Les empereurs de Chine, y compris la dynastie qui règne actuellement, préfèrent Confucius, qui prône l’obéissance, l’ordre, la morale, le respect, les rites, d’après ce que je crois, ne l’ayant jamais lu. Mais c’est ce qu’on dit. Et si on le dit, c’est que c’est sûrement vrai.
Je préfère les sages taoïques, car c’étaient des anars, des mecs qui ne respectaient, pas même l’Empereur, puisqu’ils avaient mené contre lui des soulèvements avec les paysans.
Aujourd’hui, pour me distraire un peu des effroyables témoignages que je suis en train de voir sur les famines déclenchées par l’incurie de Mao et sa clique, et qui en 3 ans ont fait mourir de faim entre 20 et 40 millions de personnes. En 3 ans ... aujourd’hui donc je voulais te faire lire un peu de Tchouang-tseu, pour parfaire encore ta culture, ô lecteure de Riche Hoquet, si avide de culture et de connaissance.
Tchouang-tseu, contrairement à Lao Tseu, semble avoir réellement existé, et écrit ses propres textes. Lao Tseu, lui, on ne sait s’il a existé, si même les textes du Dao De Jing sont de lui, et non des phrases prises à droite et à gauche, sans aucun rapport entre elles.
Bon, passons au plus important, ce qui doit être lu, et que je mets en italique, d’une part pour montrer que c’est la partie importante de cet article, et d’autre part que c’est la citation d’une traduction.
"Tseu-kong, après s’être rendu dans la principauté de Tch’ou, revenait vers celle de Tsin. En passant au sud du fleuve Han, il vit un vieil homme occupé à travailler son potager. Cet homme descendait par un tunnel dans le puits, en sortait avec sa jarre remplie d’eau et la vidait dans les rigoles de ses plates-bandes. Labeur pénible et mince résultat. Tseu-kong lui dit :
Si vous aviez une machine avec laquelle cent plates-bandes pourraient être arrosées en un jour, n’aimeriez-vous pas vous en servir ?
Comment est-ce fait ? demanda le jardinier en levant les yeux sur Tseu-kong.
Une machine en bois creusé dont l’arrière est lourd et l’avant léger, avec laquelle on lève l’eau comme si on la tirait à la main, aussi vite que le bouillon déborde de la marmite : cette machine s’appelle « Ki-kao ».
Le jardinier se mit en colère, changea de couleur, ricana et dit : « J’ai appris de mon maître ceci : qui se sert de machines use de mécaniques et son esprit se mécanise. Qui a l’esprit mécanisé ne possède plus la pureté de l’innocence et perd ainsi la paix de l’âme. Le Tao ne soutient pas celui qui a perdu la paix de l’âme. Ce n’est pas que je ne connaisse pas les avantages de cette machine, mais j’aurais honte de m’en servir. »
[...]"
Précision : Tseu Kong est un disciple de Confucius.
Je n’en dirai pas plus, te laissant, ô lecteure le soin de commenter. En te souhaitant une bonne année du chien. Comme disent les chinois (et les chinoises) « gou hen hao chi »
Tchouang-tseu, Oeuvre complète : Traduit du chinois, préfacé et annoté par Liou Kia(hway
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