Gilets jaunes : nouvel accroissement de la répression par le régime

Menaces d’amendes, loi anti-manifestations, manifs interdites, drônes, produits chimiques, menaces de violences policières accrues, etc. - Objectifs de la répression et ses failles

jeudi 21 mars 2019, par Camille Pierrette.

En complément de l’article Gilets jaunes : le régime annonce une nouvelle escalade répressive !, voici quelques remarques supplémentaires.

Au delà des effets d’annonces pour faire peur aux gilets jaunes and co et rassurer possédants (et le Qatar ! lol), lobbies et Marchés, on constate une volonté du régime de durcir encore sa féroce répression envers toute contestation sérieuse.
Eh oui, il est possible de faire pire ! On peut compter sur la bande organisée ultra-violente de Castaner, dit la Brute, pour ça.
Les minorités extrémistes, archaïques, terroristes, au pouvoir dans ce régime totalitaire et antidémocratique ne reculent devant aucune surenchère répressive pour rester en place et ne rien changer au système qui détruit le monde et les humains.

« Les libertés » qui nous ont été accordées au compte goutte après des luttes acharnées nous sont vite retirées dès qu’on a le culot de les utiliser pour se libérer et renverser l’ordre établi autoritaire et destructeur.
Dans ce système, la liberté c’est fait pour consommer, pour choisir entre le produit X ou Y, pour « choisir » de se faire exploiter par le patron W ou Z, pour manifester gentiment et sans effets entre les rangs de CRS et de services d’ordre, pas pour changer DE système, dixit Big Brother Castaner Macron and co.
Les fausses démocraties telles que la France se justifient sans cesse par « les libertés », mais dès qu’on s’en saisit pour de bon pour exiger la démocratie réelle, la justice sociale et écologique, l’autoritarisme tendance dictature et le terrorisme d’Etat reviennent au galop.

L’Etat et le régime en place ont déjà toute les lois nécessaires (et ils ne cessent d’empiler de nouvelles lois répressives) pour réprimer dès qu’ils le veulent.
Ils peuvent choisir, suivant les cas et suivant les personnes présentes, de laisser couler ou d’interpréter de manière très stricte la loi. Ils manient la menace ferme et la fausse complicité suivant les ordres et leurs intérêts.
En réalité, ils ne font jamais de cadeaux, ils ne lâchent que ce qu’on arrive à prendre par le nombre, la solidarité, le rapport de force.

- En complément, lire : La justice contre le peuple

On ne sent pas ses chaînes tant qu’on ne bouge pas

En réalité, il n’y a jamais eu de démocratie en france, c’est bien pour ça qu’on en est à cette situation verrouillée, avec ces oligarques et lobbies qui gouvernent à leur guise sans aucun contrôle, et c’est parce qu’il n’y a jamais eu de démocratie qu’une telle répression est possible et légale.

Pour les Pouvoirs, la répression a plusieurs avantages et objectifs :

  • éviter de s’occuper des revendications et volontés des manifestant.e.s en détournant l’attention des médias et de l’opinion publique sur de bêtes questions du maintien de l’ordre en place, sur les images sur-dramatisées des merdias, etc. Bref occuper l’espace par la forme au lieu de se préoccuper du fond.
  • faire peur aux non-manifestant.e.s pour éviter qu’ils ne rejoignent la contestation
  • écarter des personnes les plus remuantes en les mettant en prison ou sous la menace d’amendes ou de prison avec sursis
  • essayer de faire disparaître la contestation, en la rendant invisible, en la désorganisant et en dissuadant les contestataires eux-mêmes de continuer la lutte
  • obliger les rebelles à passer du temps et de l’énergie pour résister à la répression au lieu de s’organiser, de communiquer et d’agir dans d’autres domaines
  • obliger les contestataires à recourir à des moyens d’action et d’expression de plus en plus illégaux, ce qui permet d’une part d’accentuer et justifier la répression par un cercle vicieux, et d’autre part d’essayer de faire peur à l’opinion publique et l’inviter à se dissocier des contestataires
  • rassurer les capitalistes et possédants, afin qu’ils puissent continuer leur business lucratif, et ne lâchent pas le régime au pouvoir pour un concurrent près à prendre la place
  • Montrer aux soutiens du régime et aux merdias que le gouvernement agit, qu’il est là, qu’il maîtrise la situation
  • Faire croire à tout le monde que le régime a la situation sous contrôle et que tout va bien
  • Démontrer, par le niveau élevé de répression policière, les arrestations et les condamnations, que les contestataires sont illégaux et dangereux, et donc lancer une propagande pour les traiter de terroristes, de factieux, de criminels extrémistes ennemis de la République, d’émeutiers, d’anti-démocrates, etc. (les merdias sont très utiles pour ça) L’objectif est ici d’essayer de déconsidérer les contestataires gilets jaunes ou autres révolté.e.s
  • Le recours à des moyens de répression inédit sert d’auto-justification : « voyez comme ils sont dangereux puisqu’on est obligé d’envoyer l’armée ». Ce qui sert aussi à l’avance à auto-justifier les morts et blessés dus à la répression, et toujours de faire peur aux rebelles comme à leurs soutien.

- Cette stratégie répressive a bien sûr des limites et des risques de retour de flamme pour le régime :

  • Une répression accrue peut au contraire endurcir les contestataires au lieu de les faire renoncer. Ils apprennent, s’adaptent et évoluent. C’est ce qui se passe pour l’instant avec les gilets jaunes, et c’est remarquable !
  • Les violences policières, les mensonges, injustices et manipulations finissent par éclater au grand jour et attirer la sympathie envers les contestataires (gilets jaunes ici) d’une frange plus large de la population
  • Quand les manifestant.e.s sont déterminé.e.s, ils prennent quand même la rue, on l’a vu le 16 mars et début décembre à Paris (et à d’autres moments et endroits)
  • Face à des ordres trop répressifs, il arrive parfois que des policiers se désolidarisent du régime et se mettent du côté des contestataires (rare hélas)
  • Les actions de résistance peuvent devenir plus ou moins clandestines, et échapper ainsi au maintien de l’ordre standard, devenir plus insaisissables et plus dangereuses encore
  • les répressions favorisent l’indignation, la solidarité, l’entraide et au final la capacité de résistance des contestataires
  • Dans la lutte, des personnes qui d’habitude s’ignorent ou se critiquent arrivent à se comprendre et à se rejoindre. On a pu l’observer dès le départ entre gilets jaunes entre diverses classes sociales et culturelles. On le voit ces temps ci avec la solidarité, la complémentarité et la complicité active qui s’est manifestée le 16 mars entre gilets jaunes « pacifistes », émeutiers et Black Blocs. Ca aussi c’est remarquable !

Comme on subit un système antidémocratique verrouillé depuis des lustres, et que se trouve au pouvoir un régime particulièrement violent et extrémiste, la situation est pour l’instant très tendue.

Les français ont laissé faire depuis trop longtemps ce système en le critiquant à la marge, et en se contenant des aides sociales, des interstices pour survivre, des produits de consommation industriels, et ils ont laissé se débrouiller seuls les contestataires minoritaires (et souvent décriés : haro sur les personnes qui luttent, traitées de feignantes, rejet des anarchistes, des zadistes, etc.) et les syndicats offensifs.

A présent, ce système est bien incrusté, il est devenu un cancer mortel qui nous bouffera jusqu’à l’os si on le laisse vivre, on paye logiquement des années de renoncements, de conformisme, d’adhésion au libre marché, d’égoïsme et d’individualisme exacerbé, de « chacun fait son trou », de refus de faire de la politique nous-même et de soumission, et on a perdu des savoir faire en matière de grève, de contestation et d’organisation subversive. Mais avec la pratique tout ça revient très vite !

Le balancier va finir peut-être par repartir dans l’autre sens pour de bon, vers l’émancipation, l’insurrection et la subversion de l’ordre établi ?

Ce qu’il faudrait, pour notre survie et celle des restes du vivant, c’est que le balancier oscille de plus en plus loin du bon côté, celui d’autres sociétés (démocratiques, locales, soutenables, solidaires...), et ne retourne plus du côté « obscur », celui de macron et de son monde infâme et ultra-violent.


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