Personne ne sait ce qui sortira du mouvement des Gilets jaunes.
Pas plus qu’à l’aube du 14 juillet 1789 personne ne savait qu’on allait détruire la Bastille ni déclencher une révolution, expliquait ce matin sur les ondes le député François Ruffin.
Au-delà de la culture, concept flou, affable masque souvent de la violence, plus que de comprendre, il est crucial de sentir le mécontentement général des groupes sociaux concernés par la paupérisation globale.
Ils se reconnaissent dans leurs souffrances sans considération d’orientations politiques. Mécontentement général, devant l’ineptie du gouvernement d’Emmanuel XVI, après celui de François XV.
Emmanuel XVI, François XV ?
Qu’y puis-je si ces sobriquets s’imposent spontanément ?
L’abbé Sieyès publie, à l’aube de la Révolution, un opuscule d’une centaine de pages tout encore palpitant à lire aujourd’hui : « Qu’est-ce que le tiers état ? ».
A lire Sieyès, à considérer les faits qu’il décrit, les similitudes sont si nettes, si actuelles, que s’en est effrayant : l’impôt au centre, le roi aux abois manquant de finances, quelques 400 000 parasites nobles ne voulant rien céder, et tant de détails si clairement actuels.
Les marionnettes font ceci,cela dans les remous de l’histoire. Mais au-delà des turbulences du présent, sur l’histoire, nous avons perdu prise. Nous n’avons plus de rêve collectif, plus de désir d’exister.
Quel rêve ?
Telle est la question que pose le mouvement des gilets jaunes, qui fond tout dans un creuset nécessairement protéiforme, injustice sociale et angoisse environnementale. .
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