[GILETS JAUNES] La Confédération paysanne 26 solidaire pour plus de justice sociale
Avec un tiers des paysans(nes) qui gagne moins de 350 € par mois,
à la Confédération paysanne la précarité, on connaît.
Avec des primes PAC* qui profitent aux plus grosses fermes,
à la Confédération paysanne, l’injustice on connaît aussi.
Avec des productions qui sont payées en dessous du coût de revient,
au profit de l’industrie agroalimentaire et de la grande distribution,
à la Confédération paysanne, l’humiliation on connaît malheureusement aussi.
Aussi, quand un mouvement se lève dans les campagnes
- pour dénoncer la précarité,
- pour dénoncer l’injustice,
- pour dénoncer l’humiliation,
la Confédération paysanne doit se lever elle aussi, et enrichir de ses propositions et de ses pratiques ce mouvement social. Nos actions se veulent non-violentes et nous condamnons fermement toute violence, qu’elle provienne de l’Etat ou des manifestants.
La Confédération paysanne de la Drôme invite donc ses adhérents à enrichir les débats, en participant aux assemblées, aux rassemblements et aux actions. La Confédération paysanne de la Drôme invite aussi ses adhérents à soutenir le mouvement en apportant des produits paysans sur les lieux de mobilisations.
Le moment est historique pour changer un système qui chaque jour broie paysannes et paysans.
Voir aussi Lettre ouverte à nos concitoyen-ne-s, avec ou sans gilet jaune
Nous paysannes et paysans de la Confédération paysanne défendons, dans le respect profond de la diversité de nos territoires et productions, l’urgence d’une justice sociale et environnementale au travers du projet d’agriculture paysanne. Et ce, au-delà des réflexes corporatistes. Certaines des revendications portées par le mouvement social des gilets jaunes trouvent un écho particulier pour les ruraux et les citoyens que nous sommes.
Nous partageons pleinement les revendications sur le pouvoir d’achat et une juste répartition des richesses qui s’expriment partout dans le pays. Au quotidien, nous subissons l’inégal partage de la valeur produite dans les filières, confisquée par l’industrie agro-alimentaire et la grande distribution. Le revenu des paysans reste donc dramatiquement baset les écarts se creusent encore. La Confédération paysanne combat depuis toujours la mise en concurrence effrénée portée par les différents accords de libre-échange qui ruinent les solidarités collectives, entravent la transformation de notre modèle agricole et environnemental et empêchent le déploiement d’une alimentation de qualité accessible à toutes et tous.
L’accès à une alimentation de qualité n’est pas le seul sujet de convergence avec les préoccupations exprimées dans la rue depuis trois semaines. Les paysannes et paysans que nous sommes, vivons aussi, au quotidien, la désertification rurale et le désengagement orchestré des services publics : maternités, écoles, transports en commun, hôpitaux, agences postales... Désengagements qui rendent dépendant du « tout voiture ». La précarisation des petites communes rurales où nous vivons va à rebours des nécessités environnementales que le gouvernement prétend porter en signant des accords internationaux, qu’il s’empresse ensuite de mettre sous le tapis. La COP24 en est le triste reflet ! Ce double discours, les paysannes et paysans qui s’engagent ou souhaitent s’engager dans la transition de leur système de production en sont aussi victimes.
Aujourd’hui, le mépris du gouvernement génère de la violence et le rejet des acteurs de la démocratie représentative. Cela nous inquiète. Nous avons toujours défendu des politiques publiques fortes, pour accompagner la transition agricole et environnementale qu’exige l’urgence sociale et climatique. Jamais nous n’avons cru aux mesures coercitives qui stigmatisent, sans aucune assise structurante.
Depuis sa création, la Confédération paysanne s’inscrit résolument dans la société. Pour nous, il ne peut donc y avoir de solutions dans le repli sur soi mais dans la solidarité. Des Confédérations paysannes départementales ont rejoint ou vont rejoindre le mouvement des gilets jaunes. Ces points de convergence ne demandent qu’à grandir, au gré des rencontres et des débats sur nos territoires.
Le Secrétariat national de la Confédération paysanne