A propos des arrestations qui ont eu lieu samedi 02 février lors de contrôles routiers policiers effectués avant la manifestation gilets jaunes, voici les "infos" communiquées par le Daubé, merdia bien connu pour être le haut parleur servile et néfaste des Pouvoirs (voir en parallèle un communiqué de la préfecture) :
De nombreux contrôles en amont et sur zone sont opérés depuis tôt ce matin par les forces de l’ordre. La préfecture signale déjà 14 interpellations dont certaines ont conduit à des gardes à vue et à de nombreuses saisies d’armes par destination et d’objets permettant de se dissimuler.
Sur les 18 personnes interpellées ce samedi, 8 ont été placées en garde à vue, indique le parquet de Valence au Dauphiné Libéré. Six personnes ont été remises en liberté dans la journée avec des convocations devant la justice. Deux hommes âgés d’une vingtaine d’années et originaires du Rhône étaient toujours en garde à vue ce samedi soir pour « transport d’armes et d’engins incendiaires ».
Sur le FB Ville de Valence, on lit ceci :
Manifestation // Point à 16 h
Les forces de sécurité et le dispositif déployés à l’extérieur de la ville ont permis d’interpeler 18 personnes et de saisir plus d’une centaine d’armes par destination dès ce matin.
L’estimation est de 5 400 manifestants, dont environ 300 casseurs.
Quelques incidents et affrontements ont eu lieu, mais pour l’instant sans gravité.
- Photo d’une partie des objets saisies lors d’arrestations de gilets jaunes avant la manifestation du 2 février à Valence
Que voit-on parmi les objets exhibés qui ont justifié des arrestations et des garde à vue ?
Des couteaux, un masque de ski, un masque à gaz, un tournevis, une pince, un cutter, une écharpe (ou une cagoule ?), une batte de baseball, une hachette.
Deux remarques :
1. Depuis quand il est interdit d’avoir un couteau dans sa voiture, un cric pour les roues de secours !, un tournevis !?
Ces personnes avaient ces objets dans leur voiture innocemment. Rien ne dit qu’elles allaient les prendre avec elles pour aller dans les rues manifester.
2. Certains de ces objets ne servent qu’à la protection (masques à gaz, casque), mais la doctrine liberticide actuelle incrimine systématiquement pour le motif délirant d’« intention de commettre des infractions ». C’est à dire que les personnes sont arrêtées AVANT d’avoir commis le moindre délit, on a basculé dans le film d’anticipation dystopique Minority Report avec Tom Cruise ! Cette persécution policière et judiciaire remet en cause la présomption d’innocence et les traditions juridiques d’incrimination uniquement sur des faits avérés.
Une personne a même été mise en garde à vue parce qu’elle avait des boulons de roues de voiture dans son coffre ! voir ci après
- Valence 2 février : arrestation pour possession de boulons de roue dans une voiture !
Voir ce Post en rapport (note, la personne arrêtée et des témoins ont confirmé l’affaire) :
Gilets Jaunes !!! Appel à témoins des gardés à vue sur Valence ce 02/02/2019 pour l’acte 12 !!!
Je trouve ce témoignage sur la page de Valence. S’il s’avère que c’est vrai c’est gravissime. Ça prouve la mascarade de TERREUR qu’ont exercé le Maire de Valence et le Préfet. Mettre en GAV des manifestants à cause des outils qu’ils ont par obligation dans leur voiture c’est la preuve flagrante d’une dérive autoritaire sans précédent et d’atteintes inacceptables à la liberté de manifester !!! D’autant qu’avec la nouvelle « loi casseur » c’est officiel le préfet, nommé par le Président steuplait, pourra décider de qui est un danger ou pas plutôt qu’un juge. Si avoir un cric, des boulons, ou une trousse à outil dans sa voiture fait de nous des casseurs NOUS FINIRONS TOUS EN GAV !!!! Réveillez vous les gens (enfin ceux qui n’ont pas réalisé hein) c liberticide et gravissime au possible !!!
Lundi 4 février, seules deux personnes restent arrêtées pour “transport d’armes et d’engins incendiaires”. De quelques supposées armes, de quels engins incendiaires ? On ne sait pas, le Daubé se contente de relayer la propagande anxiogène et incriminante des Pouvoirs. Si ça se trouve il s’agissait de fumigènes ou de pétards.
Ajout le 5 février :
France Bleu nous apprend que pour ces deux personnes il s’agissait bien de pétards !
Tous deux ont été interceptés lors du point de contrôle des gendarmes drômois au péage de Tain-l’Hermitage samedi matin, avant la manifestation régionale des gilets jaunes à Valence. Dans leur coffre de voiture, une hache de 35 centimètres de long, mais aussi un casque de moto et dans leurs sacs à dos des pétards de poudre noire ainsi qu’ un engin explosif artisanal.
Une sorte de mini grenade fabriquée à partir du cylindre en carton d’un rouleau de papier toilette contenant des billes de plastique et un pétard.
Le tribunal les a condamnés à 2000 euros d’amende avec sursis et l’interdiction de détenir et transporter une arme pendant cinq ans.
Voici un bel exemple de comment les Pouvoirs font peur et font leur oeuvre de propagande avec l’appui des merdias. Ils créent des incriminations de toute pièce sur des broutilles ou sur des intentions supputatives ! Bref, ces 18 interpellations n’étaient que des pétards mouillés qui leur explosent à la gueule.
Pour aller plus loin
- Analyses sur le mot récurrent de « casseurs »
- Brutalité répressive / Violence émancipatrice
- L’échec de la non-violence (de Peter Gelderloos) - pour une diversité de tactiques
Les merdias larbins empressés des Pouvoirs
Sur le Daubé et les autres merdias, on ne trouve aucune analyse critique, aucune perspective, aucun recul, les pseudo journalistes se contentent de répéter intégralement les éléments de communication pondus par le préfet ou le maire.
Ce n’est pas du journalisme, c’est du bégaiement, de la ventriloquie, ces merdias servent juste de caisse de résonance pour amplifier et démultiplier la propagande et la répression des autorités. Le Daubé et les autres merdias ne sont que des courroies de transmission du régime et de ses larbins.
Ces merdias sont donc les larbins serviles du régime, et ce n’est pas étonnant car soit ils sont liés à l’Etat (donc aux gouvernements), soit ils dépendent de gros capitalistes et autres milliardaires qui sont de mèche avec l’Etat et opposés à tout soulèvement qui pourrait mettre en péril leurs intérêts économiques et instaurer une démocratie réelle.
Ces merdias sont donc les ennemis des peuples et les instruments des Pouvoirs politiques et capitalistes qui de tout temps ont voulu écraser les peuples et leurs volontés d’émancipation, avec le relais fasciste si besoin.
Il est donc vital de les boycotter, de ne pas collaborer avec eux, de ne pas leur accorder d’interviews, et de créer nos propres médias (ailleurs que sur Facebook ou d’autres plateformes commerciales).
Faire quelques arrestations pour tenter de justifier le dispositif policier
Sur près de 9000 manifestant.e.s à Valence, les flics ont arrêté 18 personnes en amont lors de contrôles routiers. Déjà c’est très peu...
Pour tenter de ne pas être trop ridicules et essayer malgré tout de justifier leur dispositif délirant (30 points de contrôle, Lacra et péages bloqués, etc.), il fallait qu’ils puissent exhiber des arrestations, ils ont donc mis des gens en garde à vue pour des trucs futiles et ridicules (voir plus haut).
Ensuite, les merdias et la préfecture exhibent partout ces arrestations comme pseudo-preuve de leur utilité. « Voyez braves gens, nous avions raison, il y avait bien des gens venus pour en découdre » cqfd
Bientôt les flics viendront fouiller chez nous et nous arrêter parce qu’on a des couteaux dans la cuisine qu’on est susceptible d’emmener en manif ! Prévention prévention, ce sera pour notre sécurité bien sûr.
Sans les peurs distiller par les Pouvoirs et les contrôles routiers qui ont bloqué ou ralenti les gens, les manifestant.e.s auraient été encore plus nombreux.ses.
Des « casseurs » qui ne cassent pas...
Ensuite comment peut-on identifier des « casseurs » avant qu’ils-elles ne cassent quelque chose ?? La mairie de Valence et la préfecture auraient-elles des dons de divination ?
Même après la manifestation, alors qu’aucune vitrine ni mobilier urbain n’ont été cassés, ils continuent à parler de la présence de « casseurs » !
Pourtant, si des personnes auraient voulu briser des trucs, ça aurait été facile, les flics (en uniforme) étaient cantonnés à des zones précises, et les rues étaient libres ailleurs.
Il y a eu juste une (ou plusieurs) vitre brisée d’une voiture de flics et deux-trois projectiles lancés sur les boulevards après le gazage policier.
- Les Vrais Casseurs sont à l’Elysée
Allons plus loin : analyses sur le mot récurrent de « casseurs »
En fait, nous devrions retourner le choses, au lieu de reprendre sans sourciller la propagande du régime et de ses alliés, au lieu d’employer les mêmes mots que les merdias et les imiter en dénigrant les "casseurs", au lieu de dire qu’on est "pacifiste" et que les "casseurs" c’est mal, "ce sont pas des "vrais" gilets jaunes", on devrait plutôt dire "on est toustes des cassseurs et des casseuses" !
En effet, pour faire tomber le régime et son monde, il faut lui faire peur, il faut un rapport de force. Comme on subit des institutions antidémocratiques et l’oppression capitaliste, comme tout est verrouillé et que le régime arrache des yeux et des mains volontairement au lieu de partir, on sait bien depuis longtemps que les manifs planplan et déclarées ne gênent pas les Pouvoirs.
Donc, même si on ne passe pas à l’acte, au lieu de dénigrer les "casseurs", il faudrait plutôt affirmer qu’on l’est toustes, ou qu’on pourrait vite le devenir à n’importe quel moment.
Et si quelque part des vitrines de luxe sont détruites ou des banques brûlées, au lieu de crier en choeur avec les merdias et l’Etat aux affreux "casseurs" qui décrédibilisent le soulèvement, il faudrait plutôt applaudir, être solidaire, ou au moins ne rien dire.
Les merdias et le régime stigmatisent tout le temps les actes plus offensifs, car ils les dérangent, en employant les mots fourre tout de "casseurs" et de "violences", mais en réalité les choses sont bien plus complexes.
Déjà, les merdias dénient à la casse tout caractère politique, pour la réduire à du vandalisme absurde et gratuit.
D’après ce qu’on peut lire et voir, même si le côté festif peut jouer, le principal moteur des actes de destructions sont politiques, il s’agit de perturber le système, de porter atteinte aux intérêts des plus riches, etc.
D’ailleurs, sauf exceptions, les destructions ne touchent que des multinationales, des banques, des officines de luxe ou autres rouages des Pouvoirs et des capitalistes, pas l’épicier du quartier ou le bar du coin.
Sur Facebook et dans les rues, on entend encore beaucoup de gilets jaunes qui s’offusquent des destructions de vitrines, certains sont même choqués de voir de la peinture ou un slogan sur un mur !
C’est pas étonnant en même temps, on est toustes victimes de la propagande et des intoxications des Pouvoirs, on ne peut pas s’en libérer si rapidement/facilement.
Déjà, le soulèvement et l’insoumission combatifs qui existent depuis des semaines sont un énorme pas en avant vers la fin de la résignation et du légalisme forcené, le reste viendra petit à petit si on reste ouverts et déterminés.
Les "primo-manifestant.e.s" ont aussi rapidement compris que "la police n’était pas avec nous", mais qu’elle obéissait au doigt et à l’oeil au régime et n’hésitait pas à mutiler et à prendre le risque de tuer des gilets jaunes.
Voir aussi en complément :
- Loi anti-manifestants : des tribunes à la rue, nouveau stade dans la répression
- Dictionnaire amoureux du cortège de tête - Revue explicative et illustrée des pratiques des « cortèges de tête » en manifestation
- Réflexions sur la casse en manif et les évènements du 1er mai à Paris - Voilà, on y est, tous les médias en parlent, les politiques de droite condamnent avec fermeté et demandent plus de répression, les politiques de gauche tentent de faire passer les « casseurs » pour de faux manifestants infiltrés pour décrédibiliser le mouvement social contre Macron. Les évènements du 1er mai à Paris sont à la une de tous les journaux, BFM & Co sont en boucle dessus et on a droit à la logorrhée habituelle sur les méchants-casseurs-vêtus-de-noir-mais-qui-sont-ils- ? Ces évènements du 1er mai à Paris donnent l’occasion de livrer quelques réflexions au sujet de la casse, de son traitement médiatique et politique, ainsi que du débat stratégique qu’elle ouvre nécessairement.
Réformisme ou radicalité ?
Si on reste déterminés et ouverts, prêts à continuer à muter, on peut se défaire du penchant mortifère pour le réformisme, des réflexes produits par leurs propagandes et on peut dépasser les débats sans fin (vers lesquels nous poussent le régime, les partis et les merdias) qui ne peuvent au mieux obtenir que des miettes, et accentuer davantage le côté radicalité (prendre les problèmes à la racine, ce qui n’est pas la même chose que l’extrémisme), afin de (re)développer des actions et modes d’organisations plus offensifs (qui perturbent bien davantage les fonctionnements politiques et économiques), et pouvant mener à un renversement de tout le système, avec possibilité de construire autre chose de bien mieux pour tous.
A présent, réfléchissons, c’est à nous de choisir : s’enfoncer dans un réformisme de surface pour au mieux obtenir peut-être quelques miettes pour quelques catégories sociales, ou renforcer le soulèvement général pour partager démocratiquement la boulangerie ? Où on pourrait redéfinir les bases, les règles économiques et politiques, pour construire une société juste, vivable pour toutes tous, et soutenable (qui ne flingue pas le vivant).
Ce qui permettrait aussi, non négligeable !, de sauver la maison et les meubles, c’est à dire de garder la Terre à peu près vivable/habitable pour nous et nos descendants directs.
Faut pas rêver, plus les peuples restent soumis et passifs, plus les régimes les écrasent et les massacrent.
Dans un soulèvement, il serait bon que nous acceptions les divers types d’actions (désobéissance non-violente, défilés déclarés de type syndical, sabotages, blocages, émeutes, destructions...), sans se dénigrer (des critiques constructives oui) ni se mettre des bâtons dans les roues, dialoguons, échangeons pour mieux comprendre.
Dans un soulèvement général, toutes les actions sont utiles, sauf celles qui se contenteraient de miettes, qui sont « complices » des pouvoirs, qui sont prêtes à négocier la reddition et à légitimer le régime, ou qui dénonceraient des manifestants jugés trop bougeant aux flics, sauf celles qui voudraient faire rentrer dans le rang, vers les partis, les élections, ou qui iraient vers des dérives fascistes.
Arrêtons donc svp de répéter sans réfléchir les éléments de langage créés pour diviser et faire peur par les Pouvoirs, comme : « casseurs », « violences ».
Le mot violence a plein de sens différents suivant les gens et situations, ça peut dire tout et son contraire.
Pour certains, manifester en gênant des commerçants c’est violent, dire à un élu LREM qu’il est un tyran c’est violent.
Pour d’autres, détruire des succursales de multinationales et brûler des banques n’est pas violent.
N’oublions pas que la brutalité et la barbarie sont le fait du système : guerres, misère, destruction du vivant et du climat, précarité, lois injustes, logements insalubres, SDF, exilé.e.s maltraité.e.s en masse, exploitation, délocalisations, productivisme, Croissance, pollutions, pillage de l’Afrique et autres, néocolonialisme, jeunes de banlieues mutilés ou tués par la police, complicités avec des dictatures, ventes d’armes, favoriser le fascisme au lieu d’accepter la démocratie directe et la justice sociale, etc. etc.
Ces violences structurelles sont souvent invisibilisées ou considérées comme normales, naturelles, voire souhaitables.
« Il y a trois sortes de violence. La première, mère de toutes les autres, est la violence institutionnelle, celle qui légalise et perpétue les dominations, les oppressions et les exploitations, celle qui écrase et lamine des millions d’hommes dans ses rouages silencieux et bien huilés.
La seconde est la violence révolutionnaire, qui naît de la volonté d’abolir la première.
La troisième est la violence répressive, qui a pour objet d’étouffer la seconde en se faisant l’auxiliaire et la complice de la première violence, celle qui engendre toutes les autres.
Il n’y a pas de pire hypocrisie de n’appeler violence que la seconde, en feignant d’oublier la première, qui la fait naître, et la troisième qui la tue. »
Helder Camara, évêque brésilien
Il y a aussi la violence du patriarcat, des inégalités sociales, des privilèges dus à une classe culturelle ou une couleur de peau, pour d’autres la violence du fait que les humains mangent des animaux, il existe aussi les violences homophobes, les violences de l’extrême droite envers les exilé.e.s ou les gens de gauches, etc.
Le régime et ses alliés s’indignent davantage des murs tagués et des vitrines brisées que des personnes mutilées ou tuées par les brutalités policières qu’ils ont orchestrées ou couvertes.
Le régime et ses merdias traitent les émeutiers de « casseurs », de fous irresponsables, tandis que les flics qui arrachent des yeux sur ordre défendent bien sûr la démocratie et la paix publique de manière raisonnable !
Les vrais fous dangereux sont Macron, Castaner et les autres, ce sont eux les éborgneurs et les destructeurs du monde.
Le régime veut faire croire qu’il est moral et démocratique alors qu’il est totalitaire, autoritaire et fondamentalement brutal et barbare.
Les vrais casseurs sont à l’Elysée et au CAC 40
La violence vient d’abord du système en place, qui partout détruit le vivant et exploite les humains.
La violence, ce sont les flics qui mutilent sur ordre du régime, c’est ce système politique antidémocratique qui ne veut rien changer, c’est les éditorialistes des merdias qui répètent la propagande du régime, c’est Castaner et Macron qui mentent comme des arracheurs de dents sur les violences policières.
La violence c’est ce système capitaliste et antidémocratique, qui est archaïque, méprisant, terroriste, extrémiste, minoritaire, pro-riches, destructeur, fermé, qui préfère le fascisme à la justice sociale et à la démocratie réelle, qui applique les idées du FN tout en prétendant le combattre.
La violence c’est quand on a au pouvoir des fous furieux qui sont inaccessibles à la raison ou la pitié.
La violence c’est le Pouvoir de quelques oligarques et lobbies sur tous les autres qui sont soumis à des lois injustes. La violence c’est l’essence du Pouvoir et de l’Etat.
La violence ce sont tous les pauvres et précaires ici et ailleurs qui la subissent, les gens qui crèvent de faim, qui meurent dans les rues et se noient dans la Méditerranée parce que l’Europe favorise les dictatures en Afrique et ferment les frontières.
La violence c’est la France qui impose le nucléaire, qui vend partout des armes de guerre, y compris aux pires régimes.
Face à tout ça, Résister et manifester, c’est de la légitime défense.
Citations extraites d’un article :
Toute lutte contre l’oppression doit passer par un conflit avec l’Etat. » Le pouvoir ne redoute pas l’opinion publique, contrairement à ce que répètent en boucle pacifistes, politiciens et éditorialistes. Le pouvoir redoute l’opinion publique adossée à une menace d’explosion de violence. En somme, le pouvoir ne redoute rien d’autre que la violence s’exerçant contre lui. Aussi a-t-il un intérêt majeur à prôner l’opposition pacifique et modérée, la manifestation sans heurt, la pétition sans impact, c’est-à-dire la phrase sans violence. - Pour le pouvoir, est extrémiste celui qui veut se défendre des attaques de la police, et non celui qui se laisse pacifiquement arrêter et sanctionner. C’est en ce sens que l’auteur voit dans le pacifisme une forme d’impuissance induite par le pouvoir pour défendre ses intérêts : « un pacifiste se comporte comme un chien bien entraîné battu par son maître ».
Brutalité répressive / Violence émancipatrice
Pour finir, des extraits de deux articles très pertinents qui complètent le sujet :
A partir de l’oeuvre de Jean Genet, cet article propose de substituer à l’opposition médiatique entre violents et non-violents ou casseurs et pacifistes, la distinction, plus subtile, entre la violence et la brutalité. Alors que la violence est naturelle et créatrice, indispensable au développement de toute vie, la brutalité fait un usage destructeur de la force dont elle dispose.
« Il y a d’une part la violence des Gilets Jaunes (émancipatrice) et de l’autre la brutalité (répressive) de la police. D’un côté des corps mutilés, de l’autre des vitrines brisées. D’un côté la brutalité, de l’autre la violence. »
Alors qui est la Brute ?
Quelle est cette violence dont le gouvernement, la Brute donc, accuse les manifestants ? Quel est son objet ? Précisément, celle-ci s’applique aux objets, au mobilier urbain, aux vitrines. La brutalité pour sa part, s’applique à des mains, des yeux, des corps. Elle blesse, elle tue, elle matraque, c’est elle qui ’brise des vies’ !La violence, quant à elle, cherche à passer outre un cordon de CRS par exemple (de même que « le bec du poussin brise la coquille »), afin d’atteindre tel ou tel lieu de pouvoir et de manifestation, tel objectif. Elle est poussée de la foule qui veut passer en levant les bras, telle une vague qui submerge la digue. Elle n’est jamais brutalité envers les corps policiers, envers les corps vivants.
(...)
Mardi dernier (le 29/01/2019), le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner prend la parole à l’Assemblée nationale pour déplorer l’activisme d’ « une petite minorité [qui] prend en otage ceux qui manifestent » et qui met en danger « le droit fondamental de manifester » (si ce n’est sous la forme d’un bataillon disciplinaire). L’occasion était trop belle de légitimer les lois liberticides qu’il fomente ! Aussi déclare-t-il, tout en continuant de s’apitoyer avec de faux airs offusqués, une autorité feinte, théâtralisée et grandiloquente, que c’en est assez de « subir les brutes ».Le mot est lâché tel une bombe et il sera seriné huit fois lors de son intervention. Cette « minorité », poursuit-il (pourtant soutenue largement par l’opinion publique), est composée de brutes qui « n’écoutent que leur soif de chaos » (entendez : désir, soif d’agencer le monde autrement qu’en faveur de ceux à qui l’ordre actuel profite) et qui « brisent des vies [sic] » (mais qui brise des vies si ce n’est la police qui éborgne, mutile, emprisonne, brutalise ?).
La brutalité de la langue employée, même si l’on est en droit de douter de la finesse de l’homme en question, sonne comme une déclaration de guerre. Une guerre psychologique qu’Ulrike Meinhof, morte « suicidée » en cellule en 1976, membre de la R.A.F (Rote Armee Fraktion) définissait ainsi : « Les flics essaient, par leur tactique de la guerre psychologique de retourner les faits que l’action de la guérilla avait remis sur leurs pieds. A savoir que ce n’est pas le peuple qui dépend de l’État mais l’État qui dépend du peuple ; que ce n’est pas le peuple qui a besoin des sociétés par actions des multinationales et de leurs usines, mais que ce sont ces salauds de capitalistes qui ont besoin du peuple ; que la police n’a pas pour but de protéger le peuple des criminels, mais de protéger l’ordre des exploiteurs impérialistes du peuple [...] ».
(...)
Et, en effet, il s’agit bien de violence, le mot ne doit plus faire peur. Nous devons, précisément, nous le réapproprier pour lui donner un tout autre sens que celui asséné par le pouvoir dominant. De ce fait, le choix que nous sommes contraints de faire (nous sommes embarqués !), n’est plus celui entre violence et non-violence (représentée par la police !) mais entre violence et brutalité. Et contrairement à ce que dit le ministre, la brutalité est du côté de l’État. Démontrer cela est la guerre que nous menons.
(...)
Il ne s’agit donc plus aujourd’hui de nier les violences mais plutôt de leur opposer la brutalité mortifère, cette « gesticulation théâtrale » qui vient étouffer la violence émancipatrice.
Si la violence est spontanée, libératrice, la brutalité est organisée, disciplinaire. Elle est l’organisation même de l’État.
(...)
La force de la violence s’applique à des objets et aux rapports économiques qu’ils représentent (banques, vitrines, etc.), la force de la brutalité s’applique à des corps et à des rapports humains.La brutalité de la finance, du capitalisme, pousse des corps à la rue, à la faim, au suicide, à l’oubli, à l’ennui. La violence, en ce sens, n’est qu’un processus d’émancipation des corps contraints envers les rapports économiques qui les enserrent.
Finalement, nous voulons dire qu’il ne convient pas d’opposer violence et non-violence, cette opposition est inutile, erronée, contre-productive. Elle n’est pas opératoire car elle ne tient pas compte du réel. Affirmons plutôt l’idée que la violence est coextensive à la vie et qu’au contraire le pouvoir de mort relève de la brutalité de l’État.
Les parcours sont déposés en préfecture. Un service d’ordre tente de les faire respecter et emmène tout le monde dans des nasses policières – que ce soit la place d’Étoile, aux Invalides, à la Bastille ou à République. De menues escarmouches de fin de manifestation compensent la frustration parmi nous de s’être montrés si impuissants. Et ces affrontements accroissent encore le sentiment d’impuissance : on en est réduit à se battre à l’intérieur d’une telle prison à ciel ouvert qui se finit inévitablement en tir au lapin. Dans ce retour au train-train de la défaite, il faut dire que manifestation de samedi dernier était une sorte de caricature. Son parcours était un classique des processions syndicales : il évitait soigneusement de passer trop près des lieux de pouvoir et de là où vit la classe dominante. Comme dans tous les défilés gauchistes où les organisateurs craignent de perdre le contrôle, on mettait les victimes en avant en tant que victimes, et on utilisait leur présence pour en appeler à la pacification de l’ensemble de la manifestation. Une chose est de rendre hommage aux blessés, une autre est de s’en servir en guise de chantage moral. En s’organisant, il est tout à fait possible de faire en sorte que ceux qui ne veulent pas prendre de risque puissent être là sans rendre pour autant la manifestation dans son entier inoffensive. Pour finir, on a même eu droit aux sandwichs-merguez dont l’odeur embaume depuis quarante ans l’écrasement de toutes les luttes. C’est un signal d’alarme qui ne trompe pas.
Nous n’avons pas compris non plus comment, avec l’ami Rodrigues, vous vous êtes retrouvés ces derniers temps à entonner une rhétorique anti-casseurs de plus en plus proche de celle du gouvernement. Est-ce la crainte de devenir inaudible ? Le souci de préserver la respectabilité du mouvement ? Or comment ne pas voir que cette rhétorique n’est qu’un instrument de stigmatisation, cynique et vieux comme la Ve République ? Comment ne pas voir que la loi en cours d’adoption est d’abord une loi anti-gilets jaunes ? Que crois-tu qui se prépare lorsque Macron lui-même met en cause 40 à 50 000 extrémistes qui veulent renverser les institutions ? Pourquoi crois-tu que le renseignement territorial et la DGSI ont entrepris de ficher tous ceux qui s’activent sur les ronds-points ou sur facebook ?
(...)
Aucun doute qu’il y a des circonstances où s’affronter aux policiers ou casser est contre-productif, des circonstances où il faut savoir retenir sa force. Mais renoncer à toute force, c’est accorder la victoire à l’adversaire. Retenir sa force, c’est faire preuve d’une puissance supérieure. Mais renoncer à toute force, c’est tendre l’autre joue, c’est consentir au rôle de la victime.
(...)
Bref : tout cela pour te dire, pour vous dire, que malgré toutes les pressions qui se déversent sur vous, sur nous, il faut tenir le cap, et peut-être entamer une discussion stratégique ouverte sur les moyens de destituer le système, et pas juste le système politique. Nous sommes face à un ennemi qui raisonne à froid, s’appuie sur cinq cents ans d’expérience d’écrasement des révoltes populaires et pense stratégiquement. Il sait qu’il nous tient par toute l’organisation matérielle de cette société. C’est donc, pas à pas, de cela que nous avons à nous affranchir.
et aussi :
L’échec de la non-violence (de Peter Gelderloos) - pour une diversité de tactiques