De nombreux élus locaux, l’Etat et des lobbys sont main dans la main pour imposer leur autoroute du désastre, en piétinant les éventuels petits restes de démocratie.
La civilisation industrielle et ses champions étatistes et capitalistes ne connaissent qu’une "solution", qu’une "transition", la voie sans issue de la poursuite du même modèle mortifère, le choix répété de l’accélération des cataclysmes.
Leur acharnement destructeur et suicidaire à la construction de cette A69, toujours plus de voitures pour aller toujours plus vite, l’illustre parfaitement.
Nous sommes plus que jamais en état de légitime défense, et en droit d’attaquer, car la meilleure défense est l’offensive.
C’est le même schéma pour tous les projets nuisibles : IA et data-centers, centrales nucléaires, armements, Tunnels Lyon-Turin, algorithmes de flicage, Vidéo-surveillance augmentée et automatisée, etc.
A69 relancée : « Notre colère n’a jamais été aussi forte »
A69 relancée : « Notre colère n’a jamais été aussi forte » - Alors que la justice a autorisé la reprise du chantier de l’autoroute Toulouse-Castres, le 28 mai, des militants appellent dans cette tribune à continuer la lutte. « Nous pouvons encore arracher la victoire. »
Le retour des pelleteuses nous est insupportable. Nous ne voulons plus réentendre le fracas des machines, voir notre terre qu’on arase et qu’on bétonne, privée de toute vie. Nous n’acceptons pas que le massacre continue, que la violence de l’aménagement du territoire se poursuive au nom de la vieille idole de la croissance.
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Nous vivons un moment charnière. Une bataille qui détermine les temps à venir et les perspectives futures de toute émancipation sociale et écologiste. La lutte contre l’A69, par son symbole, nous concerne tous et toutes. C’est un choix très concret que nous devons faire. Une place que nous devons prendre d’un côté ou de l’autre de la barricade.
Au fond, comment voulons-nous faire face à la crise climatique ? Quel rapport souhaitons-nous entretenir avec nos territoires ruraux ? Quel lien au vivant voulons-nous cultiver ?
Dans cette période où tout semble se dérober, beaucoup d’entre nous sont pris·es par la sidération et le sentiment d’impuissance. Nous voyons bien ce que l’État et les aménageurs cherchent à écraser : notre espoir et notre joie, la possibilité d’avoir une prise sur les décisions qui façonnent nos existences et nos territoires. Il faudrait rentrer chez nous. Calmement. Accepter cette défaite qu’ils veulent nous imposer.
Nous n’y croyons pas. Notre colère n’a jamais été aussi forte. Notre sentiment d’injustice aussi. Il n’est plus question ici d’arguments. Tout a déjà été démontré. Le coût démentiel du projet, sa gabegie financière, sa destruction des écosystèmes, son iniquité sociale. Son absurdité totale.
Aujourd’hui, il est d’abord question de résistance et de désobéissance. C’est un appel que nous lançons à l’ensemble du camp écologiste, au monde associatif, aux syndicats, à la société civile, aux citoyens et aux citoyennes qui se sentent touché·es par ce qui arrive. Vous, nous, ne sommes pas seul·es. Nous pouvons encore les acculer et arracher la victoire, nous opposer physiquement à l’arrivée des bulldozers, en parler autour de nous et construire une force qu’ils ne feront pas taire.
L’A69 est le combat de l’époque. Celui qui va engager tout le reste. C’est ici que se jouent notre dignité et notre solidarité. Nous ne pouvons plus seulement nous indigner. Il va falloir agir chacun à notre mesure pour les faire plier, continuer à batailler dans les tribunaux, lancer des pétitions, participer à des campagnes décentralisées contre NGE [le concessionnaire de l’autoroute], bloquer son siège d’administration, interpeller les élus, se rassembler massivement, désarmer le projet.
Des leviers très concrets existent pour ne pas laisser place au fatalisme. Avec déjà des dates actées :
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D’autres annonces : Appel à rassemblement ce soir contre la reprise du chantier A69 - 18H30 devant la préfecture
Ce mercredi 28 mai, la Cour Administrative d’Appel de Toulouse a prononcé le susis à exécution des jugements rendus le 27 février dernier par leTribunal Administratif de Toulouse. Les chantiers de l’autoroute A69 peuvent légalement reprendre. Localement, dans nos villes, organisons des rassemblements devant les préfectures, les gares, les mairies...Tenons-nous ensemble. Visibilisons-nous par des banderoles. Faisons-nous entendre par des prises de paroles, des cris, des slogans. Rendez-vous devant la préfecture à 18h30.
(...) Cette lutte nous concerne tous. Si nous laissons faire, plus aucune lutte contre un projet imposé et dépassé ne sera à l’abri de la voracité et de l’autoritarisme des élus bétonneurs.
🌳 Notre résistance doit être commune et fédératrice pour arracher la victoire : il est temps d’inviter tout le monde à se mobiliser, partout !
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- La relance de l’A69 nous concerne toustes, l’indignation ne suffit pas
voir aussi :
- Thomas Brail : « Dès que les machines reviennent sur l’A69, j’entame une grève de la soif » - Thomas Brail, opposant historique à l’autoroute A69, annonce à Reporterre qu’il lancera une grève de la soif dès que le chantier reprendra. Il décrit son action comme « un vrai cri de désespoir ».
(...)Comment réagissez-vous à cet acharnement de l’État ?
Ça me conforte dans le fait que l’on n’est jamais écoutés, que le citoyen n’a pas voix au chapitre. On n’est jamais entendus. Mon action, c’est un vrai cri de désespoir, on ne sait plus quoi faire. Tout cela s’inscrit dans un contexte général, la conjoncture mondiale est terrible, avec Trump, avec la loi Duplomb et le retour des néonicotinoïdes, etc. À un moment donné, quand on cumule tout, c’est trop. Le vase est plein. Il va falloir que les citoyens se mobilisent et se révoltent. Qu’on s’entende bien, je n’ai aucune pulsion suicidaire, je n’ai pas envie de jouer au martyr, mais il y a un moment donné où il va falloir qu’on agisse vraiment. Il faut entrer en résistance.
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Je pense qu’on peut continuer à lutter dans la joie, mais je pense aussi qu’il faudrait plus de monde. C’est ça le problème, on n’est pas assez nombreux à lutter. Parfois, on se compte sur les doigts de la main, on est essorés. Il y a des gens qui se bougent, mais comparé à la masse de la population française, ce n’est rien. Regardez, on est 10 000 personnes sur une manifestation... mais 67 millions en France ! C’est dérisoire. Il va falloir que tout le monde s’y mette.
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Je suis remonté, j’en ai marre. On a eu trois mois de répit, on était tous heureux, et là, on se retrouve de nouveau dans une situation terrible. Ils ne nous laissent aucun temps pour souffler. Il va vraiment falloir que l’on se révolte. L’époque actuelle n’est plus tenable.
(...) - La justice réautorise le chantier d’A69, la riposte s’organise - Un appel à se réunir devant les préfecture ce mercredi est lancé, avant des journées de mobilisations en juillet contre le chantier de l’A69.
(...) Tout le système fait bloc pour imposer le projet d’autoroute A69 et recouvrir la campagne du Sud-Ouest d’une bande d’asphalte. Les élus du Parti Socialiste, qui ont porté ce projet. Le patronat de la région toulousaine, qui engrange des bénéfices sur ce chantier hors de prix. Le gouvernement, avec un Ministre des Transports qui est un militant acharné de l’autoroute. Et enfin la justice, qui vient de faire volte-face.
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Il n’y a donc rien à attendre des institutions. Prenons l’exemple de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes il y a 15 ans : s’il avait fallu attendre que la justice invalide le projet, tout le bocage près de Nantes aurait été bétonné avant la fin des recours. C’est la lutte déterminée, sur le terrain, derrière des barricades, qui a permis de sauver ce territoire.
(...) - A69 : la justice fait marche arrière et relance le chantier - La justice a autorisé le 28 mai la reprise du chantier de l’A69, qui doit relier Toulouse à Castres. La cour administrative d’appel de Toulouse a accordé le « sursis à exécution » demandé par l’État et le concessionnaire Atosca.