Un livre qui paraît bien alléchant en cette journée du 1er mai, pour se sortir de la mélasse bien trop réformiste et des impasses du système en place :
Pour un anarchisme révolutionnaire
Depuis ses premières formulations au XIXe siècle, l’anarchisme a toujours désigné des idées et des pratiques hétérogènes, et parfois contradictoires : des organisations révolutionnaires clandestines aux syndicats les plus légalistes, en passant par les désertions individualistes et les écoles alternatives. Aujourd’hui, imprégné par l’idéologie postmoderne, il prend majoritairement la forme de revendications identitaires. La lutte contre toutes les dominations a remplacé la lutte de classe, la dénonciation de la norme s’est substituée à l’une des visées premières de l’anarchisme : la destruction du pouvoir.
À l’inverse de cette tendance, ce livre défend un anarchisme révolutionnaire qui vise la destruction de l’État et du capital. Il ne s’agit pas de répéter les vieux poncifs naturalistes et progressistes du XIXe siècle, ni de rechercher une pureté idéologique, mais de reprendre le fil de l’histoire de ce courant de pensée et de luttes en le mettant en prise avec notre époque. Et ce, en vue de tenter de répondre à ces questions fondamentales : qu’est-ce que le pouvoir et l’exploitation ? Qu’est-ce qui y résiste ? Comment passer de la résistance à la révolution ? Que faut-il détruire et dans quel but ? Que pourrait être une société anarchiste, libérée du travail et de l’économie ?
Livre du Collectif Mur par Mur - Editions l’Echappée - 2021
𝐄𝐓 𝐕𝐈𝐕𝐄 𝐋’𝐀𝐍𝐀𝐑𝐂𝐇𝐈𝐄 !
En ce 1er mai, journée internationale des travailleurs, où l’on commémore la lutte des anarchistes contre l’État et le capitalisme, pour la liberté et l’égalité, le massacre d’Haymarket Square et les huit de Chicago.
L’anarchisme possède une très longue histoire, dont les origines se perdent dans celles des premières sociétés humaines. Au cours de l’histoire relativement courte de la civilisation, il a revêtu de nombreux visages. On le retrouve dans la philosophie taoïste chinoise d’il y a trois mille ans et dans ce livre récemment paru chez l’Échappée, très recommandable, qui part de quelques rappels sur l’anarchisme « classique » des XIXe et XXe siècles (Malatesta, Bakounine, Kropotkine, etc.), souligne la valeur, la justesse d’une large partie de ses analyses et de ses objectifs, mais aussi son caractère naïvement progressiste, ses croyances absurdes vis-à-vis de la machine, de la technologie, et propose alors une perspective anarchiste révolutionnaire débarrassée de cet idéalisme technophile. Il comprend aussi une critique du post-anarchisme, des effets neutralisateurs et même destructeurs du post-modernisme sur l’anarchisme, de la manière dont des querelles identitaires insensées gangrènent une partie de l’anarchisme contemporain (qui, en cela, s’avère bien trop 𝘥𝘦 𝘴𝘰𝘯 𝘵𝘦𝘮𝘱𝘴).
(post de N. Casaux)