C’est vital, Amazon doit disparaître définitivement...

Tout comme les autres plateformes géantes de vente en ligne, les grandes surfaces commerciales, le complexe agro-industriel

dimanche 19 avril 2020, par Camille Pierrette.

Amazon est décrié depuis plusieurs semaines pour les risques inconsidérés que cette activité non-indispensable fait prendre à ses employés vis à vis du coronavirus.
La justice a finit par restreindre considérablement les activités d’Amazon, voir article de Reporterre, Amazon a fait appel (résultat mardi prochain).
Mais voyons plus large.

- Extraits de cet article :
La campagne d’Amazon est, en ce sens, symbolique. Plus Amazon surproduit et aggrave le changement climatique plus elle détruit de l’emploi. Ce discours commun nous a permis de faire des blocages d’entrepôts avec le soutien de syndicats d’Amazon.

Clairement, la priorité est de stopper les neuf projets d’entrepôts supplémentaires qui risquent d’être construits en France entre 2020 et 2021. Amazon a l’ambition de tripler ses surfaces de stockage. Elle veut atteindre en France le niveau de contrôle de marché qu’elle a au Royaume-Unis ou 90 % des Anglais font leur course sur son site. En France, nous n’en sommes pas encore à ce stade là, heureusement, même si Amazon compte déjà 21 millions de clients. Dans notre pays, la multinationale n’a pas fini son expansion.

Si on laisse ces entrepôts s’ouvrir, on ne pourra plus revenir en arrière. Elle aura acquis une forme de monopole. Nous devons donc multiplier les actions contre ces projets, sur le plan juridique, politique et aussi sur le terrain avec des mobilisations et de la désobéissance civile.

Montélimar samedi 22 décembre 2018, barricade devant Amazon, le peuple en marche contre la république de macron
Des gilets jaunes bloquent Amazon

Avant la pandémie de coronavirus, des entrepôts Amazon avaient été bloqués à plusieurs reprise par des gilets jaunes, des syndicalistes, des écologistes.
Au delà du mépris pour la santé des employés en temps de pandémie, il apparaît à de plus en plus de monde que les entreprises telles que Amazon sont structurellement néfastes, que ce soit d’un point de vue social ou écologique/climatique.

Donc, fermer ou réduire temporairement l’activité d’Amazon, l’empêcher de construire de nouveaux entrepôts ne suffira pas. Pour préserver leur vie et celle du monde vivant dans son ensemble, les humains devront arrêter complètement cette entreprise, l’exproprier, la démanteler.

Au delà d’Amazon, la civilisation industrielle doit disparaître

Bien entendu, Amazon n’est qu’un des éléments, particulièrement monstrueux et caricatural, de l’immense chaîne de la civilisation industrielle qui détruit de manière accélérée les humains, le climat et le vivant partout sur Terre, avec l’aval et le soutien de tous les gouvernements. Ses entreprises criminelles sont aussi défendues par la force par des polices payées par nos impôts...

Aussi, les humains soucieux de garder une planète à peu près habitable et un avenir vivable pour toutes et tous devront voir plus loin, et s’attaquer à d’autres maillons importants de cette méga-machine dévorante, ainsi qu’à ses racines culturelles et structurelles.

Un des grand fléau porté par la civilisation industrielle se situe dans l’empire de l’agro-industrie, depuis la production (monoculture, pesticides, élevage industriel, surpêche, exploitation et mise en danger des travailleurs, contrainte des prêts bancaires...), à la distribution (hangars géants et routes sur des terres agricoles, camions et porte containers polluants...), en passant par la vente (grandes surfaces sur des terres agricoles, incitation à la consommation, exploitation des travailleurs...).
Le tout générant émissions de CO2 à gogo, destruction des sols, pollution des eaux, exploitation des travailleurs locaux et encore plus des étrangers, destruction des petits paysans et des petits commerces, déforestation, destruction de davantage d’emplois qu’il n’en est créé, urbanisation moche et anti-écologique, corruption, malbouffe et maladies dites de civilisation, expropriation des peuples autochtones pour les monocultures polluantes d’exportation, assassinats d’écologistes à l’étranger, et j’en passe.

Sans compter que les mêmes réseaux industriels de distribution et de vente acheminent également des tas d’autres produits délétères produits en masse par la machinerie capitaliste aux quatre coins de la planète : babioles jetables en tout genre, électronique pour tout, produits « culturels » de masse, accessoires inutiles...

Cet empire agro-industriel est d’ailleurs largement responsable des pandémies de type coronavirus du fait notamment des destructions des milieux naturels qu’il engendre.

L’agriculture industrielle, un fléau écologique et social criminel

Les conglomérats fabricants et distributeurs de la bouffe industrielle qui s’enrichissent sur le dos des travailleurs et de la destruction du vivant nous appellent à présent au civisme sanitaire dans leurs centres commerciaux ! Ils pensent à nous. Comme Macron ? S’ils veulent vraiment notre bien, qu’ils dégagent.
Sodexo, Elior et Compass, Intermarché, Auchan, Carrefour, Leclerc, Casino, Lidl and co (il faudrait citer aussi les banques, le Crédit Agricole, les fabricants d’intrants chimiques et pesticides, les transformateurs industriels, les boursicoteurs, les importateurs, les transporteurs, etc.), là on a hélas encore besoin de vous pour bouffer à défaut de suffisamment d’autres solutions locales et accessibles, mais il faudra vous abolir aussi, vous faire disparaître complètement, comme toute l’agro-industrie votre complice et partenaire dans la destruction programmée et systématique du vivant !
Les travailleurs de ces secteurs pourront s’activer utilement ailleurs, si on sort du capitalisme et qu’on diminue le temps de travail et la production, tout le monde s’en portera d’ailleurs mieux (sauf les riches bien sûr, qui ne voudront pas perdre leurs pouvoirs et leurs profits).

On est habitués à la « profusion » des marques et des produits, croyant y voir de la richesse et de la liberté alors qu’on est enchaîné aux diktats des industries et aux désastres écologiques et sociaux qu’elles produisent.
Il faudra bien qu’on apprenne à se désintoxiquer, à épanouir nos vies autrement que par la drogue destructrice de la consommation, à produire et distribuer autrement.
Il y aura moins de marques de yaourt et nettement moins de produits venus d’ailleurs, mais on vivra les saisons, on ne détruira plus les bases même du vivant, on appréciera la qualité plutôt que la quantité, l’être plutôt que l’avoir.

Les grandes surfaces, bichonnées par les pouvoirs publics, se font mousser en temps de crise en surfant sur le fait qu’elles nourrissent la population malgré les difficultés, mais n’oublions pas leur nature criminelle et irréformable !
Ce n’est pas avec des rayons bio, très rentables et industriels, et quelques produits locaux de petits paysans que les grandes surfaces pourront faire oublier leur responsabilité profonde dans les désastres de la civilisation industrielle et des brutalités capitalistes.
Et n’oublions pas que les actes vertueux de consommation individuelle ne suffiront pas pour abattre cet empire, il faudra des luttes collectives acharnées et des alternatives collectives.

Certains vont peut-être justifier les conglomérats géants de l’agro-industrie par le fait qu’ils fournissent de la nourriture à bas prix accessibles aux populations pauvres. C’est en fait une raison supplémentaire d’en finir avec ce système. Les pauvres, laminés par la précarité et le coût exorbitant du logement et des transports, se retrouvent souvent obligés d’acheter des produits industriels bas de gamme, tandis que les riches peuvent s’acheter du bio, des objets solides et durables, du luxe responsable et éthique. Le capitalisme se moque que les pauvres s’intoxiquent par les produits industriels et subissent en premier les catastrophes et crises économiques.

Pour une société vivable, on ne veut pas d’une agro-industrie supposément « verte et responsable » qui vend à bas prix, on veut des produits soutenables, locaux et low tech, accessibles et bons pour tout le monde.

Au lieu de renforcer l’agro-industrie et le hard-discount (Sarkozy a voulu favoriser le hard discount pour "aider" les pauvres !), faisons-la disparaître et construisons des mode de vie non-capitalistes, basées sur des petites productions locales accessibles.
Mieux, multiplions les petites coopératives à but non lucratif pour la production et la distribution, des structures contrôlées par les producteurs et les habitants du coin, de multiples structures informelles et autres petites productions individuelles.

A présent, toutes les industries capitalistes et destructrices du vivant vont tenter de se "verdir" par le discours, des mensonges et des mesures superficielles ne changeant rien à l’accélération des désastres, ne tombons pas dans le panneau.

- Au lieu de l’agriculture industrielle, supposément bio ou pas, multiplions les petites productions en permaculture et les paysans :

P.-S.

Podcast : contre Amazon et son monde, par Floraisons

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