Rouen subit une marée noire urbaine. Amazonie, Sibérie, Afrique... Tout brûle déjà (et depuis longtemps)

Il ne faut pas s’inquiéter, les usines classées Seveso, le béton, la chimie, les grandes surfaces et leurs parkings géants c’est bon pour la croissance « verte » (nouveau vocabulaire), le développement « durable » (relooké en économie circulaire), c’est bon pour l’emploi, la consommation, les gadgets high techs, l’industrie des jeux vidéos, les objets jetables, les jolis emballages en plastique, donc c’est bon pour nous tous.

Après tout, mieux vaut subir stoïquement la pollution, voir disparaître les animaux en masse et mourir prématurément plutôt que d’arrêter le capitalisme et la civilisation industrielle soutenues par les élus et l’Etat. ;-)

Rouen subit une marée noire urbaine 20 septembre 2019

Car bien sûr, le plus important c’est de ne rien changer, d’être résigné à accumuler des quantités d’objets, de voter, de travailler, de consommer et de fermer sa gueule.
Les loisirs et les fêtes nous permettront de surmonter sans encombre le fait de savoir la vie sur Terre à peu près condamnée.
Facebook et les écrans numériques reliés à des tas de super jeux vidéos et de séries TV géniales nous permettront de supporter sans problème le fait de savoir que nos enfants crèveront de faim dans un monde dévasté grâce à notre passivité.

La bière ou la Clairette qui couleront à flot nous feront un temps oublier que le capitalisme « vert », les illusions renouvelables et ce système industriel mènent à une planète à peu près inhabitable. Mais c’est pas grave, car on aura des supers emplois dans des tas d’industries géniales comme à Rouen et on aura des supers écrans plats 4K pour admirer en direct depuis notre canapé les catastrophes qui nous emporteront.

Quand il fera régulièrement 50°, c’est pas grave, on ira dormir dans les supermarchés climatisés à coup de pétrole, ainsi on aura pas besoin de prendre la voiture pour aller consommer, c’est écolo.

Au lieu de renverser collectivement le système capitaliste et cette civilisation industrielle, on s’éclatera à faire nos petits écogestes, on mesurera nos taux de CO2 optimisés à l’aide des douches courtes, du recyclage des bouteilles d’eau et du nombre de pas parcourus chaque jour grâce à des supers applis sur nos smartphones électroniques.

Au lieu de destituer tous les gouvernements, on votera docilement pour X ou Y et on respectera avec déférence les élus de la république qui défendent notre sécurité et la démocratie à coup de LDB dans la gueule.

La Drôme sera à sec, y aura plus d’eau dans les puits, c’est pas grave, on mangera des galets et des billets de banque.

Bref, quand la folie se présente comme la norme et la raison, soyons encore plus barges que les cinglés qui nous gouvernent via l’Etat, la force policière et les entreprises.