Comme prévu, le 02 fut encore plus une retombée dans les rituels perdants et mornes que le 18 septembre.
La plupart des membres et directions des syndicats et partis de gauche dominants semblent ne rien avoir appris. Ils rabâchent les mêmes trucs, ils continuent d’agir et de parler comme si on était en démocratie, comme si des manifs/grèves (de surcroît peu offensives) sur des journées éparpillées pouvaient un tant soit peu ébranler le pouvoir, comme si les gouvernants allaient se mettre par miracle un jour à écouter une population qu’ils méprisent et écrasent comme des insectes, comme si l’Etat-capitalisme ne dictait pas sa loi, comme si quelques ajustements et réformes pouvaient améliorer nos vies et enrayer la machine infernale, comme si les catastrophes climatiques, néofascistes, écologiques et guerrières n’étaient pas déjà là, prêtes à s’étendre pour tout ravager jusqu’à l’os.
Tout le monde sait que cette attidude est hors sol et voué à ne rien obtenir si ce n’est des miettes rances.
Au moins qu’on dise les choses, qu’on fasse le constat même si on ne peut pas y remédier pour l’instant.
Plus bas diverses réflexions sur ce balbutiant mouvement de rentrée initié avec fracas par Bloquons tout, dont quelques rappels salutaires par "des anarchistes".
600.000 Personnes dans les rues le 2 octobre, mobilisation en baisse : la stratégie perdante des directions syndicales
Où en est le mouvement et ce qui nous a manqué : analyse
Jeudi 2 octobre, c’était le troisième « Acte » de la mobilisation inaugurée par le mouvement « Bloquons tout » le 10 septembre. C’était aussi une grande opération d’enterrement de la révolte et de maintien de l’ordre. La CGT revendique 600.000 manifestants, et le Ministère de l’Intérieur parle de 195.000 dans les rues. C’est deux fois moins que la précédente journée de grève, le 18 septembre, qui avait réuni plus d’un million de personnes, et c’est à peine le nombre de personnes qui ont manifesté le 10 septembre, dans le cadre d’un appel totalement auto-organisé, sans l’appui des centrales syndicales, et face à une répression extrême.
La patronne de la CGT a beau déclarer que « c’est la première rentrée sociale où il y a ce niveau de mobilisation », il faut bien dire la vérité : le grand souffle qui s’était levé il y a un mois a été canalisé et en partie étouffé.
L’enterrement du 2 octobre
Ce sont des témoignages remontant de plusieurs villes jeudi soir qui résumaient sans doute le mieux la situation : « C’est un peu la débandade ici » expliquait un habitant d’une ville de l’Est de la France très mobilisée le mois dernier. « C’était la manif la plus triste depuis longtemps » expliquait un manifestant normand. Un nantais décrivait une manifestation aux allures de procession funéraire : « une heure de marche entre deux lignes de flics ».
Interrogée sur France Inter quelques jours avant la grève, Sophie Binet, la dirigeante de la CGT, déclarait avec un air ahuri « mais nous on ne veut pas la chute de ce gouvernement », et appelait à dialoguer avec le Premier ministre d’extrême droite. Quel est son mandat pour affirmer cela ? Les syndiqués CGT sont très largement pour la chute du gouvernement, les a-t-elle consultés ?
Cette prise de parole ahurissante démontre une absence totale de volonté de construire un quelconque rapport de force à la tête du premier syndicat de France. Alors que 78% des Français estiment qu’Emmanuel Macron est « un mauvais président », que le désaveu du gouvernement Lecornu est majoritaire et que la majorité de la population veut sa chute, Sophie Binet se range, de fait, du côté de l’ordre établi. C’est scandaleux mais pas surprenant : cette dirigeante est issue du Parti Socialiste, elle est cadre – ce qui est une anomalie pour diriger un syndicat ouvrier – elle a toujours été une bureaucrate – en 2006, elle était à l’UNEF à l’université de Nantes, où elle tentait déjà de ramollir le mouvement étudiant.
Le 1er octobre, son prédécesseur Philippe Martinez, en promo pour son dernier livre, déclarait sur France Inter que son politicien préféré était Jean Castex, et ajoutait au sujet de l’ancien Premier Ministre de Macron : « Moi j’aime les politiques qui, quand ils s’engagent ». Dans notre période de néolibéralisme autoritaire, d’explosion de la pauvreté et de montée du fascisme orchestrée par les riches et des macronistes, de telles déclarations laissent pantois.
Plus que jamais, il n’y a rien à attendre de ces directions dont le rôle, ces dix dernières années, a été de faire perdre tous les mouvements, même les plus massifs et les plus offensifs.
Éteindre les étincelles
L’opération de maintien de l’ordre qui a lieu depuis la rentrée a été un coup de maître. Le grand mouvement « Bloquons tout » avait ses défauts mais il était admirable : des milliers de personnes s’organisaient sur tout le territoire en-dehors de toute structure, se formaient, se retrouvaient en Assemblées, imaginaient des moyens d’actions autonomes. Ce mouvement incontrôlable effrayait le pouvoir, qui montrait des signes d’anxiété comme il n’y en avait pas eu depuis les Gilets Jaunes. Souvenez-vous de la propagande médiatique au début du mois de septembre, pour tenter de briser le soutien massif de la population à « Bloquons tout ».
Mais ce mouvement prometteur a été pris dans une mâchoire qui l’a écrasé : d’un côté, une répression féroce, avec des blindés, des unités de polices aux méthodes fascistes, des attaques de tous les points de blocage et de rassemblement, avec une brutalité et surtout une vitesse encore rarement vue. Et de l’autre, une habile reprise en main : plutôt que d’appeler au 10 septembre, les dirigeants syndicaux ont appelé le 18, une semaine plus tard, à une mobilisation séparée. Cette journée a été cadrée et inoffensive, mais elle a réuni énormément de monde, ce qui a permis aux dirigeants de reprendre le leadership sur le calendrier, de s’affirmer comme seuls « vrais interlocuteurs »… pour ensuite annoncer deux semaines de pause, le temps d’organiser des « négociations », dont tout le monde savait qu’elles ne donneraient rien avec Lecornu. Et maintenant ? Rien. La reprise en main a fonctionné, des centaines de milliers de personnes ont perdu trois jours de salaire dans des grèves espacées qui n’avaient aucune chance d’aboutir.
Cette stratégie est désormais connue : il s’agit d’user les grévistes, de les désespérer avec des mobilisations sans issue, qui permettent au gouvernement de dire à la fin que « le mouvement s’essouffle », et de passer à autre chose. C’était déjà le plan au printemps 2023, lors du mouvement pour les retraites, méthodiquement saboté, malgré une participation populaire sans précédent.
Ce que nous avons, ce qu’il nous faudra
Tout n’est pas perdu. Le 10 septembre, nous avions avec nous la masse : plus de 500.000 personnes en semaine, pour une journée lancée en-dehors de toute structure, et avec beaucoup d’incertitudes juste après la rentrée, c’est la preuve qu’il est possible de frapper fort et même d’être bien plus nombreux que lors de dates le week-end. Nous avons aussi le courage que nos ennemis n’auront jamais. Celui des blocages dans la froideur de l’aube, bravant la menace escadrons policiers. Celui des cortèges qui tenaient bon dans les gaz et de la pluralité des tactiques.
Surtout, nous avons avec nous l’opinion. Tout le monde en a marre de Macron et de sa clique, de la précarité, des salaires qui stagnent pendant que les prix explosent, et des déclarations guerrières des gouvernants. Sur la question de taxer les riches, des inégalités, de l’illégitimité du gouvernement : la bataille culturelle est déjà gagnée à plate couture. Le clan au pouvoir n’a plus que ses médias et quelques politiciens autour de lui, mais plus personne ne se fait d’illusion.
Dans ce contexte, un mot d’ordre simple, clair et rejoignable, et des actions qui fonctionnent peuvent faire basculer la situation, et relancer une mobilisation de masse qui échapperait aux structures sous contrôle. Un gros blocage réussi, une irruption chez Blackrock, la prise d’un lieu de pouvoir ou n’importe quelle action inventive qui redonne de l’espoir peut allumer la mèche. Retailleau le sait parfaitement, c’est pour ça qu’il a militarisé le pays et qu’il attaque la moindre ébauche de début d’action. Mais ses policiers ne pourront pas être partout.
Pour réveiller les instincts révolutionnaires, pour rallumer la flamme des Gilets jaunes et résonner avec les soulèvements de la Gen Z partout dans le monde, il faudra aussi abandonner les réflexes gauchistes qui consistent à organiser des Assemblées générales interminables et pénibles, à pinailler sur les textes d’appels et la liste à rallonge des revendications, et viser des cibles qui parlent à tout le monde.
Déjà, la date du 10 octobre circule depuis les groupes « Bloquons tout ». Il ne manque pas grand chose.
source, avec liens : https://contre-attaque.net/2025/10/03/600-000-personnes-dans-les-rues-le-2-octobre-mobilisation-en-baisse-la-strategie-perdante-des-directions-syndicales/
Nous sommes un volcan qui bouillonne [tract]
Tract diffusé dans la manif caennaise du 2 octobre.
Le miroir aux illusions
Le 10 septembre appelait, enfin, une réaction contre le pouvoir qui nous piétine avec zèle depuis des années. La mobilisation n’a malheureusement été qu’en demi-teinte. Depuis, il semble que les vieilles forces d’encadrement politiques et syndicales aient repris la main. Une journée de grève par ci, une fausse menace sans rapport de force au gouvernement par là. La stratégie de la défaite et de la pacification bat à plein régime.
L’Intersyndicale a mené en 2023 le mouvement contre la réforme des retraites dans les choux, en refusant de s’affronter au pouvoir à travers des actions, en s’en remettant au Parlement et en posant quelques jours de grève parsemés. Elle avait déjà montré son vrai visage lors des Gilets jaunes, au mieux en restant à l’écart, au pire en dénonçant cette lutte légitime. De fait, et malgré certains et certaines syndiqués de base, les bureaucraties syndicales sont depuis longtemps tombées dans la cogestion du capitalisme aux côtés du patronat et du pouvoir, plutôt que dans la lutte contre l’exploitation. L’ultimatum posé après la journée du 18 septembre avait tout du foutage du gueule.
La gauche, quant à elle, se pose comme seul débouché légitime de la lutte sociale. Faut-il rappeler que nous n’obtiendrons rien par les urnes, mais seulement ce que nous arracherons dans la rue ? A chaque fois qu’il y a eu un rapport de force favorable, c’est par la grève active et généralisée, avec des occupations, des blocages, des sabotages, etc. ça a été le cas en juin 36 (contre un gouvernement de gauche) ou en 68 par exemple.
Il faut souffrir d’amnésie pour ne pas se souvenir de ce qu’est la gauche de gouvernement, celle du tournant de la rigueur (déjà !) sous Mitterrand et de la rétention et la privation de libertés des immigré-es dès 81, celle plus récemment de la charge de gardes-mobiles laissant Rémi Fraisse sur le carreau à Sivens en 2014, des grenades assourdissantes et des véhicules blindés à l’assaut de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes en 2012, des interdictions de manifester lors de la contestation de la loi Travail en 2016, du viol de Théo par des flics en 2017… Sans oublier la loi sur l’extension du droit de faire usage de son arme à feu pour la police, ce qui a engendré une augmentation rapide du nombre de personnes tuées par des policiers.
Il est toujours bon de rappeler que Macron a été ministre dans ce gouvernement de gauche, avant de venir ’’sauver’’ la France, par deux fois, de la menace de l’extrême-droite. A chaque fois, de nombreuses organisations de gauche et d’extrême-gauche (même libertaires) ont donc poussé à aller voter contre Marine Le Pen pour l’élire. Dans le choix entre la peste et le choléra, la gauche est devenue experte.
On pourra toujours venir nous baratiner avec la ’’vraie gauche’’, soi-disant radicale, qui ressemble au mieux à la vieille sociale-démocratie. Merci, mais non merci. Elle a déjà sévi, par exemple en Grèce avec Syriza, présentée comme le débouché politique d’une intense révolte. Il lui aura fallu quelques mois pour se plier aux exigences du capital et mener avec zèle des politiques d’austérité imposées par le FMI et l’Union Européenne. La presse ne s’y était pas trompée, la qualifiant alors rapidement de parti de centre-gauche. Un recentrement très rapide.
Il y en a eu des exemples de la gauche, même soi-disant radicale, au pouvoir : outre celui de Syriza, on se remémorera avec intérêt le bilan de Podemos en Espagne ou de l’Unité de gauche au Chili – et pourquoi pas de la flambée de gouvernements de gauche en Amérique Latine au début des années 2000 (Morales en Bolivie, Correa en Equateur, Lula au Brésil, etc.). Que le miroir aux illusions fonctionne encore reste une énigme…
Faire rupture : la révolution sociale !
Aujourd’hui, nous retrouvons les vieilles revendications déconnectées de la réalité de la guerre sociale en cours menée par les classes dirigeantes. On demande de revenir au bon vieil Etat social, celui de grand-papa et grande-maman. Sauf que c’en est fini (et c’est peut-être pas plus mal). Pourquoi exiger des hausses de salaire, qui seront de toute façon rendues caduques au bout de quelques mois par les effets de l’inflation ? A quoi bon taxer les riches si on maintient en même temps un système basé sur l’exploitation et les inégalités ? A qui ça peut parler de revendiquer « sauver les services publics », à une époque où des tas de gens en sont déjà privés depuis bien longtemps ? Il est heureux de renouer avec une critique de la manière dont les riches tirent leur richesse de notre propre travail et dont l’Etat les soutient, il nous semble beaucoup plus hasardeux d’en rester aux vieilles revendications citoyennes demandant tout au plus quelques miettes.
Quant à défendre l’Etat redistributeur et social, c’est participer à renforcer le poison. L’Etat n’a historiquement toujours été que l’expression d’un rapport de force en faveur des classes dominantes. Ses concessions n’adviennent que sous les coups de butoir des révolté-e-s. Ou parce que le capital a conjoncturellement intérêt à développer un Etat social et des infrastructures techniques et scientifiques à même de soutenir son propre développement. Les hauts fonctionnaires d’Etat et les principaux dirigeants d’entreprise ont fréquenté les mêmes écoles, passent d’un secteur à l’autre en permanence, partagent les mêmes intérêts. C’est la définition même de l’Etat moderne. L’Etat est une mafia qui a réussi.
Face à l’accélération des attaques du pouvoir dans tous les domaines, nous allons de plus en plus vers une dystopie, condamnée à vivre sous contrôle technologique dans un monde dévasté. Nous pouvons essayer de construire une autre perspective : celle de la révolution sociale. Les pragmatistes pourront bien rétorquer que nous ne sommes pas dans une situation révolutionnaire et qu’il faut faire preuve de réalisme – et donc faire front avec celles et ceux qui veulent que quelque chose change pour que rien ne change. Ouvrir une telle situation est justement la tâche qu’il faut désormais accomplir. Le mouvement, s’il veut construire une réelle perspective émancipatrice, n’a pas d’autre choix qu’assumer son autonomie et sa dynamique confrontationnelle avec le système dans lequel nous sommes enfermé-es. Peut-être en étant minoritaire, pour l’instant, mais en essayant de construire quelque chose de nouveau qui pourrait devenir une force à la hauteur des enjeux immenses des années à venir. Si les révolutions ne se déterminent pas à l’avance, il faut des efforts intenses et beaucoup de préparation préalables pour qu’elles trouvent leur chemin. Et si on s’y mettait ?
Avec pour perspective d’en finir avec le salariat et le travail, c’est-à-dire avec le fait de mettre à disposition notre corps pour des activités dont nous n’avons pas choisi les finalités au profit d’autrui, avec pour conséquence tant de souffrances et une dépossession du sens de notre vie ; d’en finir avec la propriété privée, c’est-à-dire avec le fait que des personnes puissent posséder plus de terres qu’elles ne peuvent elles-mêmes utiliser, des logements qu’elles n’habitent pas mais louent à d’autres, des moyens de production qu’elles n’utilisent pas mais confient au travail de salariés leur vendant leur force de travail ; d’en finir avec l’argent, ce bout de papier fabriqué par un procédé industriel qui maintient dans la misère la plus grande partie des gens ; d’en finir avec la société industrielle et ses ravages, nous condamnant d’ores et déjà à vivre dans un monde pollué, radioactif et de plus en plus désertique ; d’en finir avec le patriarcat et le racisme, et tout ce qui vient entraver la maîtrise de notre vie et de notre propre corps, l’appropriation des finalités de nos activités, le contrôle de nos gestes et de nos décisions.
Grève, blocage et sabotage !
Vive la révolution sociale !
Vive l’anarchie !
Des anarchistes
source, avec pdf imprimable : https://trognon.info/Nous-sommes-un-volcan-qui-bouillonne-tract-745
🔴Lettre à l’intersyndicale
Pourquoi ? Pourquoi ce manque de radicalité dans vos discours ? Pourquoi cette stratégie déjà perdante en 2023 lors de la lutte contre la réforme des retraites et plus globalement depuis une trentaine d’années ?
Oui, nous savons que vous n’avez pas de « bouton rouge pour déclencher la grève générale ». Oui, nous savons que le taux de syndicalisation est faible en France actuellement. Oui, nous savons que pour qu’une mobilisation de masse sur la durée ait lieu il faut que les bases soient pleinement engagées,... Mais n’êtes vous pas au moins en partie responsables de cette situation ?

- S’enliser dans les sillons d’improbables réformes ou viser la rupture révolutionnaire

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Les réseaux de @grevemanifsblocages10septembre : https://linktr.ee/grevemanifsblocages10septembre

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C’est la chute finale (sur un air bien connu)
Le 2 octobre, la mobilisation nationale a montré ses limites. Moins de grévistes, moins de blocages, moins de monde dans les cortèges : cette journée a semblé confirmer un essoufflement rapide du mouvement, alors qu’il s’annonçait pourtant comme un rendez-vous majeur de la rentrée sociale.
Au lieu d’une dynamique ascendante, la mobilisation a donné l’image d’un mouvement institutionnalisé, peu offensif, et qui peut même décourager celles et ceux qui espéraient une vraie confrontation avec le pouvoir et les ultra-riches.
Certes, la journée du 16 septembre avait rassemblé plus de monde. Mais même là, l’impact est resté limité : moins perturbateur et moins dérangeant pour le pouvoir que la journée du 10 septembre, organisée de manière horizontale par des collectifs locaux et affinitaires.
Le 10 septembre avait montré un autre visage de la lutte : une organisation spontanée, sans centralisation, où des citoyennes et citoyens s’étaient coordonnés à l’échelle locale pour bloquer, perturber et surprendre. Ce type d’action, moins attendu et moins contrôlé, a clairement davantage inquiété le pouvoir.
Le mouvement Bloquons Tout aurait pu être encore plus fort si davantage de citoyen·ne·s, révoltés par la dégradation de leurs conditions de vie, avaient rejoint l’appel.
Mais beaucoup se sont retirés dès que partis et syndicats de gauche ont cherché à récupérer la dynamique, par peur de se retrouver enfermés dans les cadres traditionnels. D’autres ont aussi fait l’expérience d’AG de préparation assez repoussante dans le purisme militant. L’idée n’est donc pas d’accuser les syndicats d’avoir saboté le mouvement. Simplement, leur agenda a mis de côté celui des collectifs citoyens. Ce qui aurait pu être entendable si c’était pour le substituer à un agenda syndical de réel combat.
C’est un constat qu’il faut poser lucidement : depuis une dizaine d’années, les mouvements qui ont réellement secoué l’État et les élites économiques en France sont presque toujours nés en dehors des structures syndicales ou partisanes classiques.
[Suite en slides]

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Trop peu de monde
On a vu le 18 septembre que trop peu de monde était motivé à faire grève, trop peu de monde motivé pour se risquer dans les blocages et possibles répressions, trop peu de monde pour l’orga et les préparatifs.
Vu le niveau de répression ahurissant, les actions classiques de blocages et de manifs « sauvages » deviennent très compliquées et risquées, à moins d’être très nombreux et déterminés. Même choses pour les émeutes, d’autant qu’ll n’y a pas autant de jeunes ici que dans les révoltes actuelles en Asie & co pour mener des émeutes « spontanées », destructives et massives.
Reste sinon les grèves générales/reconductibles (mais pour l’instant ça semble inaccessible) et les diverses formes de sabotages.
On a pas avec nous le pouvoir, ni l’argent, ni les flics, ni les gros médias, ni les lois. On a « que » le nombre, l’inventivité et la détermination.
S’il n’y a pas beaucoup plus de monde qui lutte à peu près toute l’année, qui s’organise, se rencontre, agit pour la lutte, la solidarité et des alternatives radicales, se « met à niveau » (du régime policier ultra-répressif, de l’absence de démocratie, du verrouillage du système, de la sécurité numérique), on n’arrivera à rien.
Sans une culture de résistance permanente, large et offensive, impossible d’ébranler la mégamachine.

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1,5 MILLIONS DE MANIFESTANTS : TOUTE L’ITALIE BLOQUÉE CE 3 OCTOBRE POUR LA 3e FOIS EN 15 JOURS PAR LA GREVE GENERALE POUR GAZA QUI MONTE EN PUISSANCE
300 000 à Rome, 100 000 à Milan, 150 000 à Bologne, 80 000 à Naples, 20 000 à Brescia, Catania, Pise, 30 000 à Palerme, 50 000 à Gênes, 20 000 à Livourne, etc... ports bloqués, autoroutes, villes, gares bloquées, grèves massives dans les ports, les écoles, les transports ferroviaires et routiers, les hôpitaux et aussi les entreprises privées.
Après déjà les grèves générales très suivies des 18 et 22 septembre, celle du 3 octobre a affirmé une forte montée en puissance après déjà les manifestations massives spontanées du 2 octobre au soir et la marche nationale annoncée pour le 4 octobre à Rome qui s’annonce historique, les italiens sont à la pointe d’un mouvement mondial de solidarité avec la Palestine et la flottille pour Gaza qui exerce à coup sûr une pression sur les gouvernements pour qu’ils agissent pour Gaza, parce qu’au travers de ces mobilisations, les italiens défont complètement la politique répressive du gouvernement Meloni qui avait limité drastiquement le droit de grève et quasi interdit le droit de manifester : tout cela est en train de voler en éclat au travers ce mouvement pour Gaza, et c’est aussi pour ça que tant de travailleurs et militants de base s’y engouffrent derrière les syndicats radicaux de base, pour un syndicalisme de grève générale, bousculant les directions des grandes confédérations syndicales complètement dépassées.
L’Italie montre que les travailleurs se mobilisent d’abord par le biais politique, ça toujours été comme ça dans l’histoire y compris l’histoire de la construction du syndicalisme, et que les directions syndicales françaises qui veulent limiter le mouvement social actuel à des revendications purement économiques sans vouloir toucher à Macron et son monde seront bientôt complètement dépassées par la base comme ça a déjà commencé avec le mouvement du 10 septembre.
Photos : Port de Naples bloqué, déluge de manifestants à Milan, autoroute bloqué à Brescia, 5 000 manifestants bloquent le célèbre viaduc de Soleri à Cunéo pas loin de la France, 20 000 personnes à Pise un record, 30 000 à Palerme du rarement vu, 20 minutes de défilé continu à Parme historique, Vicenze entièrement bloquée
par Jacques Chastaing

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🔴Lecornu veut poursuivre la politique au service des plus riches menée par ses prédécesseurs et par Macron ?
Le nouveau Premier Ministre qui n’a pas encore annoncé la composition de son gouvernement a commencé à dévoiler quelques informations sur le futur budget de l’État qui sera présenté prochainement
Si il affirme qu’il ne présentera pas un « budget d’austérité et de régression sociale » ses autres déclarations dans les colonnes du Parisien ce vendredi 26 septembre ne viennent pas nous rassurer et nous montrent qu’il souhaite poursuivre dans la même direction que ses prédécesseurs et que le Président Macron. En effet il déclare qu’il « n’envisage pas » un retour de l’impôt sur la fortune (ISF), qu’il ne « croit pas » que la taxe Zucman sur les hauts patrimoines soit la « bonne réponse » mais également qu’il n’envisage pas de suspension de la réforme des retraites qui « ne règlerait aucun des problèmes » selon lui
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🔴Vous êtes largement favorables à l’idée des 3 jours de mobilisation consécutifs le 8, le 9 et le 10 octobre proposée par l’AG Paris Nord et Est (1100 votes)
➡️1 - 75% (825 votes) : Oui
➡️2 - 12% (125 votes) : Oui et j’en parle dans mon Assemblée Générale locale
➡️3 - 9% (102 votes) : Je ne sais pas
➡️4 - 4% (48 votes) : Non
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Ménager la chèvre et le chou ? Ca suffit comme ça !
"Après les mobilisations du 10, que notre Union a appuyé à juste titre, et du 18 septembre, qui a permis de passer un cran dans le rapport de force, l’intersyndicale a pourtant décrété le lendemain, sous couvert d’un ultimatum adressé au Premier Ministre, une trêve. Reçue hier par lui, c’est sans surprise qu’elle est ressortie bredouille de ce rendez-vous et a appelé à une nouvelle journée de grève et de manifestations le 2 octobre prochain.
Lecornu, ainsi légitimé bien qu’à la tête d’un gouvernement fantoche qui réprime des lycéen-nes et des syndicalistes mobilisés, a depuis déclaré être prêt à la recevoir de nouveau pour recueillir ses propositions sur, de fait, l’ampleur des coupes sociales dans les années a venir... Nous le disons solennellement : si Solidaires se prêtait à cette farce en se rendant de nouveau auprès de lui, nous n’appellerons non seulement pas à la grève jeudi prochain mais exigerons de se dissocier de l’intersyndicale !"

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FACE A CES GENS-LA, IL N’Y A PAS D’ISSUE EN DEHORS DE LA CONSTRUCTION D’UNE GREVE GENERALE
En même temps qu’il y a un fléchissement du mouvement social de rue ce 2 octobre du fait de la volonté de l’intersyndicale de l’enterrer, le gouvernement en profite pour donner 4 postes institutionnels au bureau de l’Assemblée au RN et la droite des macronistes en profite aussi pour mettre sur la table la « dissolution de LFI », c’est-à-dire la dissolution de la démocratie au profit d’un pouvoir dictatorial du RN
https://www.facebook.com/reel/1081172467180786
par Jacques Chastaing




