Articles, posts, images, vidéos, témoignages... autour du soulèvement en gilets jaunes qui dure depuis le 17 novembre 2018.
Manifestations, résistances et actions
- Anthologie de la subversion carabinée [extraits] - Quelques bonnes idées - même si un peu anachroniques - pour qui veut sortir de la sempiternelle manif’.
- « Ripostons à l’autoritarisme ! » : rencontre nationale contre la criminalisation des mouvements sociaux - Répression violente des mouvements sociaux, multiplication des gardes à vue et des peines de prison ferme, lois restreignant le droit de manifester... Face à un gouvernement cherchant à asphyxier la contestation politique, un appel à la « constitution d’un large front commun contre l’autoritarisme et la criminalisation de la contestation » est lancé. Une rencontre nationale est prévue ce 11 mai à Paris. Découvrez sur Basta ! le déroulé de cette rencontre à laquelle participera l’un de nos journalistes.
- Lutte : la stratégie s’applique aussi sur le Net
Analyses, idées
# MACRON : DEUX ANS AU POUVOIR - Finira-t-il son mandat ?
Il y a deux ans, le 7 mai 2017, Macron était élu président de la République. Immédiatement parvenu au pouvoir sur les cendres des partis classiques, il lançait un plan de bataille gigantesque contre les plus pauvres, les précaires, les étrangers. En deux ans, il a mis en œuvre un rouleau compresseur implacable :
La loi travail XXL par ordonnances, qui attaque gravement le droit des salariés
Suppression de l’ISF, un cadeau à ses amis millionnaires
Baisse des APL, une provocation contre les plus précaires
Lois « antiterroristes », un assaut sans précédent contre les libertés fondamentales qui généralise la surveillance
Attaque de la ZAD, avec 2500 gendarmes et des blindés pour détruire des cabanes dans la campagne nantaise
Militarisation de la police, et achats massifs de grenades et de fusils
Attaque de la SNCF, prélude à une privatisation du rail
Affaire Benalla, le pire scandale de la 5e République
Privatisations en tout genre
« Loi Asile et immigration », la loi contre les réfugiés la plus dure depuis la seconde guerre mondiale, votée avec l’extrême droite
Augmentation des frais d’études pour les étrangers, et dégradation des universités
« Parcoursup », qui prive d’accès aux études supérieures des dizaines de milliers de lycéens
Suppression de centaines de milliers d’emplois aidés, et de dizaines de milliers d’emplois publics
Injures quasiment hebdomadaires contre la population : « fainéants », « cyniques », « illettrés » ...
Répression sanguinaire des Gilets jaunes : des blindés dans les rues, des mutilés par dizaines
Plus de 10 000 manifestants enfermés, des journalistes indépendants interpellés
Au bout de ces deux années de pouvoir, en 2019, Macron est sur les Champs-Élysées pour les cérémonies du 8 mai, qui commémorent la fin de la seconde guerre mondiale. Un dispositif de sécurité draconien est mis en place. Il est presque impossible d’assister au défilé, sensé être public. Le président apparait sous une pluie battante, sur une avenue quasiment déserte. Ambiance fin de règne. Mais même dans ces conditions, des sifflets et des slogans retentissent. « Macron démission » au passage du convoi présidentiel.
Car la violence inouïe du pouvoir se heurte à des résistances multiples, de plus en plus déterminées. La lutte a été acharnée sur la ZAD. Les cheminots ont mené trois mois de grève. Des universités ont été bloquées pendant des semaines. La révolte gronde dans les banlieues, à chaque nouvelle violence policière. Le mouvement insurrectionnel le plus puissant depuis des décennies est toujours en cours avec les Gilets Jaunes. En décembre dernier, situation unique en occident, un hélicoptère était dans la cours de l’Élysée pour exfiltrer le président au cas où le palais était pris par les manifestants.
Macron et son gouvernement sont terriblement discrédités, unanimement détestés. Plus encore que les précédents, Hollande ou Sarkozy, qui ont pourtant battu des records d’impopularité. Et Macron n’a régné que deux ans !
Les trois années qui viennent vont être longues, très longues pour le gouvernement. Comment finira-t-il le mandat ?
- La lutte des peuples contre le totalitarisme de l’État : 6000 ans d’histoire (par Thierry Sallantin)
- Quand écologistes et « gilets jaunes » discutent convergence et radicalité - Lors du « dernier débat avant la fin du monde » organisé en banlieue parisienne le 24 avril, plusieurs acteurs majeurs des marches pour le climat ont discuté avec des « gilets jaunes » de la sempiternelle question de la convergence des luttes. L’occasion de réfléchir aux raisons des échecs passés et au délicat sujet de la radicalité des mouvements.
- La police de Vichy : l’obéissance aveugle... jusqu’à l’abomination - Sans la collaboration zélée de la police avec la Gestapo, jamais les occupants nazis n’auraient pu rafler autant de Juifs, de résistant-es, de communistes, de réfugié-es politiques … Un documentaire remarquable de Laurent Joly et David Korn-Brzoza, sur France 3, mercredi 19 septembre à 20h55, revient sur ces années honteuses des forces de l’ordre françaises. Un passé entièrement révolu ?
Ecocide, destructions écologiques et climatiques catastrophiques provoquées par le capitalisme, le productivisme et les civilisations industrielles
- Le cri d’alarme d’Hubert Reeves : « La disparition des vers de terre, aussi grave que le réchauffement climatique »
- À Vittel, Nestlé contrôle l’eau, la politique et les esprits - Nestlé pompe abondamment l’eau de Vittel, dans les Vosges, malgré un déficit inquiétant de la nappe phréatique. À tel point que la commune va devoir importer de l’eau potable de villages voisins. Depuis près de trente ans, la multinationale a noyauté le territoire, régentant le développement économique et agricole. Elle est l’objet d’une enquête pour corruption.
- La Fin de la mégamachine. Histoire d’une civilisation au bord du gouffre (...) Face aux crises combinées des systèmes sociaux et écologiques à l’échelle planétaire, les stratèges en sécurité et les think tanks internationaux explorent depuis quelques années, de manière obsessionnelle, divers scénarios de fin du monde, dans l’espoir de trouver des voies pour pouvoir encore contrôler le système. Ils n’ont pas encore compris que l’ère du contrôle est révolue. Le fantasme d’un management global du système – d’une « gouvernance globale » – s’effondre sous nos yeux et cède dans la panique à des mesures ad hoc : ici une entreprise militaire contre les « rebelles » et les « terroristes », là-bas le sauvetage des banques zombies ; ici, l’annonce jubilatoire de la découverte d’une nouvelle nappe de pétrole dans l’arctique dont les glaces ne cessent de fondre, là-bas un plan abscons de géo-ingénierie sorti du cabinet du docteur Folamour. La grande machine se précipite peu à peu dans le mur et ses pilotes jouent à l’aveuglette sur divers régulateurs, ce par quoi ils ne font au final qu’empirer la situation. Car les seuls dispositifs qui pourraient maintenant nous être d’une aide quelconque n’ont jamais été installés : un frein et une marche arrière.
Répression policière et terrorisme d’Etat
# VIDEO : VIOLENCES POLICIÈRES : LE GRAND DÉNI - 6 mois de violences historiques à l’égard des manifestants, et aucune réaction politique. Une grande partie des gens considère encore que ces presque 3 000 blessés l’ont « bien cherché ». Pourtant, les Français n’ont pas toujours accepté les violences policières, en témoigne l’affaire Malik Oussekine qui avait suscité à l’époque un grand émoi et une réponse politique quasi-immédiate. Pourquoi avons-nous atteint ce niveau de violence, sans qu’il ne soit plus questionné ? Comment le gouvernement légitime-t-il ces violations répétées des droits les plus élémentaires ? Vidéo écrite et réalisée par Salomé Saqué, montage de Kevin Pez.
- Une loi contre la haine anti-Macron ? - Il y 6 semaine, la députée En Marche Laetitia Avia déposait une proposition de loi « contre la haine sur Internet ». Sa mesure phare est d’exiger des grandes plateformes qu’elles suppriment en 24 heures les propos de nature « haineuse » et « manifestement » illicites que leur signaleront le public ou la police, sous peine d’une amende de 4% de leur chiffre d’affaire. (...)
# VIDEO : CARLOS GHOSN, MACRON, ET LA GUERRE SOCIALE - Fête d’anniversaire patronale à 600 000 euros à Versailles : l’Ancien Régime n’est pas mort -
Nous vivons une guerre sociale. Une guerre que les riches mènent contre les pauvres. De l’affaire Fillon, à l’arrivée au pouvoir d’un banquier millionnaire sponsorisé par les grands médias. De la misère qui fait des ravages à l’explosion des grandes fortunes. Les riches remportent les batailles.
Des images datant de mars 2014 viennent d’être révélées. On y voit le grand patron de l’entreprise française Renault, aujourd’hui inculpé pour des détournements de sommes faramineuses, organiser une fête somptueuse dans le Chateau de Versailles. Les amis du millionnaire s’empiffrent dans le palais du Roi Soleil, privatisé pour l’occasion, entourés de serviteurs déguisés à la mode de l’Ancien Régime.
La décadence est totale. La soirée à elle seule coute plus de 600 000 euros. C’est l’argent gagné sur le dos des ouvriers de l’automobile.
Cette fête sordide à Versailles rappelle le fétichisme de Macron pour le château de Louis XIV. Il y a trois mois, en pleine vague de colère des Gilets Jaunes, le président invitait 150 grands patrons dans le château pour une « opération séduction ». Une opération qui avait déjà eu lieu un an avant, lourde de symboles.
Pendant ce temps, la plèbe qui réclamait de la justice et de la dignité dans les rues se faisait crever les yeux, arracher des mains ou jeter en prison par la police du nouveau Roi.
L’Ancien Régime n’est pas mort. Ces images sont celles d’une guerre : celles la guerre sociale. Ne les oubliez pas.
Magouilles, violences et mensonges du régime et de son monde
- L’ « école de la confiance » de Blanquer veut recruter encore plus d’enseignants précaires et sous-payés - Le ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer assure que sa loi dite « pour une école de la confiance » est « au service de l’élévation du niveau général et de la justice sociale ». Il prévoit, pourtant, de faciliter encore l’embauche de contractuels précaires, qui représentent déjà 20% de l’effectif total des enseignants. Payés au rabais, sans formation spécifique, les contractuels sont de plus en plus nombreux, notamment dans les académies de Créteil, de Versailles et de Lille. Les syndicats enseignants dénoncent une précarisation de leur métier, et un risque d’enseignement au rabais.
- « Gilets jaunes » : comment la justice freine les plaintes contre la police - Selon les révélations du Canard enchaîné de mercredi 8 mai, aucune des 227 procédures ouvertes par l’IGPN, la police des polices, dans le cadre des manifestations des « gilets jaunes » n’a abouti. Autrement dit, les manifestants parfois gravement blessés qui ont saisi la justice, il y a plusieurs mois, n’ont toujours pas de nouvelle de l’avancée des enquêtes concernant les policiers.
- « Un devoir de désobéissance éthique » : 100 médecins contre le fichage des gilets jaunes - Plus de cent médecins appellent dans cette tribune sur L’Express au boycott du fichage SI-VIC et à s’opposer à leur administration afin de garantir aux patients leur anonymat. Ils demandent l’ouverture d’une enquête parlementaire.