherche à assurer son avenir, à se réformer pour mieux se préserver. Ainsi que le souhaite Al Gore :

«  Ces temps-ci sont cruciaux pour les investisseurs. C’est au cours des dix prochaines années que nous devons accélérer urgemment la transition vers une économie à faible émission de carbone. Nous pensons que le capitalisme court le risque de s’écrouler. En conséquence, le commerce, qui a été assez timide par le passé en ce qui concerne la mécanique de l’investissement dans la soutenabilité, s’apprête à augmenter sa visibilité. Nous devons y aller à fond. Nous allons devenir plus agressif parce que nous n’avons pas le choix.  »

Et ce que l’on constate aussi, c’est que le « mouvement pour le climat », soutenu par tout un pan des intérêts capitalistes (y compris par le Financial Times, qui le promeut régulièrement) participe à l’effervescence censé stimuler cette relance du capitalisme. Sous couvert de toutes sortes de promesses, prétentions vertes à sauver le climat ou la planète, c’est son avenir à lui qu’il espère préserver.

D’où l’enthousiasme de ce cher Bill.

Nos commentaires

Greta Thunberg n’est qu’une des innombrables porte drapeau des illusions renouvelables. La plupart des dits écolos s’inscrivent dans cette ligne du capitalisme « vert », parfois sans même s’en rendre compte. Les Etats et les capitalistes avisés sont ravis, bavent de contentement : des millions de gens manifestent et font bénévolement la promo de leur business, les implorent de faire du capitalisme « durable », des énergies « renouvelables » en masse, et de nombreux marcheurs pour le climat ne s’attaquent pas frontalement aux racines des catastrophes. Ils veulent juste des aménagements pour que cette civilisation industrielle écocidaire dure plus longtemps.
Ainsi capitalistes et gouvernements malins n’ont pas besoin de dépenser de l’argent pour la pub de leurs nouveaux business juteux, de très nombreux militants climat le font bénévolement à leur place, et discréditent à leur place les concurrents (entreprises pétrolières) qui servent de boucs émissaires (et qui se contenteront de verdir leur image vu que ce système ne pourra pas se passer des énergies fossiles).

Le seul problème, c’est que le capitalisme, la civilisation industrielle ne seront jamais écolos, ni durables, ni soutenables, ni démocratiques. Les puissants et leurs soutiens auront beau changer de vocabulaire et modifier certaines technologies (éolien industriel, photovoltaïque, économies d’énergies...), parler d’économie circulaire, de développement durable, d’écologie industrielle (sic), ça ne changera pas la réalité matérielle du désastre et son accélération, car la destruction et la consommation de tout est intrinsèque au système en place, le repeindre ou modifier quelques rouages ne change rien ou pas grand chose, surtout si on regarde à l’échelle planétaire.

Bientôt, c’est déjà en cours, les Etats et capitalistes les plus malins cèderont en partie aux demandes de ces "écolos" qui veulent juste réformer le capitalisme et la civilisation industrielle, et l’argent publique ira subventionner en masse des entreprises qui continueront et accélèreront le désastre !

Maintenant que la réalité des catastrophes devient évidente, un des enjeux majeur est là : éviter que la contestation se fourvoient dans cette voie sans issue du business vert qui aggrave le carnage, mais de manière smart, avec des jolis discours.
C’est une question de vie ou de mort. On n’a plus le temps de se perdre dans des voies qui ne changent rien et même aggravent les catastrophes.

Désintoxiquons-nous pour de bon des mythes criminels et suicidaires de la croissance verte et du développement durable, quelques articles


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