Stop Lyon-Turin et autres luttes : diversité des tactiques ou échec des voies purement légalistes

2e Lyon-Turin : s’émanciper des réflexes bourgeois

jeudi 17 juillet 2025

L’effroyable projet Lyon-Turin qui défonce les montagnes et vallées, comme de nombreux autres projets écocidaires/antisociaux, continue d’avancer.
Face à un régime autoraire antidémocratique entièrement voué à la poursuite de la civilisation industrielle via d’énormes intérêts capitalistes, les actions de lutte uniquement focalisées sur le légalisme et/ou le vain espoir de faire changer les décideurs sont loin de suffire.
Le système en place et ses dirigeants interchangeables ignorent les contestations qui restent dans les clous (définis par le dit système) de la même façon qu’ils méprisent et piétinent sciemment les réalités climatiques et écologiques.

- un article fait un peu le point sur la situation du Lyon-Turin côté français :

- 2e Lyon-Turin : s’émanciper des réflexes bourgeois
Sur cette lutte comme sur tant d’autres la stratégie de ne froisser personne et de mobiliser tout le monde conduit à un cadrage politique naïf, bourgeois, légaliste. Ceci alors même que cela a déjà conduit à un échec majeur sur le premier tronçon et que les travaux du second devraient bientôt commencer.

Depuis des décennies, la lutte contre le Lyon-Turin fait rage en Italie avec une intensité qui l’a durablement ancré dans la mémoire militante italienne. La lutte « NO TAV » est à l’image de ses sœurs françaises contre l’aéroport de NDDL, celles contre les routes anglaises ou les mines allemandes.

Mais de ce côté-ci des Alpes, malgré des décennies de bras de fer juridico-politique, force est de constater que la mayonnaise de ne prend pas. Et pourtant, une simple visite en Maurienne où un premier tronçon est en chantier depuis 20 ans donne toutes les raisons de se révolter devant l’ampleur des dégâts dans cette vallée-chantier.

Ici, l’état crache du cash par milliards pour effacer les reliefs dans un élan viril de bétonneur à qui tout est permis. Sur place, personne ne sait rien, les mairies abdiquent par républicanisme déconcertant et le voisinage direct des chantiers se résigne grâce à la propagande badigeonnée dans les torchons locaux.
(...)
À l’ouest des Alpes, la bataille s’organise autour des collectifs et des associations locales qui se focalisent sur un travail de fond et d’information. Au programme : le « gaspillage d’argent public », le « déni démocratique » et autre « destruction de l’environnement ». La lutte apparaît fade comme nombre d’autres luttes locales qui ne parviennent pas à sortir des construction politiques intrinsèques à leur classe sociale.

Ce conservatisme-républicain d’une pseudo-gauche-écolo priorise les mains tendues aux réac’, aux racistes, aux mascus, aux élu.es dociles et carriéristes. C’est la défense du statu quo avec l’espoir vain de mobiliser « tout le monde » dans une tactique du « propre-sur-soi », cette stratégie tourne délibérément le dos aux militant.es qui pourraient gratter là ou ça fait mal. C’est par là même l’affirmation d’une identité bourgeoise et d’« ancien.nes » bien installé.es dans leur patrimoine et leurs sociabilités locales.

Cette volonté de mobiliser TOUT le voisinage dans un mythe de soulèvement populaire occulte la critique de l’état, la matérialité du capitalisme dans le sale monde du BTP et plus largement tout discours anti-autoritaire, décolonial, anarchiste & féministe radical.

En dehors des concidérations morales, cette posture politique est doublement perdante. D’une part, elle a conduit à un échec sans appel sur le tronçon transfrontalier en cours, là où les No Tav ont obtenus des, certes maigres, mais réels sursis et modifications de tracé. D’autre part, elle ne participe d’aucune manière à consolider le rapport de force national contre les artificialisations et le développement des flux, là où d’autres luttes auront au moins été dissuasives pour de nouveaux projets.

Aujourd’hui, l’heure est à l’agitation. En France, Wauquiez s’est couché aux conditions de l’Europe : il a payé juste avant le gong ce qu’il fallait pour engager les études environnementales. Autrement dit, l’hécatombe va commencer, les écologues vont établir une liste noire des espèces bientôt bousillées par les engins histoire de coller aux quelques clauses de bonne conscience du code de l’environnement.
(...)
D’ici 2 ans, ce qui sera un des plus grands chantiers du siècle pourrait commencer dans un silence sidérant et une docilité fascinante.

Ce texte est donc une invitation à se rendre visible dans notre diversité, avec nos passions et nos partis-pris politiques radicaux. C’est un appel à nous mobiliser et mobiliser autour de nous sur ce futur chantier. Bientôt, le projet sortira des cartons, des PowerPoint et de la vallée de la Maurienne.

Préparons baudriers, gants et masques : la chasse est bientôt ouverte.
(...)
- article complet : https://rebellyon.info/2eme-Lyon-Turin-s-emanciper-des-reflexes-30661

- des infos sur : https://stopaulyonturin.fr/


Répondre à cet article

modération a priori

Attention, votre message n’apparaîtra qu’après avoir été relu et approuvé.

Qui êtes-vous ?
[Se connecter]
Ajoutez votre commentaire ici

Ce champ accepte les raccourcis SPIP {{gras}} {italique} -*liste [texte->url] <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Retrouvez Ricochets sur :
- MASTODON (en .onion)
- SEENTHIS

Partagez la page

- L'article en PDF : Enregistrer au format PDF
Site réalisé avec SPIP | | Plan du site | Drôme infos locales | Articles | Thèmes | Présentation | Contact | Rechercher | Mentions légales | Suivre la vie du site RSS 2.0
Médial local d'information et d'expression libre pour la Drôme et ses vallées, journal local de contre-pouvoir à but non-lucratif, média participatif indépendant :
Valence, Romans-sur-Isère, Montélimar, Crest, Saillans, Die, Dieulefit, Vercheny, Grane, Eurre, Loriol, Livron, Aouste sur Sye, Mirabel et Blacons, Piegros la Clastre, Beaufort sur Gervanne, Allex, Divajeu, Saou, Suze, Upie, Pontaix, Barsac, St Benois en Diois, Aurel...
Vous avez le droit de reproduire les contenus de ce site à condition de citer la source et qu'il s'agisse d'utilisations non-commerciales
Copyleft