Pourquoi tant d’écologistes ont-ils basculés vers une vision d’effondrement ?
(un post de Désobéissance Ecolo Paris)
Un blog tenu par un consultant liste 12 points qui ont contribué à des désillusions en chaîne sur les solutions politiques et technologiques au désastre écologique :
- la consommation de charbon en Chine qui repart à la hausse après une légère diminution de 2013 à 2016
- la ruée vers l’Arctique de la Russie, des Etats-Unis et des majors du pétrole
- le permafrost fondant 70 ans plus tôt qu’imaginé par les scientifiques
- l’échec avéré des ENR en Allemagne (seulement 25% de solaire et éolien dans le mix électrique, après 15 ans et 350 mds € d’investissement)
- les progrès lents des technologies bas-carbone (stockage, capture...)
- l’efficacité énergétique qui patine (effets rebonds etc...)
- l’Europe ne parvenant pas à diminuer ses émissions (elle les a juste delocalisées)
- l’élection de Trump
- l’election de Bolsonaro
- les modèles climatiques qui s’affinent et confirment voire aggravent les constats précédents
- certains modèles climatiques estimant désormais la hausse possible à +7 degrés d’ici 2100
- la décroissance toujours quasi-unanimement rejetée par la société
Pour autant, faut-il désespérer ? Même s’il y a fort à parier que le désastre à grande échelle continuera de se poursuivre à grande intensité pendant plusieurs années, il est toujours temps de vivre dignement sur cette terre et de créer les meilleures conditions pour tous et toutes.
Nous allons vers des temps difficiles. Mais nous allons aussi vers des temps magnifiques car c’est un ensemble de mondes possibles qui s’ouvrent à nous. Un mouvement écologiste a bien commencé en France, avec la démission de Nicolas Hulot il y a tout juste un an, en août 2018. Et si à la 7e ou 8e marche, à la 100e action de désobéissance, nous sentons bien que nous avons atteint certaines limites, que rien n’a changé dans la tête des « gouvernants » et des « décideurs », nous sentons bien que quelque chose a changé pour nous, pour notre génération.
Nous sentons qu’il n’y a plus grand chose à attendre des « gouvernants » et des « décideurs » qui ne chercheront dans la catastrophe que les moyens d’en tirer profit. Nous sentons que les solutions, s’il doit y en avoir, viendront d’en bas, partiront des jeunes révoltés par la situation, des groupes d’ami.e.s et des réseaux d’entraide, de tous les lieux habités et défendus, des collectifs qui bataillent ici et là, de tous ceux et celles qui trouvent insupportable la situation présente en France et de par le monde
Un mouvement autonome, révolté et écologiquement conscient, est déjà en train de naître. Les initiatives écologiques fourmillent sur tout le territoire : jardins potager, achat de terres en commun, amap, squats ruraux et urbains, recycleries, zads, etc. La volonté d’agir contre le désastre s’exprime de plus en plus fortement dans la jeunesse : nous voulons produire d’autres mondes, et mettre fin au « vieux monde » qui nous en empêche.
Nous le savons, les puissances capitalistes se maintiendront par la force de la conviction ou par la conviction de la force. Les communautés vivantes qu’on présente comme des « périphéries » négligeables résistent seules à ce monde brutal depuis trop longtemps.
Nous avons beaucoup à apprendre de ces communautés dont les mondes se sont déjà effondrés, et qui ont toujours considéré le capitalisme comme un monde parmi d’autres, qui peut lui aussi disparaître. Alors nous sommes voués ici comme ailleurs à produire ces mondes magnifiques, pour soustraire l’ensemble de ce qui vit sur Terre à la mort que nous promet le capitalisme.
Sources :
- https://grozeille.co/ou-va-lecologie-vers-des-temps-difficiles-et-magnifiques/
- https://www.collaborativepeople.fr/single-post/2019/11/04/Pourquoi-autant-d%C3%A9cologistes-ont-ils-r%C3%A9cemment-bascul%C3%A9-dans-une-vision-dEffondrement-
Pour aller plus loin :