Sélection d’articles, vidéos et infos en lien avec le soulèvement en gilets jaunes, qui sera actualisée au cours de la journée du 11 janvier :
- Lieux de pouvoir : la carte du Monde diplomatique qui n’a pas plu à l’élite journalistique - Les merdias et leurs larbins s’époumonent, pour eux un média raisonnable doit systématiquement suivre le point de vue et les directives du régime et de ses forces de police
- Journal le Crestois : « On veut criminaliser les mouvements sociaux », interview de Stéphane Trouille
- Pourquoi sommes nous si seul.es aux manifs de gilets jaunes ? - La manif de samedi, si elle a été une réussite pour le mouvement, a été marquée par l’absence quasi complète de la gauche radicale dans toute sa diversité. Pourquoi vous nous laissez seul.es comme ça les copains alors qu’il y a un coup à jouer ?
- Crise qui vient, souffle et gilets jaunes : où va-t-on ? - On est beaucoup de gilets jaunes à ne pas savoir où aller en janvier... Que faire ? La répression, la propagande, et l’étirement du mouvement semblent parfois avoir eu raison de lui depuis début décembre... Et pourtant, tout reste insaisissable, beaucoup restent déters, occupent et passent Noël sur les ronds-points... D’autant plus que l’Acte VIII du 5 janvier a clairement marqué un rebond dans la mobilisation... Alors, la suite ? - Diffuser notre art et notre mémoire collective (pas celle du vieux mouvement ouvrier ; mais par exemple celle des photos de blessés du mouvement imprimés en grand format, collés sur des affiches ou dans des rues avant/pendant les manifs ; ou nos tags marrants et évocateurs) ; proposer des réflexions et des comptes-rendus sous forme d’infokiosques (pas ceux habités par les brochures totos, mais plutôt par des brochures confectionnées à l’occasion, sur le mouvement, pour le mouvement) ; amener du matériel de soins/protections/défenses en manifs (on voit déjà les gilets-jaunes amener leur propre banderole renforcée, leurs propres équipes de médics, etc.) ; participer aux groupes Facebook en tant que participants lambdas (les débats idéologiques s’y jouent pas mal) ; venir sur les lieux de blocages pour faire masse... C’est dans ces gestes que nos participations ont pris sens, ont porté significations.
Petite suggestion stratégique...
Pourquoi ne pas proposer à tous les groupes locaux auxquels on participe que l’Acte 10 soit celui de la reconquête des points d’ancrages locaux ? Imaginez : 400 points reconquis en un seul et même jour, une centaine de cabanes (re-)construites dans l’après-midi, aux quatre coins du pays, des grandes bouffes partagées le soir, des concerts, des teufs, des bals (suivant le contexte) ! Pas de riot porn, certes, mais un nouveau souffle, peut-être ! - Où va-t-on si l’on est trop sage ? Une autre vision, très subjective, de la manifestation des femmes gilet jaune à Paris. - Assez insatisfaite de la manière dont a été présentée la marche des femmes du 6 janvier à Paris dans certains médias, j’ai senti une nécessité d’apporter une petite touche personnelle.
- Sur la bienfaisance écologique de la casse et du blocage - « Bloquer est anti-économique. Or l’économie actuelle tue l’environnement. Donc bloquer sauve l’environnement. »
- Du maquillage pour tromper les logiciels de reconnaissance faciale
- Lyon : Assemblée Populaire des Gilets Jaunes #3 le lundi 14 janvier
- Le Havre se prépare, dans l’incertitude, à un rassemblement des gilets jaunes, samedi 12 janvie - Gilets jaunes. Un rassemblement régional est pressenti à la Porte Océane ce samedi. Institutions et acteurs économiques tentent de se préparer au mieux à un mouvement dont la forme est imprévisible.
- Un fonds d’investissement porte plainte contre Droit au logement
- Montélimar : cinq employés d’Amazon soutenant les gilets jaunes convoqués pour des entretiens disciplinaires - Cinq employés du site d’Amazon de Montélimar (Drôme) ont reçu au mois de décembre une convocation pour un entretien disciplinaire. Les syndicats craignent des licenciements suite à un soutien aux gilets jaunes, comme cela s’est déjà produit dans le Nord. - Sous prétexte d’un manque de loyauté...!
- Gilets jaunes : un salarié d’Amazon licencié pour appel au blocage
- « L’ordre républicain » frappe à la porte - La porte d’un gilet jaune enfoncée par le RAID à 6 h du matin - Sur les photos, au vu de l’armada de policiers suréquipés, on se demande s’il s’agit d’aller arrêter Tony Montana, le baron de la drogue joué par Al Pacino dans Scarface. Mais non, il s’agit simplement d’aller chercher un Gilet Jaune chez lui, dans son sommeil, suspecté d’avoir participé à des violences au cours d’une manifestation.
- La nature de l’homme : faire la guerre à la nature - Depuis trois millions d’années, explique Laurent Testot, dans « Cataclysmes », l’humanité fait la guerre à la nature. Mais, si l’homme est « une machine à tuer », il est aussi capable de coopération, qualité qu’il est plus que temps de mettre en branle. - Sauf que ce n’est pas toute l’humanité qui est devenue une "machine à tuer", mais la civilisation, il y a eu et il reste encore des peuples qui vivaient de manière soutenables.
- Du matériel de Vinci dégradé sur le chantier du GCO
# Post FB : Oh punaise qu ils sont cons : A la veille des discussions qui doivent lancer le grand débat, le ministre de l’économie Bruno le Maire donne le ton dans un tweet : « Pour baisser les impots, il faudra baisser les dépenses publiques. Chaque Français doit se saisir du #GrandDebat pour dire quelles sont les dépenses publiques à conserver et celles à supprimer. »
Avni Sejpal (Boston Review) : La dissidence et la justice sociale sont devenues des sujets couramment abordés dans les médias de masse à l’ère de Trump — mais les hashtags sur les réseaux sociaux supplantent souvent l’action directe, et les entreprises recourent souvent au langage du soulèvement et de la responsabilité sociale tout en intensifiant leurs pratiques commerciales immorales. La contestation a-t-elle été vidée de toute substance aujourd’hui ? Et dans un tel contexte, quel genre de dissidence pourrait fissurer l’édifice de l’empire ?
Arundhati Roy : Vous avez raison. Les entreprises parrainent des salons du bien-être, des séminaires sur la dissidence et des festivals de littérature lors desquels la liberté d’expression est ardemment défendue par de grands écrivains. La Dissidence est le Nouveau Cool™. Qu’y pouvons-nous ? Quand on repense à la dimension du mouvement pour les droits civiques aux États-Unis, aux manifestations contre la guerre du Vietnam, on pourrait se demander si une véritable contestation est encore possible. Mais elle l’est. Elle l’est sûrement. J’étais à Göteborg, en Suède, récemment, au moment de la plus importante marche nazie depuis la Seconde Guerre mondiale. Les nazis furent largement dépassés, en nombre, par les manifestants anti-nazis, y compris par les féroces antifas, par plus de dix contre un. Au Cachemire, des villageois non armés tiennent tête aux balles de l’armée. À Bastar, en Inde centrale, la lutte armée des gens les plus pauvres du monde a entravé l’expansion d’entreprises parmi les plus riches du monde. Il est important de rendre hommage aux victoires populaires.
Malheureusement, elles ne sont pas toujours télévisées. Faire en sorte que les gens se sentent impuissants, démunis et désespérés est un des objectifs de leur propagande.
Mais ce qui se passe en ce moment dans le monde entier et tous azimuts est déjà allé trop loin. Il faut que cela cesse. Mais comment ? Je n’ai pas de remède magique à proposer. Je pense que nous devrions tous sérieusement nous mutiner et qu’à un moment la situation deviendra insoutenable pour les pouvoirs en place. Le point de basculement arrive. Une attaque contre l’Iran, par exemple, pourrait le précipiter. Cela génèrerait un chaos inimaginable dont l’imprévisible pourrait jaillir. Le principal danger serait que la tempête de rage qui s’accumule se voit une nouvelle fois désamorcée et cooptée par une nouvelle campagne électorale, et que nous nous faisions une nouvelle fois duper par la croyance selon laquelle le changement que nous désirons pourrait venir avec de nouvelles élections et un nouveau président ou premier ministre à la tête du vieux système. […] Soyons honnêtes : le libre marché n’est pas libre, et il se contrefout de la justice ou de l’égalité.
Avni Sejpal (Boston Review) : La question controversée de la lutte violente contre la domination s’est posée à différents moments de l’histoire. Elle a été débattue dans le contexte des écrits de Frantz Fanon, de Gandhi, du mouvement Black Lives Matter, de la Palestine et du mouvement Naxalite, pour n’en citer que quelques-uns. […] Que pensez-vous de cette injonction contre l’utilisation de la violence dans la résistance de ceux d’en bas ?
Arundhati Roy : Je suis contre les injonctions et prescriptions sournoises issues d’en haut à l’attention de ceux d’en bas. Les oppresseurs dictant à ceux qu’ils oppressent la manière dont ils souhaiteraient être confrontés. N’est-ce pas grotesque ? Ceux qui luttent choisissent leurs propres armes. Pour moi, la question de la lutte armée ou de la résistance pacifique est une question tactique, pas idéologique. Comment des indigènes vivant au cœur des forêts, par exemple, pourraient-ils résister pacifiquement contre des milliers de mercenaires et de paramilitaires armés qui encerclent leurs villages la nuit, les incendient et les réduisent en cendres ? La résistance pacifique est un théâtre politique. Elle requiert une audience compatissante. Il n’y en a pas au cœur de la forêt. Et comment les affamés pourraient-ils entamer des grèves de la faim ? Dans certaines situations, la prédication de la non-violence peut-être une forme de violence.