Les réseaux dits sociaux bruissent, le monarque Macron s’est pris une tarte en pleine poire mardi 8 juin à Tain-l’Hermitage dans la Drôme lors de sa tournée électorale d’auto-promotion effectuée à nos frais.
Beaucoup se réjouisse secrètement ou ouvertement de voir Macron subir une petite humiliation, d’autres condamnent « toutes les violences » en choeur avec le Pouvoir.
- Macron se prend une baffe en Drôme - Non je ne condamne pas toutes les violences
- Tain-l’Hermitage, Drôme, mardi 8 juin 2021 : Le monarque Macron se prend une baffe par un royaliste
On entend déjà les médias du pouvoir et des milliardaires s’indigner, la classe politique être unanime : « le symbole de la France et de la démocratie agressé », « en France il n’y a plus de respect », « ça commence par une baffe ça finit terroriste », « à force de critiquer violemment vous excitez les violents », « ce présent article attise la haine », « il faut que la justice punisse sévèrement tous ces ultras qui veulent renverser la-démocratie », « notre vivre ensemble est menacé », etc.
Voici d’ailleurs en guise de résumé archétypique les propos du sinistre Castex ce jour : « Jean Castex s’exprimait devant les députés lors de la séance des questions au gouvernement ce mardi après-midi. »La politique ça ne peut en aucun cas être la violence, l’agression verbale, et encore moins l’agression physique. J’en appelle à un sursaut républicain, nous sommes tous concernés, il en va des fondements de notre démocratie".
J’adore l’hypocrisie et le mensonge de tous ces gens. Ils font constamment mine de croire qu’on est en démocratie, ils oublient : que le système qu’ils défendent becs et ongles est hyper-violent au quotidien pour un nombre croissant de gens (notamment pour les quartiers populaires et les exilé.e.s), qu’il détruit le monde vivant et des humains partout dans le monde, que leurs flics (à plus de 50% portés à l’extrême droite) défendent ce système à coup de matraque et de LBD dans la gueule, qu’ils appliquent et attisent les idées d’extrême droite racistes et réellement violentes pour le coup, qu’on subit l’impuissance politique et la répression policière et bureaucratique tous les jours, que le système policier se mue comme toujours en terrorisme d’Etat, que les inégalités sociales sont inévitablement croissantes dans le techno-capitalisme, que l’Etat et le centralisme est incompatible avec la démocratie tout comme l’économie de marché, que Macron a enchaîné souvent les petites phrases provocatrices violentes et humiliantes à l’égard des pauvres et dominés, etc.
Et donc, ils oublient tout ça et s’effraient d’un type (un royaliste apparemment, beurk, il devrait pourtant adorer le Roy Macron, bizarre contradiction) qui met une petite gifle au sociopathe qui est à la tête symbolique de tout ce merdier.
Dans cette non-démocratie, ce système autoritaire anti-démocratique, la violence, légale, institutionnelle, généralisée, où le pouvoir est outrancièrement personnalisé et centralisé, la violence est pourtant le mode de fonctionnement habituel, il n’est donc pas si étonnant que de temps en temps un dirigeant s’en prenne une éclaboussure dans la tronche, sous forme de gifle ou autre.
Si on était en démocratie, sans capitalisme, avec des rapports sociaux égalitaires, alors là oui on pourrait espérer régler les conflits sans s’écharper physiquement et trouver des solutions collectivement aux problèmes. Hélas on en est très loin.
Et ce sont hélas plutôt les violences de masse, autrement plus tragiques que quelques gifles, qui risquent de survenir un jour ou l’autre.
Quand un salarié déchire la chemise d’un cadre c’est le drame national, mais quand des ouvrier du BTP, du bûcheronnage ou du transport routier meurent au travail, là ce n’est pas l’alarme nationale, pas de médailles pour eux ni de diatribes indignées contre le capitalisme qui impose des cadences infernales sans protection, silence radio, juste des chiffres pour les statistiques.
J’adore ces politicards et capitalistes qui nous chient sur la gueule et nous mentent à longueur de temps nous enjoindre avec menaces au respect de leur fonction.
Ce qui est étonnant, ce n’est pas que le Roy Macron se prenne une petite baffe, ce qui est surprenant c’est qu’il n’y ait pas chaque semaine des centaines de personnes qui essaient de lui coller une tarte ou de lui foutre un bon coup de pied au cul.
Même dans le désespoir, curieusement, les humains restent souvent bien gentils et bien sages. La peur justifiée de la répression sans doute (Exemple : à Valence ce jour plusieurs personnes sont en garde à vue pour avoir chanté et crié, pourtant pacifiquement, non loin du Roy).
Dans ce système injuste, pyramidal, violent, extrémiste, méprisant, inégalitaire, destructeur et mensonger que les oligarques de droite de gauche ou d’extrême droite osent encore impudemment nommer démocratie ou république, il n’est pas étonnant que les chefs les plus en vue servent de punching ball, leur rôle officiel porte à ça.
Pendant ce temps, pendant qu’on s’énerve sur un des chefs, le système continue à faire ses petites affaires, et si le chef fait chier ou est trop mal vu on le change, lors d’une élection ou d’un remaniement ministériel.
Macron est le sommet identifié de l’iceberg géant du totalitarisme du capitalisme et de l’Etat, Macron est la pointe avancé de l’ultra-capitalisme dévastateur et de l’Etat autoritaire, il paraît pourtant logique qu’il soit vu par certains comme une cible non ?, il est payé pour ça, pour servir de dérivatif et de défoulement.
C’est comme les militaires engagés qui meurent au front, leur mort est triste, mais c’est les risques du métier.
D’ailleurs, si le système en place assumait jusqu’au bout son mode de fonctionnement pyramidal, médiatisé à outrance et grotesque, il existerait périodiquement des séances officielles de défoulement public, où les mécontents pourraient jeter des tomates, des oeufs pourris et des glaviots aux chefs d’Etat livrés à poil sans protections à la foule en colère.
Au sein de cette « politique » spectacle, ça permettrait de laisser croire habilement à une « justice », et les mécontents, soulagés du défoulement, penseraient moins à faire la révolution.
Donc, je ne condamne pas la baffe que s’est pris Macron, mais je ne l’encourage pas ni ne l’approuve non plus.
En effet, même si baffer les guignols dangereux qui sont au pouvoir serait amplement mérité et serait un acte très doux au regard de leur participation à de nombreux méfaits criminels, ça ne ferait que renforcer leur noire aura en mode « je suis une pôvre victime, mais je reste courageusement au front pour défendre la-démocratie », et puis ça n’arrête en rien le système autoritaire en place, ses structures et ses agents.
Et si je dois être solidaire, ce ne sera pas de Macron, mais plutôt de toutes ses victimes, des morts et désespoirs que son action politique au service de l’Etat et du capitalisme a causé.
Au lieu des baffes, il serait sans doute plus pertinent de faire comme en Inde en ce moment ?, où les paysans révoltés et leurs alliés empêchent juste, en les bloquant, les membres politiques du parti d’extrême droite au pouvoir de se mouvoir, de tenir des meetings, ou de s’exprimer en public, tout en menant des grèves et des blocages géants.
Plus généralement, je ne condamne pas « toutes les violences », car malheureusement, le système en place a choisit d’obliger les résistances émancipatrices à user parfois de contre-violence d’auto-défense, d’illégalismes et de désobéissances civiles, toutes choses bien entendu très vite considérées comme violentes par le Pouvoir et réprimées brutalement. D’autre part, le terme « violence » est par nature subjectif, culturel, contextuel, et ne veut souvent pas dire grand chose dans le contexte de ce système asymétrique où une violence structurelle énorme s’abat en permanence sur des personnes démunies et désarmées qui résistent comme elles peuvent dans l’adversité quotidienne.
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