TOUT LE MONDE (A DE QUOI) DÉTESTE(R) LAFARGE !
Entreprise mafieuse, prédatrice et néocoloniale, le groupe Lafarge, leader mondial de la production de ciment, absorbé en 2015 par la multinationale suisse Holcim Ltd, est le symbole – et surtout l’un des grands responsables – d’une intoxication du monde par le béton et la realpolitik la plus criminelle.
► Une multinationale née au Teil
En 1749, sur les hauteurs du Teil (Ardèche), Claude Pavin acquiert et exploite une petite carrière de pierre de chaux. Profitant d’une position stratégique, à proximité de la ligne du PLM, ses héritiers développent si bien l’affaire qu’en 1864 l’entreprise livre 110 000 tonnes de chaux pour le Canal de Suez, atteignant une envergure internationale. Catholique et paternaliste, la famille Lafarge crée en 1880 une cité ouvrière à Viviers. Voilà pour la légende, la suite de l’histoire est moins reluisante.
► Complice de crimes contre l’humanité
Mis sous séquestre à la Libération pour collaboration, le groupe continue pourtant de croître, accumulant à travers le monde les profits et les condamnations pour entente illégale ou pollution majeure. En 2022, devant la cour fédérale des États-Unis, Lafarge reconnaît avoir financé le groupe djihadiste syrien Hayat Tahrir al-Cham et l’État Islamique (Daech) à hauteur d’environ 5,92 millions de dollars, dans le but de préserver ses intérêts et sa cimenterie active en Syrie entre 2013 et 2014. Une amende de 778 millions de dollars lui évite un procès qui n’aurait pas manqué d’éclabousser aussi les services secrets français.
► Cartographie d’un désastre
Parmi les 50 sites français les plus émetteurs de gaz à effet de serre, six appartiennent à Lafarge, dont la cimenterie du Teil. Et le monde du béton en Drôme-Ardèche, c’est aussi de nombreux autres lieux, carrières, dépôts : Aubenas, Châteauneuf-du-Rhône, Lablachère, Lavilledieu, Loriol, Mirabel-aux-Baronnies, Montélimar, Mours-Saint-Eusèbe, Pierrelatte, Saint-Paul-lès-Romans, Saint-Paul-Trois-Châteaux, Tournon et Valence pour le seul groupe Lafarge, sans compter les sites cédés en 2021 à Delmonico-Dorel (Privas, Le Pouzin, Châteauneuf-sur-Isère et Eurre) ou ceux d’autres enseignes (Vicat, Drôme Béton, Cemex, Gential, etc.).