C’est désormais un lieu commun que de relever que l’école française est en crise : le malaise et la souffrance au travail deviennent la norme pour les personnels de l’Éducation nationale, et les inquiétudes se multiplient quant à la capacité de l’institution scolaire à remplir correctement son rôle auprès des élèves.
L’école connaît dans le même temps d’incessantes réformes, qu’il s’agisse de son organisation, ou des programmes et des orientations pédagogiques. Mais ces réformes, censées répondre à la crise, semblent plutôt l’aggraver.
Et il y a un aspect essentiel qui n’est presque jamais critiqué, ni remis en question : il s’agit de la numérisation à marche forcée de l’école et de la société en général.
Pourtant, la prolifération des écrans à la maison et dans les classes est sans doute en grande partie responsable des difficultés croissantes des élèves à suivre et s’approprier les apprentissages.
Pourtant, les nombreux dispositifs de gestion informatiques imposent une réorganisation de l’enseignement et plus généralement de la société qui nous semble aller vers une dépossession croissante de la maîtrise de nos vies.