Luttes sociales et politiques - Pourquoi développer automédias et médias libres alternatifs

Des contre pouvoir médiatiques pour contourner et contrer les médias du pouvoir et autres chiens de garde du régime

jeudi 5 décembre 2019, par Camille Pierrette.

De nos jours, le combat médiatique est un pan important de la lutte. Le contre pouvoir médiatique, la contre-information, l’information mutuelle, la dénonciation des exactions du régime et de son monde, l’annonce d’événements et actions militantes, les perspectives et idées d’autres mondes... passent par la maîtrise par les insurgés d’outils divers de communication, et notamment de médias libres et indépendants des pouvoirs économiques et politiques.

- Résumons les rôles des médias libres contestataires :

  • Dénoncer/critiquer le système en place
  • Annoncer actions, manifestations et rdv
  • Faire des compte rendus de ces événements, pour faire des bilans, donner des idées et envies pour la suite, montrer ce qui se passe
  • Parler des lieux et expériences qui expérimentent des débuts d’autres manières de vivre, solidaires et soutenables
  • Evoquer les mondes qu’on veut construire, élaborer des utopies
Merdias partout, information nulle part !

- Exemple de propagande merdiatique avant le 5 décembre : La grève du 5 décembre au 20h de France 2 : quatre jours de propagande - Après une observation du 20h de France 2 du 1er au 4 décembre, le bilan est sévère pour le service public. Son traitement de la grève du 5 décembre, qui n’invite à aucune prudence langagière, se résume en un mot simple : la propagande.

- Voici un autre exemple récent de la nocivité vicieuse des merdias et de leurs éditorialistes chiens de garde :

TERRORISME MEDIATIQUE

(post de Nantes Révoltée)

- Médias et police en guerre totale contre les luttes sociales -

En trois jours, sur les chaînes de télévision :

- Yves Calvi qui compare les Gilets Jaunes à des « semi-terroristes »

- Christophe Barbier qui s’émerveille de la « filiation » entre Macron et Adolphe Thiers, le dirigeant qui a massacré 20 000 parisiens et déporté des milliers d’autres pendant la Commune de 1871

- David Le Bars, qui affirme tranquillement que la grenade ayant mutilé un Gilet Jaune ne vient « pas forcément des forces de l’ordre »

- Zohra Bitan qui éructe que les « Gilets Jaunes c’est personne »

- Une présentatrice de BFM qui raconte que les CRS jettent des pavés sur la foule comme si c’était tout à fait normal

- Macron, avec une voix de gourou, qui s’émerveille de la « fraternité » observée sur les ronds points des Gilets Jaunes

Et tout cela, alors que des violences absolument inouïes et barbares se sont déchaînées tout le weekend contre la moindre mobilisation sociale.

Médias et police sont des deux mâchoires de la dictature qui nous broie.

- VIDEO compile des merdias (prenez avec vous une bassine pour ne pas gerber sur votre bureau)

Luttes sociales et politiques - Pourquoi développer automédias et médias libres alternatifs
Sites web, réseaux sociaux, tracts, emails, journaux papiers, affiches, tags, radios, photos, vidéos, films, documentaires...

Libérons-nous des merdias

Depuis le soulèvement des gilets jaunes, la nocivité et la servilité des merdias a davantage éclaté au grand jour. Les éditorialistes laquais du capitalisme et du pouvoir ne ratent jamais une occasion de dévaloriser protestataires et grévistes, de tenter de diviser et de ramener la contestation dans les normes carcérales et inoffensives de la stricte légalité, de séparer les « bons manifestants » (qui défilent gentiment et suivent la police) des « mauvais manifestants » (qui désobéissent, débordent, cassent pour des raisons politiques, bloquent...). Les merdias sont toujours là aussi pour faire la promo du libéralisme crasse, de l’idéologie de la consommation à outrance, du chacun pour soi, de la « démocratie » représentative, de la compétition, etc.
De plus les réseaux sociaux comme Facebook peuvent être censurés à tout moment (diverses pages contestataires en ont récemment fait les frais), et les posts sont noyés dans un flux continu, et puis les algorithmes maison font tourner les messages en circuit fermé favorisant davantage l’entre soi que l’élargissement de la communication.
On sais aussi qu’en cas d’insurrections, les pouvoirs sont capables de couper ou de restreindre internet. Donc n’oublions pas les radios pirates et les journaux papiers.

Ne comptons pas sur les merdias pour parler objectivement ou relayer nos luttes et revendications. Dés que la contestation monte en puissance, ils se mettent vite du côté des pouvoirs pour nous dézinguer.
Ne calculons pas nos actions pour plaire aux merdias (sauf quand c’est vraiment l’objectif bien sûr), ne nous limitons pas pour essayer d’éviter d’être critiqué par les merdias, faisons ce qu’on a à faire. Dés qu’on dérange, les merdias nous critiqueront (ou ignoreront) quoi qu’on fasse.

Tout contestataire ou insurgé doit donc soutenir et utiliser les médias libres existants au lieu de rester prisonnier des merdias, et créer divers automédias de lutte en cas de besoins spécifiques.

Pour aller plus loin, voir par exemple ces articles


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