Vers un mouvement étudiant ? Toulouse, Lyon, Paris, Rouen, Metz, Clermont, Rennes, Nantes...

De nouvelles forces vives pour la rébellion, et la grève générale longue et dure à partir du 5 décembre ?

mardi 12 novembre 2019, par Auteurs divers.

#LaPrecariteTue - On achève bien les étudiants
Après les cheminots, les agriculteurs, les chômeurs, les soignants, les facteurs, les agents France telecom, les flics, les enseignants, c’est au tour des étudiants de se suicider !?
Face au régime autoritaire et à la folie capitaliste, bientôt des suicides en série au collège, en primaire ?
Au lieu de nous suicider, il y a mieux à faire, ...ensemble lutter, solidaires et déterminés.

- voici plusieurs articles et photos suite à la journée de protestation de mardi 12 novembre 2019 :

- Pourquoi et comment bloquer sa fac, son lycée ? - Les textes théoriques foisonnent et, en quantité au moins, les appareils critiques ne manquent guère. C’est dès lors qu’il s’agit de passer des idées à l’action que nous nous apercevons que les ressources manquent le plus souvent (indiquons tout de même qu’un certain nombre sont recensées sur le site infokiosque). Une chose est claire pourtant, qui a été démontrée maintes fois par les mouvements de ces dernières années, c’est que, face à la répression, le nombre seul ne fait pas loi. La force d’une série de manifestations ou d’une séquence de révolte dépend, dans une large proportion, des techniques qu’on y emploie et des stratégies dont on use.
Nous publions un efficace guide pratique sur le blocage qui nous a été envoyé adéquatement. Il est ouvertement adapté d’une précédente brochure publiée sur paris-luttes.info, et remis au goût du jour. À chacun d’en faire l’usage qui lui semble convenir.

Des rassemblements dans les facs de Toulouse, Lyon, Paris, Rouen, Metz, Clermont, Rennes, Nantes...

(post de Rouen dans la rue)

Ce vendredi 8 novembre, Anas, jeune étudiant de 22 ans à Lyon et vivant dans une précarité extrême, écrivait un message sur Facebook annonçant qu’il s’apprêtait à « commettre l’irréparable ». Militant à Solidaires EtudiantEs, Anas dénonçait les politiques de précarisation de la jeunesse, accusant directement Macron, Hollande, Sarkozy et l’Union Européenne de l’avoir poussé à vouloir mettre fin à ses jours. Dans la foulée de son message sur les réseaux sociaux, le jeune homme s’est aspergé d’essence et s’est immolé devant le bâtiment du CROUS, à Lyon. Brûlé à 90%, Anas est aujourd’hui entre la vie et la mort, selon les informations disponibles.

Aujourd’hui, dans plusieurs villes de France, les étudiants se sont mobilisés devant les CROUS et dans leurs facs. Blocages, rassemblements, banderoles, opérations "resto U gratuit" menant à une intervention des forces de l’ordre dans l’université, bolossage de Hollande à Lille 2 etc.

Dans plusieurs villes, les AG étudiante ont voté le blocage de leurs universités dès demain matin. Affaire à suivre.

Vers un mouvement étudiant ? "Et toi du (sur)vie avec 450 € par mois ?! #laprecaritetue

- Grille du ministère de l’Enseignement supérieur forcée à Paris, François Hollande exfiltré à Lille... Les facs mobilisées après l’immolation par le feu d’un étudiant

- sur Le Monde :

  • Scène incroyable à la fac. Les étudiants ont forcé l’entrée et balancent les livres d’Hollande qui n’est pas la. Gros carnage
  • « Je comprends son geste, abonde Hind, étudiante en master 1 de sociologie. Je vis, comme lui, avec une bourse de 450 euros par mois, et je sais qu’on n’arrive pas à vivre. » Après avoir retiré ses charges incompressibles (loyer en chambre étudiante Crous, transports, téléphone), la jeune femme dit jongler avec 100 euros. Ses parents n’ont pas les moyens de l’aider. « A la rentrée, c’est encore pire, je n’avais plus rien à partir du 15 du mois… », relate-t-elle. En pratique : « On ne mange pas à tous les repas. » « Oui, ça impacte sur le mental de ne pas savoir comment on va finir le mois. »
Grille du ministère de l’Enseignement supérieur forcée à Paris mardi 12 novembre par des étudiants révoltés

🔥CONVERGENCE DES COLÈRES 🔥

(vidéo et post de Cerveaux non disponibles)

A Paris, le rassemblement de soutien à l’étudiant qui s’est immolé vendredi réunit énormément de monde d’horizon très divers.

Et les Gilets Jaunes sont bien présents et solidaires dans la douleur et la colère. Les premiers chants de la soirée ont d’ailleurs été des chants GJ, repris par tous les étudiants. Toutes les prises de paroles ont appelé les étudiants à rejoindre les GJ ce week-end pour l’anniv. Et la grève générale du 05 décembre !

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🔴 LA PRÉCARITÉ TUE : CONFÉRENCE D’HOLLANDE ANNULÉE À LILLE 2

(un post de Lille Insurgé)

- Ce mardi 12 novembre, journée importante de mobilisation étudiante en réaction et en soutien à l’étudiant qui s’est immolé à Lyon : Blocage, rassemblement, manif sauvage et envahissement d’une conférence de François Hollande avant son arrivée -

Cette journée à démarré il y a quatre jours, lorsqu’un étudiant de Lyon 2 s’immole par le feu après avoir publié un texte qui dénonce la précarité dont lui et beaucoup d’autres personnes sont victimes, ne manquant pas de citer les responsables : Emmanuel Macron, François Hollande, Nicolas Sarkozy, l’Union Européenne, ainsi que les droites extrêmes qui créent et entretiennent une peur « plus que secondaire ». L’homme fait partie du syndicat Solidaires Étudiant.e.s, il est aujourd’hui à l’hôpital, entre la vie et la mort.

Ce matin, à 6h30, une trentaine d’étudiant.e.s révolté.e.s se rassemble devant Lille 2 pour bloquer la fac. Le but est avant tout d’informer les camarades de la nouvelle, toujours plus étouffée par les médias. Le blocage dure peu de temps, puisque la fac est réouverte à 8:15 (20 min après le début des cours). La sécurité, dirigée par les conseils du doyen, ouvre une porte adjacente et les forces ne permettent pas de faire un blocage plus important. Mais le silence est déjà levé, l’objectif premier est déjà atteint.

À13h, Solidaires Lille appelle à se rassembler devant le CROUS, institution ciblée par le camarade lyonnais à dessein : « je vise un lieu politique, le ministère de l’enseignement supérieur et la recherche et par extension, le gouvernement. » Plus de 400 personnes s’amassent d’abord sur le trottoir puis sur la route devant les portes fermée du CROUS. Celui-ci est censé aider les étudiant.e.s à se loger, à avoir des bourses, à se restaurer. Les conditions de vie sont pourtant dégradées chaque années par un délaissement total des étudiant.e.s, une augmentation des prix des loyers ou des repas, sans compter sur une augmentation des bourses. Telles sont les informations apportées par les prises de parole devant l’établissement.
Les revendications ne manquent pas aussi : relogement immédiat des étudiant.e.s, pour la majorité étranger.e.s qui vivent dans la résidence Gallois en plein délabrement. Une cuisine pour tout un bâtiment abritant jusqu’à 200 personnes, le froid, l’insalubrité, un manque de moyens pour le personne d’entretien, lui aussi précarisé.
L’émotion est au rendez-vous. On somme au personnel qui nous observe des fenêtres de descendre, on tape sur les portes en criant « assassins ». Plusieurs personnes en présence avaient déjà rencontré le camarade lors d’événements syndicaux de fédération. Pendant les échanges, les flics bloquent la rue (pour s’assurer que la crise ne devienne désordre).
La rage, elle, devient orage quand une manif spontanée qu’on qualifiera de « sauvage » (par opposition aux manifs déclarées) se lance. Deux banderoles : « La précarité tue, la solidarité fait vivre » et « Vive le socialisme, vive l’autogestion, vive la Sécu » (citation du texte de l’étudiant lyonnais) mènent le cortège jusqu’à Lille 2, au rythme de slogans qui dénoncent les responsables des maux qui nous guettent. « État coupable, CROUS responsable » « Macron, Hollande, Sarko, assassins ».
Un comité d’accueil en bleu empêche l’arrivée sur la Place Déliot, parvis de la faculté de Sciences Politiques Juridiques et Sociales. Les étudiant.e.s ne sont même pas à 100 mètres qu’un CRS, cougar à la main (lanceur de lacrymos), se met en position de tir. Le cortège fait face, continuant à scander ses slogans qui ciblent désormais l’ancien président.
Une porte s’ouvre, vous vous rappelez ? La même par laquelle les étudiant.e.s rentrent quand le doyen décide la fin d’un blocage ! C’est une porte de parking. 200 personnes entrent alors dans le bâtiment. Il ne reste que quelques centaines de mètres avant l’amphi où Hollande est attendu. Celui-ci est bloqué depuis 14h10, pour un début vingt minutes après. Il n’arrivera jamais.
La sécu s’en mêle, la porte est fermée. Une autre porte est tirée, chance, elle ne peut être verrouillée. Quelques agents de sécu et flics en civil (!) tentent d’empêcher l’entrée massive, mais c’est trop tard.

L’amphi est plein à craquer. 500 personnes venues voir Hollande. Des livres trônent sur la table, on peut les acheter pour se les faire dédicacer. Cette fois, ils sont mis au sol, au grand regret de la Librairie Meura, indépendante, à l’initiative de ces ventes, qui peine à subsister face à la précarité, aussi, du métier de libraire. [Passez les voir, ils sont au 25, rue de Valmy à Lille et on ne peut que saluer la pertinence des livres qu’ils mettent en avant, qui nous ont beaucoup inspiré]
Mais ce jour-là, l’heure est à la destruction de ce qui nous meurtrit. Hollande prétend « Répondre à la crise démocratique » avec son ouvrage qui porte ce titre, son arrogance est ainsi remise là où il faut. Aujourd’hui, il ne pointera pas le bout de son nez.
Les deux fronts se déchaînent, d’un côté, ceux et celles qui espèrent ne pas avoir attendu pour rien, et qui meuglent dès que quelqu’un.e essaye de prendre la parole. De l’autre, celles et ceux qui espèrent ne pas laisser la froideur austère de l’État se répandre plus encore, qui « prennent (déjà) en otage la démocratie et le débat ». Le moment nous montre surtout à quel point il est impossible de parler de démocratie dans un tel contexte. La démocratie n’est pas la tentative d’expression calme dans un dialogue de sourd.e.s. Un notable de la fac prend la parole et dit comprendre le contexte difficile. « Nomme-le ! » lui disent les indigné.e.s. Celui-ci, dans une rhétorique qui rappelle celle des plus grands médias, refuse de nommer l’immolation de l’étudiant à Lyon, refuse d’en donner les raisons. « Si vous ne me laissez pas parler, il y a peu de chances que vous puissiez parler vous » dit-il sous l’approbation des démocrates de la salle. Mais à aucun moment il ne questionne sa légitimité à s’exprimer lui, plutôt que la cent-cinquantaine d’étudiant.e.s venu.e.s « saboter la République », pourtant très concerné.e.s par la « crise démocratique ». Il annonce le désistement de François Hollande. Première réussite, mais, un problème perdure.

Dans ce contexte, comment se faire entendre ? La réponse des indigné.e.s, est époustouflante : une personne propose de lire le texte de l’étudiant lyonnais, et que, phrase par phrase, tout le monde le répète. « Ainsi, nous ne pourrons pas ne pas être entendus ». À cet instant, sous les hué.e.s des cravatés omnubilés et des droitard.e.s decomplexé.e.s, la puissance du collectif prend toute sa force. Phrase par phrase, mot par mot, ce texte touchant de par sa spontanéité et son éminence politique, prend vie et hargne, porté par cent-cinquante voix inextinguibles. À cet instant, l’étudiant qui s’est immolé et reste entre la vie et la mort n’est plus seul.

Les étudiant.e.s déçues de repartir sans dédicace s’en vont. Une assemblée générale est lancée pour définir la suite du mouvement. Un communiqué est écrit collectivement. Il affine les prises de positions et les revendications des étudiant.e.s mobilisé.e.s.

La lutte se poursuit. Rendez-vous dès demain, mercredi 13 novembre à 13h, devant le CROUS, rue de Cambrai.

Nous crachons bien sur les médias dominant.e.s et autres journalistes improvisé.e.s sur Twitter qui ne sont que des pions au service de nos dirigeants ou futur.e.s dirigeant.e.s. Le Journal du Dimanche cite les proches de l’ancien président : « François Hollande a toujours placé la jeunesse et la justice sociale au cœur de son quinquennat ». Quelle blague, on se demande pourquoi on en est là.
Le Point fait une revue des prises de positions publiques des notables de l’Hexagone (dirigeant.e.s de différents partis politiques) dont on se moque fortement. À quand la parole aux premièr.e.s concerné.e.s ?
Le Parisien affirme tout son soutien à Hollande. Défendu aussi par l’UNI, on se rappellera de lui qu’il est un président de droite.
Cet épisode nous rappelle aussi pourquoi on déteste les médias, pourquoi il faut faire soi-même le travail et inonder la place publique des vraies questions, jamais posées. Quitte à entrer de force dans les amphis, quitte à mettre à terre les écrits des dominants, quitte à les empêcher de s’exprimer une fois de plus. Quitte à arracher la parole dans ce qu’il reste de la démocratie.

Vive le socialisme (pas celui d’Hollande).
Vive l’autogestion.
Vive la Sécu.

#HollandeDehors #EtudiantEsEnGalereDedans

Le pauvre caliméro François Hollande empêché de conférence démocratique
Quand un tyran adepte du 49.3 s’indigne des révoltes populaires légitimes...
Vers un mouvement étudiant ? "Et toi du (sur)vie avec 450 € par mois ?! #laprecaritetue

- Et aussi, un bon résumé de la condition sociale galère des jeunes issus des classes moyennes et populaires : Être jeune sous Macron donne envie de mourir (...) « Vive le socialisme, vive l’autogestion et vive la sécu » a conclu l’étudiant à la fin de sa lettre, navrant certainement Macron pour qui les jeunes devraient tous vouloir être millionnaires. Mais on comprend bien que lorsque l’on a d’aussi belles valeurs, se taper le Parti Socialiste comme héritier officiel de Jaurès, un “manager bienveillant” comme seul horizon d’émancipation au travail et une bonne mutuelle comme seul espoir d’être bien soigné, la vie puisse ressembler à un enfer.
Mais pour cela, il faut aussi se sentir bien seul. Or il ne l’est pas, cet étudiant, et nous espérons travailler chaque jour à le dire haut et fort pour que tous les révoltés se sentent moins seul dans leur appétit de justice et leur soif d’égalité : oui, il faut être fou pour penser que le capitalisme est le seul système qui vaille, il faut être largué pour croire en la méritocratie et « l’égalité des chances », il faut être à l’abri du besoin et cumuler retraite de haut fonctionnaire et salaire de ministre, comme Jean-Paul Delevoye, pour vouloir sabrer la sécu, il faut être con pour penser que les jeunes bourgeois fondateurs d’entreprise le sont par la seule force de leur poignet et de leur foutu « dynamisme ».
Dès aujourd’hui et lors de la grande manifestation populaire du 5 décembre, nous serons nombreuses et nombreux dans les rues à crier notre amour de la justice, de la solidarité et notre haine – oui notre haine – grandissante envers les bourgeois et de leur larbins politiques oppresseurs de chômeurs, d’apprenties, de travailleuses, de retraités et d’étudiants !

Appel de CGT éducation à rejoindre les gilets jaunes les 16 et 17 novembre 2019

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