Canicule extrême : multiplier les clims et la survie individualisée, ou lutter collectivement pour des changements structurels ?

Inégalités sociales et catastrophes climatiques

mardi 15 juillet 2025, par Les Indiens du Futur.

Dans l’urgence, avec des financements publics en berne et pour les locataires soumis au bon vouloir de propriétaires pour les travaux d’améliorations thermiques, que faire ?
Outre les solutions de survie individuelles citées plus bas dans l’article, on pourrait envisager des actions plus collectives à l’échelle d’un quartier, d’un immeuble, d’un bloc, en partenariat avec les insitututions et propriétaires si possible, et "sauvages" si ça ne l’est pas. Par exemple de la végétalisation, des travaux d’urgence, de la bricole pour se protéger du cagnard, de l’entraide par mise à disposition de pièces moins chaudes, etc.
Car on ne voit pas pourquoi on devrait continuer tranquillement à subir une situation imposée par le système en place qui verrouille toute évolution positive ou la remet à d’hypothétiques lendemains.
Notre survie, notre confort, notre santé, obligent à prendre des mesures face aux violences structurelles imposées par le système en place.

En plus de ces actions d’urgence, comme d’habitude les options collectives pour stopper ce qui cause les catastrophes climatiques/écologiques et pour s’adapter au mieux aux désastres déjà engagés sont les grèves, les auto-organisations populaires, les occupations, manifs, émeutes, sabotages... pour obliger à des changements structurels, pour démanter la mégamachine, pour s’extraire du piège mortel de l’Etat-Capitalisme. Et accessoirement davantage d’équipes élus de gauche auxquelles on pourrait plus "facilement" mettre la pression.
Ce n’est pas la clim’ qu’il faut crâmer, mais le système qui la rend vitale et n’offre pas d’autres alternatives.

Faut-il cramer la clim’ ?

- Faut-il cramer la clim’ ?

On a eu chaud. 15 jours de canicule plus ou moins constante, une pause et ça va revenir. Des ouvriers sur les chantiers n’en sont pas ressortis vivants et des centaines de personnes âgées ont eu leur fin de vie écourtée. Le reste d’entre nous a surnagé, dans des maisons ou des apparts mal isolés du chaud. Le moment idéal pour le RN de saisir la fenêtre très grande ouverte dans les médias réactionnaires pour annoncer un plan de climatisation, notamment des hôpitaux, écoles, transports publics et lieux de travail. Et on n’a parlé que de ça. Les Ecologistes ont rapidement moqué la proposition. Illico, l’extrême-droite et la droite ont embrayé sur le refrain habituel des “zécolos sectaires et anti-progrès”. Mais les réactions ont également fusé du côté des militants de gauche, essorés de voir une fois de plus une certaine écologie bourgeoise lancer des énièmes injonctions à des bons gestes individuels. Si l’objectif à long terme est bien d’abattre la cocotte-minute du capitalisme carbo-fasciste, que disent ces machines de l’époque quand on les regarde froidement ?

Parler de l’air conditionné, de la climatisation, c’est déjà regrouper plusieurs équipements au fonctionnement similaire mais qui n’ont rien à voir en termes de coût. L’air chaud (et l’humidité) est aspiré, mis en contact d’un tuyau où circule un gaz à l’état liquide, le « fluide frigorigène », qui relâche la chaleur à l’extérieur avant de ramener dans la pièce de l’air frais. La plus simple c’est la climatisation mobile, avec une gaine de sortie à travers un trou dans le mur ou une fenêtre entrebâillée. Ces climatiseurs sont bruyants, fortement consommateurs d’électricité mais s’achètent entre 300 et 1000 €. Viennent ensuite les climatiseurs fixes, avec une partie à l’intérieur de l’espace climatisé, et un second module à l’extérieur, qui ont été généralisés aux Etats-Unis depuis un demi-siècle. Enfin, des « climatiseurs réversibles », en plus de refroidir en été peuvent servir de chauffage en hiver mais leur coût peut dépasser 10 000 euros.
(...)
Alors on fait quoi ? Déjà, sortir d’un rapport moral au sujet comme un choix individuel et le traiter comme une question de santé environnementale. On n’échappera pas à la nécessité, faute de mieux, de climatiser certains espaces pour limiter la surmortalité des populations à risque. Parce qu’il est hors de question de reproduire les erreurs de la période Covid et l’abandon des populations les plus fragiles et vulnérables. Mais c’est bien plus qu’il faut faire. Dans l’urgence, là tout de suite, si l’on est vraiment dans la dèche, ce qui peut nous sauver c’est de confiner l’espace habité en journée, aérer à la pointe de rosée en fin de nuit. Pour l’équipement d’urgence, calfeutrer le maximum de surfaces vitrées par l’extérieur avec des couvertures de survie (5 euros), récupérer des ventilateurs sur pied (30€) potentiellement dirigés vers un humidificateur d’air (40€), voire si l’on a la possibilité un ventilateur de plafond brasseur d’air (150€). Et une petite clim’ (sans HFC) à 27°C seulement quand on occupe la pièce en tout dernier recours. Mais ça, c’est de la survie, du court terme.

Pour s’en sortir collectivement, on a besoin de taper là où ça fait souvent mal au capital : dans la structure.
(...)
Les organisations écolos et de gauche commencent à proposer une esquisse de service public de la protection contre la surchauffe, incluant des accès gratuits aux lieux frais, aux piscines, des rénovations d’ampleur, avec une révégétalisation des façades, des espaces extérieurs et d’une dé-bétonisation. On peut citer une proposition de loi déposée récemment pour l’interdiction des logements bouilloires, qui va dans le bon sens. Enfin, pour le mouvement social, une bataille offensive pourrait viser à enfin établir un seuil de température maximum avant de stopper le travail : « on ne fera pas nos 35 heures tant qu’il fera plus de 35°C » ? La grève du chaud, voilà peut-être une idée rafraîchissante.


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