Je propose quelques rectifications lexicales et un peu de logique pour clarifier les enjeux.
Les désastres présents et futurs se précisant dramatiquement, médias de masse et même de plus en plus de dirigeants politiques se voient obligés de parler d’écologie et de climat. Il s’agit également pour ces derniers de faire croire à des actions utiles (COP 21, commissions citoyennes X ou Y, éoliennes industrielles, voitures électriques au nucléaire....) afin d’être (ré)élus, et aussi de lancer de nouveaux marchés juteux pour leurs soutiens et amis. Pour les médias de masse, il s’agit le plus souvent de vendre de la pub en augmentant l’audience, et là aussi de favoriser les nouveaux business lucratif des copains et actionnaires majoritaires.
Comme l’objectif principal de cette communication est d’enfumer, on voit dès l’utilisation des mots une édulcoration.
Ainsi les pouvoirs et leurs organes de communication parlent le plus souvent d’atténuer ou de s’adapter aux « changements climatiques », de lutter contre la « disparition de la biodiversité ».
Ces désastres sont présentés dans les discours officiels comme des faits extérieurs à nous, comme une pluie de comètes qu’on ne peut empêcher et où l’action se résume à sortir un parapluie.
Les dirigeants politiciens parlent parfois de réduire les émissions de CO2 ou de protéger les zones humides, mais l’heure d’après ils autoriseront concrètement un énième projet d’aménagement écocidaire (bien sûr pour créer des emplois et soutenir le « nécessaire » et Développement diront-ils) ou une loi anti-écologique (pour protéger la liberté des investisseurs et des grands bétonneurs), ou un énième traité de libre-échange (CETA tout récemment).
Or, il ne s’agit pas de simple « changements climatiques » progressifs et gentillets, mais d’une catastrophe éclair, pouvant mener très vite à des auto-emballements, des boucles de rétroaction incontrôlables, et à des augmentations moyennes de température de +6° (voire pire) avant même 2100 peut-être, c’est à dire à peut-être une planète inhabitable, donc mortelle pour la plupart des espèces, dont la nôtre !
De même, la biodiversité, c’est à dire les animaux et les plantes, ne disparaissent pas tout seul par enchantement, ils sont détruits à grande vitesse par nos activités écocidaires.
Et surtout, ces catastrophes climatiques et ces destructions du vivant ont des causes. Ces causes sont de plus en plus nommées et dénoncées, par des scientifiques, des chercheurs, des écologistes depuis longtemps, des anarchistes et autres militants, et même l’ONU, c’est dire. Ces causes sont la Croissance, le productivisme, la société de consommation, la compétition, la mondialisation marchande, le capitalisme, l’absence de démocraties réelles, la civilisation industrielle, la culture occidentale de la domination de la nature et du mythe du progrès via la possession matérielle et la technologie, ...et les Etats et leurs polices qui veulent imposer par la force tout ça toujours davantage.
Donc il est totalement absurde et vain de tenter de lutter contre les « déréglements climatiques » et la « disparition de la biodiversité » !
De plus, ni nous ni les animaux et les plantes qui nous permettent de vivre ne pourront s’adapter indéfiniment. On ne peut pas s’adapter à des augmentations moyennes de +6°C apparues en un bref éclair (à l’échelle géologique), on ne peut pas s’adapter à un vaisseau Terre en feu en train de couler.
Parler et construire des adaptations sans agir collectivement pour arrêter très vite tout ce qui détruit et oblige à tenter de s’adapter est vain, mensonger et criminel.
Un article intéressant en complément, tout à fait modéré :
Crise environnementale : pourquoi il faut questionner les « appels à agir d’urgence » (du bon sens dans cet article, car quand il y a feu on ne fait pas confiance aux incendiaires -les politicards et le monde capitaliste- pour nous sortir d’affaire...)
Extrait : Leurs auteurs en appellent à l’autorité de l’État, voire à des mesures coercitives éventuellement impopulaires. Le politique devrait protéger les populations contre leur gré, Aurélien Barrau utilisant la métaphore de l’autorité parentale. Les politiques devraient limiter les libertés de leurs enfants pour les empêcher de casser leurs jouets.
L’imaginaire de ces appels est limpide : le sérieux n’a pas changé de camp, ou alors très brièvement car il est en effet vite relocalisé chez les politiciens, les populations étant irresponsables et infantiles.
Mais les politiques ont montré qu’ils n’étaient pas plus éclairés ni plus sages que ceux sur lesquels ils exercent leur pouvoir. Et s’il faut agir, ce n’est pas en renforçant des pouvoirs qui se sont disqualifiés. Il faut cesser de fantasmer un public infantile qui devrait être gouverné plus fermement. (...)
Il n’est donc pas raisonnable de penser que le politique serait sensible à l’argumentation et au bien commun, et pourrait contraindre des populations rétives au changement sous la pression d’une avant-garde de citoyens éclairés. Mieux vaut constater l’irrationalité de la sphère politique et économique et son incapacité à se hisser au niveau de responsabilité environnementale d’une population européenne éduquée et critique.
Cessons d’en appeler aux politiques et tournons-nous plutôt vers ceux qui, partout à leur niveau, montrent qu’une autre voie est possible. Ne les négligeons pas sous prétexte d’agir au sein d’arènes politiques lointaines où régnerait le sérieux de la bureaucratie et de la finance. S’il y a une chose urgente à exiger des pouvoirs publics, c’est qu’ils cessent d’agir : que les pouvoirs publics laissent faire ceux qui veulent changer le monde et cessent d’être une entrave aux alternatives.
Si on veut espérer sauver le vivant et notre espèce, on doit plutôt lutter vigoureusement CONTRE LES CAUSES des catastrophes et des destructions, pas contre leurs conséquences !
C’était déjà évident concernant la pauvreté ou la misère sociale : lutter contre leurs causes profondes au lieu de tenter indéfiniment, tels les Shadoks ou Sisyphe, d’endiguer des conséquences innombrables et in-rattrapables.
Là avec le climat et le vivant, c’est encore plus flagrant, nul besoin d’études politiques et économiques pour le comprendre.
Luttons donc contre la Croissance, le productivisme, la société de consommation, la compétition, la mondialisation marchande, le capitalisme, la civilisation industrielle, la culture occidentale de la domination de la nature et du mythe du progrès via la possession matérielle et la technologie, ...et les Etats et leurs polices qui veulent imposer tout ça toujours davantage.
Et bien sûr luttons en parallèle pour bâtir des sociétés soutenables : locales, coopératives, sobres, avec low-tech, démocratique, solidaires, en lien avec les réalités du vivant...
Evidemment, les pouvoirs et leurs organes de communication ne veulent surtout pas nommer les causes, et encore moins s’y attaquer, car ils en font partie et ils n’ont aucune intention de perdre leur pouvoir et leur luxe, ils préfèrent que la vie sur Terre disparaisse plutôt que signer la disparition de leur caste et de leurs privilèges. Dit plus prosaïquement, ils préfèrent avoir un yacht et plus d’esclaves plutôt qu’un « bien vivre » sobre et qualitatif pour toustes.
Et l’immense masse des plus pauvres et des classes moyennes, que veut-elle ? Continuer à suivre/subir les pouvoirs et leurs sbires de tout type, continuer à rêver de s’approcher de loin de leur train de vie à l’aide d’objets manufacturés en Asie, continuer à être résignés et isolés, ou agir en même temps de manière concertée et radicale pour changer vraiment la donne ?
Ce qui est bien, c’est que les causes de la pauvreté, de la misère sociale, des catastrophes climatiques et de la destruction de la biodiversité sont les mêmes, donc il y a potentiellement matière à rassembler large.
Les gilets jaunes ont déjà donné un bon exemple. ...à suivre.. ?!
Pour garder un climat supportable, pour sauver le vivant et un avenir pour l’humanité, luttons contre la Croissance, le productivisme, la société de consommation, la compétition, la mondialisation marchande, le capitalisme, la civilisation industrielle, la culture occidentale de la domination de la nature et du mythe du progrès via la possession matérielle et la technologie, ...et les Etats et leurs polices qui veulent imposer tout ça toujours davantage.
Bien sûr ça implique de lutter concrètement contre les structures économiques, activités et institutions qui participent à ça et l’encouragent. Par exemple : l’agriculture industrielle, le transport de marchandises en camion dans tous les sens, les emballages, la grande distribution, l’éloignement des zones de travail, les gadgets et objets jetables et/ou superflus, la marchandisation de tout, les échanges néo-coloniaux sud-nord, les systèmes d’éducation en place, les merdias, les lotissements, les usines industrielles polluantes et gourmandes en énergies/eau, les sports mécaniques, les paquebots de croisière, le nombre beaucoup trop grand d’avions et de voitures, la concentration des pouvoirs économiques, les institutions politiques antidémocratiques, la politique investie par les riches et les lobbies capitalistes, etc, etc.
Bien sûr, il faudra sortir du capitalisme, remettre en cause sans doute le principe et la primauté de l’économie elle-même, relocaliser et démocratiser les décisions, etc.
Voici à peu près quel devrait être le message logique, nuancé, cohérent et rationnel, totalement détaché de toute idéologie préconçue, que devrait lancer toute personne honnête voulant préserver une planète habitable pour nous, pour toustes, pour nos enfants et le vivant en général.
Avec bien sûr la lutte en miroir (l’un ne va pas et ne marche pas sans l’autre) pour bâtir des sociétés soutenables : locales, coopératives, sobres, avec low-tech, démocratique, solidaires, en lien avec les réalités du vivant...
Reste plus qu’à être suffisamment nombreuses et nombreux à appliquer ces messages...
cqfd ;-)
Forum de l’article