Pour un nouvel internationalisme révolutionnaire, une conspiration des marges

Un livre manifeste du collectif « Les Peuples veulent »

vendredi 9 mai 2025, par Lili souris de bibliothèque.

Un livre pour s’ouvrir d’autres perspectives que l’internationale autoritaire et néofasciste portée par les extrêmes-droites de toujours rejointes par des milliardaires et des blocs bourgeois.

- Les marges du monde contre l’impérialisme : chronique des révolutions futures - Fruit d’un travail collectif par-delà les frontières, le manifeste « Révolutions de notre temps » appelle à un internationalisme renouvelé. Il plaide pour des réseaux de solidarité et d’entraide face au durcissement des répressions.
(...)
Des réflexions sur l’opposition entre les marges et le centre, qui irriguent aujourd’hui les mouvements féministes et l’écologie décoloniale, sont plus que jamais d’actualité « face à des pouvoirs internationalement organisés », note le collectif. En cessant de mener des luttes isolées les unes des autres pour mener un « combat transnational », l’internationalisme devient la méthode qui « permettra de trouver de nouvelles voies praticables pour faire sens et corps ensemble ».
(...)
Les nombreuses luttes de ces dernières années ont eu ceci en commun qu’elles émergeaient des marges des sociétés et qu’elles visaient à attaquer le « centre » : en France, on peut penser aux mouvements des banlieues en 2005 ou 2023, à celui des Gilets Jaunes entre 2018 et 2019, ou à la lutte contre la réforme des retraites en 2023.

Pour le collectif à l’origine de ce manifeste, si aucun de ces mouvements sociaux n’a abouti à des transformations majeures, c’est parce que les différents segments des marges n’ont pas réussi à s’entendre : « En France, les dissident·es blanc·hes des centres n’ont jamais rejoint la jeunesse des quartiers populaires, ni en 2005 ni en 2023, les classes moyennes ou les ouvriers syndiqués ont peu participé au soulèvement des Gilets jaunes en 2018. Sans ces rencontres, les régimes tiennent et les gouvernements gagnent du temps », observent les auteurs.
(...)
Cette idée qu’il ne faut « plus sacrifier les moyens — ou le combat de certain⋅es d’entre nous — au nom d’une fin toujours reportée » aboutit à « penser la politique comme transformation et non comme conquête ». Autrement dit, les mouvements qui perpétuent des pratiques oppressives au nom d’un hypothétique grand soir ont peu de chance de porter les germes d’une société authentiquement émancipatrice.

Partant de ces constats, le collectif propose quatre axes pour mettre en place et défendre ce nouvel internationalisme. Il faudrait d’abord « créer un espace transnational de liaison », pour mettre en lien les différents « foyers du mouvement révolutionnaire naissant », sous la forme de différents lieux d’accueil des internationalistes à travers le monde.

Il importe ensuite de « mutualiser et décupler nos moyens » : dans une perspective d’autonomie, les auteurs affirment la nécessité de structurer des capacités de production et des institutions pour prendre en main nos conditions matérielles d’existence hors du système capitaliste en reprenant le contrôle de terres agricoles et de chaînes de production. Ils rappellent aussi la nécessité de « consteller la planète de lieux amis », et enfin de « donner corps à une culture révolutionnaire transnationale » en diffusant les pensées des contestataires de tous bords.
(...)

-  Révolutions de notre temps : manifeste internationaliste, du collectif Les Peuples veulent, éditions La Découverte, mars 2025, 128 p., 15,50 euros.

- Présentation de l’éditeur :

D’un continent à l’autre, depuis nos exils, lors de nos voyages et de nos combats, nous nous sommes rencontré.es.
Dans le fracas des batailles de rue, dans les gestes reproduits d’un pays à l’autre, dans ces mots qui se sont fait écho en de multiples langues, nous nous sommes reconnu.es. Nous avons compris que nous faisions partie d’un combat transnational. Que nous faisions face à des pouvoirs internationalement organisés. Et que, en restant isolé.es les un.es des autres, nous ne pourrions rien. C’est de la rage et de l’amertume de nos défaites, mais aussi du besoin de ne pas en rester là, qu’est né le désir de se connaître et de se lier. Nous avons commencé à créer un réseau de liaisons planétaires avec celles et ceux d’entre nous qui, de premières lignes en assemblées populaires, de grèves féministes en comités de résistance, de ronds-points habités en forêts occupées, se sont découvert une sensibilité commune. Si les avant-gardes d’un autre temps prétendaient marcher un pas en avant des masses, nous savons que nous marchons un pas en arrière des soulèvements populaires des dernières décennies. Nous avons grandi dans leur sillage, ils ont été notre meilleure école. À partir de là, nous essayons de tisser la trame d’une expérience générationnelle.
De cette expérience qui relie toutes celles et ceux qui, quels que soient leur âge, leur genre, leur ethnie, leur religion ou leur langue, ont reconnu, au plus profond de leur cœur et de leur corps, l’émergence d’un nouveau cycle révolutionnaire.


Répondre à cet article

modération a priori

Attention, votre message n’apparaîtra qu’après avoir été relu et approuvé.

Qui êtes-vous ?
[Se connecter]
Ajoutez votre commentaire ici

Ce champ accepte les raccourcis SPIP {{gras}} {italique} -*liste [texte->url] <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Retrouvez Ricochets sur :
- MASTODON (en .onion)
- SEENTHIS
- FACEBOOK

Partagez la page

- L'article en PDF : Enregistrer au format PDF
Site réalisé avec SPIP | | Plan du site | Drôme infos locales | Articles | Thèmes | Présentation | Contact | Rechercher | Mentions légales | Suivre la vie du site RSS 2.0
Médial local d'information et d'expression libre pour la Drôme et ses vallées, journal local de contre-pouvoir à but non-lucratif, média participatif indépendant :
Valence, Romans-sur-Isère, Montélimar, Crest, Saillans, Die, Dieulefit, Vercheny, Grane, Eurre, Loriol, Livron, Aouste sur Sye, Mirabel et Blacons, Piegros la Clastre, Beaufort sur Gervanne, Allex, Divajeu, Saou, Suze, Upie, Pontaix, Barsac, St Benois en Diois, Aurel...
Vous avez le droit de reproduire les contenus de ce site à condition de citer la source et qu'il s'agisse d'utilisations non-commerciales
Copyleft