Si élu.e.s et habitant.e.s prenaient vraiment au sérieux ces questions vitales, on verrait toutes les semaines de grandes assemblées populaires discuter et organiser de nombreuses actions collectives à mener d’urgence : eau, logements, transports, agriculture, activités... Et on s’attaquerait vigoureusement aux racines des catastrophes en cours, donc à l’économie de marché, à sa culture et tout ce qui va avec : idéologie de la Croissance et de la consommation, course aux profits, concentration des pouvoirs économiques et politiques, compétition partout, verrouillage par les grands possédants, Etat policier, dogme du progrès technologique salvateur, culte de la vitesse, valorisation par l’avoir, etc.
Pourtant, dans la Drôme comme ailleurs, rien de tel. Chacun.e vaque à ses affaires comme d’habitude, ou presque.
La plupart laissent faire les autorités, ou croient, ou veulent croire, qu’avec quelques énergies renouvelables, du bio du marché ou du magasin, et des trajets à vélo pour certains ça va aller. Alors qu’il est évident que les petits « éco-gestes » individuels et l’inadéquat « développement durable » n’arrêteront pas le désastre qui s’aggrave chaque mois. Le système écocidaire est global, bien installé, il nous faut des actions collectives fortes pour le démanteler et le remplacer.
A présent, tous les partis et candidats à des élections parlent de transition énergétique ou écologique, en réalité ce sont très souvent des mots creux et de l’enfumage pour vendre des hautes technologies, du capitalisme relooké et faire durer le système autoritaire en place. Le cosmétique et les belles phrases remplacent les indispensables transformations radicales.
Peu osent s’attaquer aux archaïques structures sociales inégalitaires et écocidaires. Les « transitionneurs » préfèrent causer seulement d’éoliennes, jardins bios, pistes cyclables, taxes sur le pétrole. Les actions et idées radicales sont partout décriées car jugées trop clivantes, trop noires. Faisons plutôt de tout petits pas concrets « positifs » qui ne fâchent personne ...et fermons les yeux sur la méga-machine ravageuse qui avance en accélérant à fond sur l’autoroute et rendra la planète inhabitable à terme.
Le replâtrage temporaire permettra de se faire illusion et d’avoir bonne conscience, mais ne pourra pas arrêter les désastres de plus en plus documentés qui s’aggravent chaque année. Cette attitude est suicidaire.
Finissons-en vraiment avec les illusions rassurantes de l’environnementalisme, passons plutôt à une véritable écologie politique, seule à même de préparer un futur viable. Une écologie forcément populaire et radicale, en lutte contre le capitalisme et tous ses avatars, qui construit des sociétés soutenables pour toutes et tous, ici et ailleurs. Les chimères sont en fait du côté des petits pas vantés par les gouvernements, les ONGs et les médias de masse.
En résumé, l’Etat centralisé, le capitalisme et sa civilisation sont et seront toujours anti-sociaux, anti-démocratiques et anti-écologiques, l’histoire l’a suffisamment montré. Il est grand temps d’en prendre acte, de penser et d’agir en connaissance de cause.
Les « Indiens du Futur » ont publié sur Ricochets.cc certaines références bien utiles sur toutes ces questions.
à voir aussi, le court et percutant livre de Jean Marc Gancille : Ne plus se mentir : Petit exercice de lucidité par temps d’effondrement écologique
- Climat, nature, social, politique : Tout brûle déjà
Municipales 2020
Pour gagner l’élection, il faut souvent être consensuel, plaire au plus grand nombre, ne pas trop déplaire, et donc les programmes restent conformistes et s’adressent aux franges les plus riches et/ou les plus « éduquées », c’est ce qu’a fait Macron avec le bloc bourgeois.
Alors qu’on a habitué depuis longtemps les gens à être individualistes, soumis, qu’on est divisé en de multiples classes sociales et culturelles qui s’affrontent et/ou s’ignorent, que l’hégémonie capitaliste exacerbe les tensions et intérêts privés, que beaucoup sont écrasés par le travail et la précarité, il est très difficile de faire vivre une démocratie locale directe (où les gens participent vraiment aux prises de décision et visent à concilier intérêts communs et individuels) sans s’attaquer aux problèmes structurels.
Exemple à Crest : la 2e liste candidate, « Ensemble pour Crest », ne semble guère faire mieux que le futur ex-maire Mariton sur ces questions, lors de la présentation le 13 juin on a surtout entendu des discours de type managérial, pour le développement économique, l’esprit d’entreprise et le capitalisme « vert-local »... Soit autant d’impasses. Surveillons ce que donnera leurs journées de rentrée du 1-2 septembre.
Peut-être que la 3e liste annoncée le 9 juin sur www.ricochets.cc sera plus intéressante ? Il faudra dans tous les cas agir aussi hors des institutions. (NOTE : Une réunion est annoncée mardi 27 août, à suivre...)
Des rumeurs parlent à Crest d’une autre liste, à base de restes de « socialistes » PS et de quelques maritoniens qui quitteraient le navire Mariton avant son naufrage. Ca fait guère envie ce radeau de rescapés, pour se vautrer sur la plage avec les méduses ?
Comment faire si on souhaite la fin du capitalisme et une écologie radicale ?
- Agir hors des élections et du cadre institutionnel ?
- Faire pression sur la mairie quelle qu’elle soit ?
- Créer une liste consensuelle qui ne fasse pas trop peur pour gagner les élections, et faire pencher davantage ensuite vers l’écologie radicale et populaire ensuite en espérant embarquer les habitants ?
- Espérez un nouvel élan insurrectionnel et révolutionnaire pour mettre un grand coup de pied dans le tas de fumier, et alors faire pousser des graines de communes libres ?
La réalité c’est qu’il y a apparemment (on va vite voir dans les mois qui viennent ce qu’il en est) encore trop peu de personnes prêtes à s’engager dans ce type de perspectives, et qu’on se voit condamner à bricoler, à grignoter quelques petites transformations ou victoires...
Et pendant ce temps, les forêts, les animaux, les exploités, les glaciers... brûlent.
Bientôt ce sera notre tour, et si on reste ainsi passifs et engagés dans de mauvaises directions, on ne pourra plus arranger grand chose.
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