La révolte des agris continue : des paysans de la Conf occupent un rond point à Puy St Martin, Drôme

La base des agriculteurs toujours très mécontente, vers un élargissement et du soutien actif ?

samedi 27 janvier 2024

Malgré les manoeuvres de certains dirigeants ou figures médiatisées FNSEA et les quelques mesurettes du gouvernement (quelques aides d’urgence qui ne changent rien aux problèmes de fond), la contestation de nombreux agriculteurs continue, et pourrait reprendre de plus belle la semaine prochaine.
Ce samedi 27 janvier, la Confédération paysanne occupe un grand rond point à Puy St Martin au nord de Montélimar. D’autres actions sont prévues. Participations bienvenues.
Avec des vidéos de prises de parole de paysannes et paysans sur https://www.facebook.com/confederationpaysannedrome

Samedi 27 janvier, les barrages dans la Drôme restent en place. La FDSEA et les JA restent sur les points de blocages sur l’A7 à Loriol, sur la LACRA à Bourg-de-Péage et sur la N7 à Montélimar et Donzère. Un groupe d’agriculteurs sans syndicats est toujours positionné sur l’A7 à Saint-Rambert-d’Albon (où ils ont organisé un marché producteur sur l’autoroute).
L’autoroute A7 reste fermée dans toute la traversée de la Drôme pour le 4e jour de suite.

La révolte des agris continue : des paysans de la Conf occupent un rond point à Puy St Martin, Drôme
à Puy St Martin, Drôme, le 27 janvier 2024
La révolte des agris continue : des paysans de la Conf occupent un rond point à Puy St Martin, Drôme
à Puy St Martin, Drôme, le 27 janvier 2024
La révolte des agris continue : des paysans de la Conf occupent un rond point à Puy St Martin, Drôme
action prévue le 30 janvier


- Covoiturage depuis Crest 6h gare sncf mardi 30. Et 6h30 parking péage Baume d’Hostun !

Sur Reporterre

- Arnaud Rousseau, « pompier pyromane » à la tête de la FNSEA - Le syndicat agricole et son président Arnaud Rousseau se positionnent en tête de pont de la mobilisation des paysans. Mais ce riche patron n’est pas le mieux placé pour défendre les manifestants.
(...) Mais les manifestations, parties d’Occitanie, n’ont pas été initiées par les dirigeants nationaux de la FNSEA. Dans les cortèges, les agriculteurs sont de toutes obédiences ou non syndiqués. « La FNSEA et la Coordination rurale ne maîtrisent plus grand-chose, estime le paysan-agronome Benoît Biteau. Arnaud Rousseau ne sert pas les intérêts de celles et ceux qui manifestent. C’est pour ça qu’ils ont été débordés. En vérité, tout ce que les agriculteurs dénoncent, ce sont les réalisations des gouvernements successifs auxquels la FNSEA est associée depuis longtemps. » (...) Lors de ses vœux à la presse, le 10 janvier, Arnaud Rousseau se félicitait encore que les négociations avec le gouvernement aient permis d’éviter une révolte comme en l’Allemagne. Cela fait dire à Frank Olivier, responsable de la section bio de la Coordination rurale, qu’Arnaud Rousseau est « un pompier pyromane ». (...) Mais surtout, Arnaud Rousseau est président du conseil d’administration du groupe alimentaire Avril. Pendant que certains agriculteurs alertent sur leurs conditions salariales (18 % des foyers agricoles vivent sous le seuil de pauvreté en 2018, selon l’Insee), les grands groupes agroalimentaires se portent très bien. Et notamment celui que dirige le patron de la FNSEA.
En 2022, Avril a réalisé des profits records, avec un résultat net à 218 millions d’euros (+45 %) et un chiffre d’affaires historique de 9 milliards d’euros (+32 %). (...) Pas sûr que les agriculteurs qui se mobilisent actuellement se retrouvent dans ce profil. « Je n’ai pas forcément confiance dans ce syndicat quand on sait qu’Arnaud Rousseau [...] est aussi président du groupe industriel Avril. Pour moi, on ne peut pas défendre les agriculteurs et les industriels en même temps », estimait ainsi auprès de Reporterre un céréalier manifestant en Haute-Garonne, le 22 janvier.

- Incendies, destructions... Pourquoi Darmanin laisse faire les agriculteurs - Alors que les agriculteurs multiplient les actions destructrices, l’impunité totale dont jouit la FNSEA tranche avec la brutalité de la répression contre les écologistes, les quartiers populaires ou les Gilets jaunes.
(...) Depuis plus d’une semaine, des autoroutes et des nationales ont été bloquées dans tout le pays. Des péages ont été ouverts de force, des barrières démontées, des caméras et des radars ont été mis hors service. Des arbres ont été abattus et tronçonnés le long de l’autoroute A9 près de Nîmes pour stopper les véhicules. « Les blocages ont lieu et il n’est pas question de venir empêcher cette expression de revendication », a déclaré la nouvelle porte-parole du gouvernement Prisca Thevenot
(...) Certains vont encore plus loin en détruisant des bâtiments publics. À Carcassonne, le bâtiment de la Dreal (Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement) a été soufflé par une explosion, revendiquée par le Comité d’action viticole. À Narbonne, un bâtiment de la Mutualité sociale agricole a été incendié.
(...) Même quand l’action reste symbolique, la sanction est sévère. Le 6 novembre dernier, sept activistes de Greenpeace ont été interpellés, placés en garde à vue durant quarante-huit heures. Leur tort : avoir accroché une banderole sur la façade du ministère de l’Écologie pour dénoncer la « trahison écologique » du gouvernement.
(...) Pour le sociologue Bertrand Hervieu, spécialiste des mondes agricoles, cette indulgence s’explique par « les grands rapports de proximité entre les responsables agricoles et les autorités, les maires et les préfets », dit-il à France info. « C’est l’inverse des Gilets jaunes, qui n’avaient pas de leaders. Il y a peu de professions qui ont une relation quasi quotidienne avec le gouvernement, d’abord avec le ministre de l’Agriculture, mais aussi avec le Premier ministre. Il y a donc une proximité avec l’État ». Une collusion dénoncée par Julien Le Guet, le porte-parole de Bassines non merci : « Il y a des représentants de la FNSEA qui vont à la préfecture pour organiser les actions. C’est comme cela qu’ils arrivent à être escortés sur certains lieux. Si ce n’était pas validé, il y aurait des interventions des forces de l’ordre ».
(...) Cela fait près de soixante ans que la FNSEA multiplie les destructions de biens publics, blocages, opérations coups de poing, menaces contre des militants écologistes et des élus comme l’ont rappelé les journalistes de Basta. Cela lui a permis d’imposer une agriculture qui supprime des paysans, détruit les sols et la biodiversité.

AGRICULTEURS : LA FNSEA A DÉJÀ TRAHI LE MOUVEMENT

Jérôme Bayle est l’une des stars médiatiques du mouvement de colère des agriculteurs. Membre des « Jeunes Agroculteurs », une branche de la FNSEA, le "syndicat" agro-industriel, il était présenté comme le leader des blocages organisés dans le Sud-Ouest.
Ce vendredi 26 janvier, ce lobby agricole est apparu tel qu’il est : un allié du gouvernement. Jérôme Bayle a carrément participé au meeting médiatique de Gabriel Attal, il a appelé à lever les blocages – un appel relayé par le parti macroniste Renaissance – et a même été filmé en train de glisser des mots doux – ou son RIB ? – à Christophe Bêchu, ministre de Macron.

La FNSEA a la même vision du monde et les mêmes projets que les macronistes : une agriculture productiviste, bourrée de pesticides, où règnent les gros exploitants avec leur logique de patrons qui cumulent les hectares, alors que les petits paysans sont exploités ou brisés par le système.

Si le mouvement s’arrête maintenant, alors la FNSEA et les Macronistes auront réussi leur mise en scène. Mais si la base des agriculteurs continue le mouvement sans eux, alors cela témoignera d’une véritable révolte contre le système en place, qui détruit la terre et ceux qui la cultivent, le système d’agro-business qui fait souffrir tout le monde pour le profit de la grande distribution et des vendeurs de produits chimiques. Et les paysans continueront de mourir à la tâche.

À suivre dans les prochains jours.

- vidéo : https://fb.watch/pQCXuVNbUD/

💬 C’EST PERMIS, C’ESTRARD QUI L’A DIT

Gérard Larcher est un professionnel de la politique depuis 1983, soit 40 ans. Sénateur depuis 1986 puis président du Sénat depuis quasiment 15 ans, il est payé 15.735€ par mois dont une partie non imposable. Il dispose d’une voiture de fonction, d’un chauffeur, de cuisiniers, de voyages en train et en avion gratuits, plus une généreuse enveloppe pour rémunérer des assistants.

La République et la démocratie, il connaît : ça lui remplit le ventre et le portefeuille depuis plusieurs décennies. Gérard est le Second personnage de l’État dans l’ordre protocolaire : cela veut dire que si Macron était empêché d’exercer, il deviendrait Président.

Le 6 décembre dernier, Gérard insultait Mélenchon en s’écriant « ferme ta gueule » avec l’approbation souriante de journalistes. Précédemment, il n’avait pas de mots assez dur contre les mouvements sociaux, estimant qu’il fallait réduire les dépenses sociales. Avec ses congénère, Gérard n’hésitait pas à dénoncer les manifestations, estimant qu’elles portaient atteinte à la République, qu’elles étaient composées de casseurs et autres ultras qu’il faut réprimer au plus vite.

Dans le cas des agriculteurs, c’est très différent. Gérard est allé faire le show derrière un tracteur en déclarant que « hausser le ton » fait « partie du débat démocratique ».
Après une telle annonce, que plus personne ne se désolidarise des actions en manifestation, que plus personne ne dénonce les sabotages et les grèves sauvages en prétextant que ça "décrédibilise" la lutte et autres jérémiades destinées à se soumettre aux injonctions médiatiques.

C’est Gérard qui l’a dit : attaquer des préfectures, brûler des bâtiments et poser des bombes, c’est du débat démocratique. Gérard vient d’autoriser tout le monde à « hausser le ton » face aux mesures impopulaires, au 49.3 et à la répression.
Notez-le bien pour les prochaines luttes.

(posts de Contre Attaque)


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