Pendant que les puissants font leur énième show à grand spectacle pour la coûteuse conférence COP 26, des denrées essentielles commencent à manquer ou à devenir chères.
- Le blé et le pain augmentent, à cause du dérèglement climatique provoqué par la civilisation industrielle
- Les effets négatifs des dérèglements climatiques se font sentir dans divers domaines, qui un jour se cumuleront, et formeront un emballement incontrôlable
- La baguette coûte plus cher, la faute au changement climatique - Le prix du pain va augmenter. La faute en partie à une mauvaise récolte de blé. À cause du changement climatique, cela va arriver de plus en plus souvent, nous rappelle l’économiste Christian de Perthuis. Pour lui, il faut sortir du système agricole productiviste, pour garantir notre sécurité alimentaire.
Le blé est, avec l’eau et un peu de levure, le seul composant du pain. Or, le prix du blé a augmenté dans des proportions significatives. Cela est dû à plusieurs facteurs. D’abord, son offre s’est dégradée suite aux vagues de chaleur qui ont frappé le Canada cet été, et ont provoqué une baisse des récoltes en Amérique du Nord. Il y a également une grande incertitude sur la quantité de blé que la Russie, un des exportateurs principaux, va fournir ou non sur le marché international.
L’offre est également impactée par la hausse des prix de l’énergie comprise dans le coût de production des matières de base. Pour les céréales, ce coût direct et indirect est important. Le prix des engrais azotés, fabriqués à partir du gaz, s’est en particulier envolé. La hausse du coût des intrants agricoles est un facteur d’amplification de la crise à moyen terme.
Le prix du blé panifiable [avec lequel est fabriqué le pain] est ainsi passé de 200 euros la tonne en juillet dernier, à 260 euros en septembre, pour avoisiner 280 euros lors de la dernière cotation à Euronext. Or, cette période est cruciale : elle correspond à la récolte du blé dans l’hémisphère nord, très majoritaire dans l’offre mondiale. (...)
La plupart des observateurs du marché n’anticipent pas un retour rapide à des prix plus bas, car il n’y a pas de possibilité de résorber l’offre à court terme. De plus, la multiplication des risques climatiques d’une année sur l’autre aggrave les risques pour les récoltes. (...) - A Madagascar, un million de victimes de la première famine climatique - Dans le sud de l’île, où plus de neuf personnes sur dix vit sous le seuil de pauvreté, une sécheresse historique, aggravée par la crise climatique mondiale, fait des ravages. Amnesty International tire la sonnette d’alarme.
Evidemment, la civilisation industrielle, les Etats et le techno-capitalisme, ne vont pas du tout favoriser les petits paysans, la permaculture et l’agroécologie, car ça ne produit pas assez d’argent avec l’argent que les détenteurs de capitaux et Etats y investissent, et la concurrence capitaliste favorise mécaniquement l’industrialisation, la concentration et les systèmes de production les moins soutenables.
Les puissants vont donc favoriser ici et ailleurs l’agro-industrie, les startups, la technologisation accrue de l’agriculture via la robotique, les capteurs high-tech et le numérique, et l’agro-alimentaire industriel.
Peu leur importe que ça favorise les cataclysmes écologiques, climatiques, sociaux et pandémiques, le système en place ne souhaite pas disparaître et réclame la fuite en avant. De plus, cet alien machinique « autonomisé » (qui dépasse les vouloirs individuels et impose ses propres lois) qui profite surtout aux classes dirigeantes est protégé par des hordes armées de flics ...payés par nos impôts.
NOTE : Si une bonne partie des populations et de la gauche cessaient de soutenir le techno-capitalisme et les Etats, et passaient à l’offensive, la civilisation industrielle ne durerait pas longtemps. Il ne faut donc pas se contenter de blâmer les possédants et les puissants, l’alien de la mégamachine inclue tous les participants et complices, du bas en haut de la pyramide sociale.
Quelques articles sur Ricochets sur ses sujets :
- Impasse : agriculture alternative et magasins bio sont noyés dans le système agro-industriel dominant
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- Les paysans détruits, méprisés, ignorés et réprimés par l’agro-industrie et le capitalisme
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