Contrairement à ce qu’on le pourrait croire spontanément et à ce que le capitalisme et « l’écologie » médiatique nous rabâchent, tant qu’on reste dans le cadre productiviste croissantiste, la mutiplication du nucléaire et/ou des énergies dites « renouvelables », du tri des déchets, des voitures électriques ou même des trajets à vélo ne permettra ni de préserver un climat habitable ni de sauver les humains et les autres êtres vivants du carnage en cours et à venir.
En effet, l’effet rebond casse les rêves du solutionnisme technologique, le développement durable est une illusion dangereuse.
Dans le cadre technocapitaliste, les économies d’énergies sont un leurre très dangereux, qui ne fait que déplacer les problèmes, ou au mieux les retarder très légèrement.
Si on souhaite vraiment limiter la casse, on doit imposer (aux puissants et à leurs larbins) et construire un basculement radical vers des sociétés sobres, a-croissance, démocratiques, qui doivent sortir au plus vite du productivisme, du capitalisme, de l’étatisme, de l’extractivisme, de la Croissance économique, de la course à la productivité et à la compétivité, c’est à dire démolir et quitter la civilisation industrielle.
- Multiplier les marches climat et les énergies dites vertes ne sauvera ni les êtres vivants ni un climat habitable
- Sans démocratie, on est dans l’impuissance politique, il est donc vain de s’adresser aux gouvernements
D’ors et déjà, la biodiversité, les animaux, les plantes, les humains, sont très affectés par les dévastations croissantes produites par le techno-monde, et, même si des révolutions radicales avaient lieu partout assez rapidement, des dégâts vont continuer, le climat va poursuivre ses perturbations du fait des gaz à effet de serre déjà émis.
Mais si on laisse Etats, élus, industriels, capitalistes, technocrates, productivistes... continuer, de quelque manière que ce soit (variantes dites « vertes » ou pas), ce sera les désastres partout à tous les niveaux, et une planète qui deviendrait largement inhabitable. On ne pourra pas manger des billets de banque, boire du pétrole distillé, ni remplacer les autres animaux par des peluches, des images 4k ou des animatroniques.
Donc, toujours la même question : voulons-nous prendre nos vies en main collectivement, nous révolter et agir radicalement, nous organiser et nous coordonner, ou voulons-nous ne rien faire, attendre, boire les pipeaux des puissants, nous soumettre au régime policier technocratique, espérer d’impossibles solutions technologiques, faire l’autruche, compter sur les autres, nous contenter de petits écogestes individuels ou collectifs, appliquer les recettes pourries vantées par les artisans du désastre (voies cyclables, composteurs, trier les déchets, manger davantage de bio et de végétaux...) tandis que la géante techno-industrie mondialisée continue à fond d’accélérer (5G, satellites, bétonisation, autoroutes, centres logistiques, commerce virtuel, flux tendu, import-export, agriculture industrielle....) dans son ornière suicidaire ?
- Multiplier les marches climat et les énergies dites vertes ne sauvera ni les êtres vivants ni un climat habitable
- La civilisation techno-industrielle est un cancer irréformable qui ronge la planète et tout ce qui s’y trouve
Soyons lucides, acceptons l’angoisse du constat de la réalité : ce ne sont pas d’énièmes « marches climat » adressant d’énièmes suppliques symboliques aux pyromanes sociopathes qui dirigent l’Etat ou les industries capitalistes qui vont changer quoi que ce soit à ce dramatique problème.
(en plus, pourquoi center la lutte sur le « climat » ? Alors que c’est d’abord toute la biosphère qui est détruite par le système techno-industriel)
Les puissants et les lobbys industriels, technologiques et technocratiques au pouvoir économique/politique se contrefoutent de nos banderoles, de nos cris du coeur, de nos larmes, de nos happenings festifs, de nos souffrances, et se foutent encore plus de celles des autres vivants (et de toute façon ils sont pris dans un système Machine qui les dépassent). Ce qu’ils craignent, ce qui peut faire bouger les lignes, ce sont les blocages géants, les grèves massives et longues des secteurs clés de l’écononomie, les campagnes de sabotage, les émeutes géantes, l’auto-organisation, l’autonomie collective matérielle, la démocratie directe, l’ingouvernabilité, l’absence de leaders, l’alliance entre les classes et entre les dominés...
Les manifs et actions festives c’est bien pour se faire plaisir, pour la com, pour se rencontrer, mais il faudrait parallèlement passer vraiment à des actions collectives « efficaces ».
Mais malgré des décennies d’échec, de régime policier, de répressions et de régressions sociales et écologiques, sans doute que les manifestants « climat » veulent croire encore que la France est une démocratie, qu’un gouvernement pourrait être à leur service, que les puissances capitalistes pourraient virer de bord, ou que la civilisation techno-industrielle pourrait devenir soutenable/vivable ??
Désolé de casser vos rêves, mais mieux vaut croire au père Noël ou au petits martiens verts, ça a beaucoup plus de chance de se réaliser...!
En effet, l’Etat comme le capitalisme ont des contraintes, des objectifs, des logiques, des règles qui tout simplement ne permettent pas des sociétés vivables, leurs logiques structurelles mènent plutôt au totalitarisme, à des systèmes autoritaires, des dystopies, à la continuation des désastres.
Tant que les gauchistes et écologistes n’auront pas pour objectifs théoriques et pratiques d’abattre et remplacer la civilisation industrielle (le capitalisme, le techno-monde et l’Etat en résumé), ils ne feront que pisser dans un violon percé.
C’est limpide comme de l’eau de roche, mais c’est dur à admettre tant ça remet en cause des habitudes et catégories de pensée, tant ça paraît difficile, tant ça implique de profondes remises en cause sociales, personnelles et politiques, tant ça signifie des résistances dures, violentes, acharnées (et aussi source de joies, de libération, de fraternisations, ne l’oublions pas)...
Que ça nous plaise ou non, nous n’avons pas le choix, et plus nous seront nombreuses et nombreux à suivre cette voie radicale (qui prend les problèmes à la racine et agit avec détermination dans un but de victoires effectives), moins ce sera difficile et long, moins les peuples et les autres vivants ne subiront de violences, plus il y aura de chances d’obtenir ce basculement salvateur au plus vite, et à temps pour, peut-être, nous éviter une Terre ravagée et peu habitable.
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