Forte hausse des décès au travail, la France pire pays de l’Union Européenne

Le secteur de l’agriculture est le plus touché par cette hausse

mardi 9 janvier 2024

Le capitalisme et les choix politiques des gouvernements tuent au travail.
"Le travail tue donc autour 3 personnes par jour en moyenne dans un silence assourdissant".
Non content de provoquer d’innombrables morts et graves problèmes indirects, le capitalisme tue aussi directement dans la cadre de son fameux "travail".
Mort au capitalisme ! D’autres voies, infiniment meilleures, sont possibles que le capitalisme, le travail, l’emploi, le salariat... pour assurer notre subsistance.
Le but du capitalisme n’est pas la subsistance et des sociétés vivables/soutenables, mais la fabrication de toujours plus d’argent par tous les moyens possibles.

Améliorer le cadre du travail dans les entreprises et les lois protectrices est du réformisme sans issue à terme, car les lois implacables du capitalisme continuent, ici et ailleurs, à imposer/susciter des façon de produire meurtrières pour les humains et les restes du vivant, directement et indirectement. Pendant que certaines améliorations ont lieu temporairement dans certains secteurs dans certains endroits du monde, dans de nombreux autres endroits les ravages capitalistes s’étendent. Et ensuite, les zones d’améliorations sociales temporaires et celles de ravages accrus permuttent au gré des fluctuations des marchés anonymes et aveugles, des crises, des guerres et du coût des salaires par pays. Et ensuite les robots avec logiciels surpuissants remplacent le travail humain.
Mort au capitalisme !

  • 903 morts au travail en 2022 : un record : Selon les données du journal Politis qui s’appuie sur le rapport annuel de la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam), publié le 23 décembre dernier, on compte pas moins de 903 morts au travail. Ce chiffre fait de cette année un record depuis plus de vingt ans. Comme une « hécatombe silencieuse ». (...)
  • Comment la France est devenue championne de la souffrance au travail - En 2022, 903 personnes sont mortes suite à un accident du travail, selon les statistiques compilés par nos confrères de Politis. Ce chiffre est en augmentation constante depuis 20 ans. En avril 2022, le journal l’Humanité sortait les statistiques d’Eurostat (l’INSEE de l’Union Européenne) sur la mortalité au travail : la France est largement en tête, avec une mortalité deux fois supérieure à la moyenne européenne. L’info n’a été que très peu reprise, et la plupart de nos grands médias, toujours prompts à dénoncer les « retards » de la France vis-à-vis de ses voisins, ne s’y sont pas intéressés. La mort au travail et plus largement la souffrance au travail sont un véritable tabou médiatique : les accidents mortels surviennent en moyenne deux fois par jour. En moyenne, chaque jour, 90 personnes subissent un accident grave qui leur laisse des séquelles à vie. Qui en parle ? Pas grand-monde. Qui se demande comment nous en sommes arrivés là ? Quasiment personne. Et pour cause, se demander pourquoi on meurt et on souffre autant au travail en France, c’est mettre en accusation les trois derniers gouvernements, sarkozyste, socialiste et macroniste, qui ont détricoté le droit à la santé au travail. C’est mettre en évidence la responsabilité du patronat dans ce triste record. Bref, c’est mettre en lumière le fait que la lutte des classes ne se joue pas seulement dans les manifestations de rue et leur répression, mais bien aussi dans la façon dont nos corps sont traités au travail, par la bourgeoisie et ses représentants. (...)
Forte hausse des décès au travail, la France pire pays de l’Union Européenne

FORTE AUGMENTATION DES MORTS AU TRAVAIL : 903 DÉCÈS RECENSÉS EN 2022, UN RECORD

- L’hécatombe silencieuse du néolibéralisme -
La Caisse nationale d’assurance maladie – Cnam – a publié le 23 décembre dernier son rapport annuel sur les victimes du travail. Pour l’année 2022, on compte pas moins de 903 morts au travail, un record depuis plus de vingt ans. En comparaison, 733 personnes étaient décédées au travail en 2019, ce qui était déjà beaucoup trop. Cette explosion des morts au travail est une hécatombe silencieuse.
Le secteur de l’agriculture est le plus touché par cette hausse, avec 33 % de morts en plus depuis 2019. 114 personnes étaient mortes au travail, salariés et non-salariés confondus en 2019, ce chiffre s’élève à 152 en 2022.
On se souvient des décès en série en septembre dernier dans le vignoble du Champagne. Alors que la période était marquée par des températures caniculaires, au moins quatre ouvriers travaillant dans les vignes étaient décédés, foudroyés par la chaleur. Par exemple le 6 septembre, par plus de 32°C, un quarantenaire était victime d’un arrêt cardiaque. Puis trois autres vendangeurs les jours suivants. Le gouvernement n’avait pas eu un mot sur cette série de décès, terriblement symboliques.
Jeudi 10 août 2023, un salarié intérimaire âgé de 70 ans est décédé après avoir fait une chute lors d’une opération de maintenance dans une entreprise d’escaliers en Bretagne. Un double scandale : celui de la précarité au travail qui expose davantage aux accidents, et l’âge avancé du défunt, puisqu’à 70 ans, cet homme aurait dû bénéficier d’une retraite méritée et suffisante pour se reposer.

Le travail tue aussi les plus jeunes. Jeudi 16 juin 2021, au matin, à Saint-Lumine-de-Clisson, dans le Vignoble nantais, un jeune garçon qui aurait fêté ses 15 ans en juillet était en « stage en entreprise » avant les vacances scolaires, en vue d’un apprentissage. Il participait au chantier de démolition du garage d’une maison. Un mur s’est effondré sur lui. Il n’a pas pu être sauvé. Macron veut généraliser le travail de plus en plus jeune, exposant des mineurs à des accidents graves.

Avec un ratio de 3,5 accidents mortels pour 100.000 salariés, notre pays est en tête du nombre de morts au travail dans l’Union Européenne qui s’élève en moyenne à 1,7 pour 100.000. C’est aussi le seul pays où le nombre d’accidents du travail mortels ne cesse d’augmenter. Ce nombre était de 537 en 2010, quasiment le double aujourd’hui. Mais les autorités, qui communiquent massivement sur le moindre petit bobo subi par un policier se gardent bien de parler des centaines d’ouvriers agricoles, maçons ou éboueurs qui meurent prématurément à cause de leur labeur.

Ces chiffres de l’Assurance Maladie sont d’ailleurs sous évalués, car ces données concernent uniquement les salariés du secteur privé. Les agriculteurs, les auto-entrepreneurs ou encore les fonctionnaires ne sont pas comptabilisés. Et les accidents sur le trajet domicile-travail non plus. Le travail tue donc autour 3 personnes par jour en moyenne dans un silence assourdissant.

Outre les morts, la France a enregistré au total près de 656.000 accidents du travail en 2019. Chaque année, plus de 30.000 personnes sont sérieusement blessées lors d’accidents du travail.
Par ailleurs, une étude montre que le chômage cause le décès de 14.000 personnes par an, en France. La privation d’emploi tue aussi.

Les décès et accidents du travail sont essentiellement concentrés parmi les métiers les plus pénibles : ouvriers du bâtiment ou de l’industrie, éboueurs, pêcheurs ou agriculteurs, loin devant la police par exemple. Et ils sont plus courants lorsqu’un travailleur est précaire ou mal formé.

Les lois néolibérales assassinent, les choix politiques de nos dirigeants sont directement responsables de vies détruites. Casser le code du travail, repousser l’âge de la retraite, supprimer les critères de pénibilité, cela abîme les corps, provoque des maladies, des dépressions, des accidents mortels. Les politiques de Macron et ses prédécesseurs multiplient les drames évitables, pour le plus grand profit des patrons.

(post de Contre attaque)

P.-S.

- vue de la Suisse : Le travail tue (mais pas tout le monde)
« Chute mortelle à la télécabine de Charmey ». Cette dépêche de l’ATS, qui s’est frayé un chemin dans l’actualité du mois d’avril de plusieurs rédactions romandes (La Liberté, la Gruyère, 20 minutes, le Nouvelliste), transforme le décès au travail d’un jeune ouvrier de 34 ans en un simple fait divers. Si les discours dominants tendent à faire de cette accumulation d’accidents graves sur le lieu de travail de simples drames individuelles, c’est en réalité tout un système politico-économique, chargé d’organiser le monde du travail, qui fabrique ces morts prématurées. Plus que jamais, les faits divers font diversion.


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