Deux textes percutants sur la chasse aux pauvres menée par l’Etat et ses organismes de flicage, une chasse abondamment relayée, encouragée et approuvée par des élus de tout bord, les médias de milliardaires et leurs éditorialistes de cour.
Non seulement cette civilisation crée des classes de pauvre, en a besoin pour ses business (travailleurs pas chers et soumis, marchés contraints et lucratifs) et s’en sert abondamment dans sa propagande comme repoussoir utile à l’acceptation de sa condition (la peur du déclassement et du chômage), mais en plus elle les traque sans pitié, renforçant l’apartheid social, l’insécurité et la violence sociales.
LA GUERRE AUX PAUVRES (ou la violence ordinaire de la civilisation)
Toute dystopie digne de ce nom se doit d’avoir sa bureaucratie inhumaine. Notre civilisation possède donc la sienne. Immense machinerie sociale composée de rouages (autrefois, ou techniquement) humains, l’appareil bureaucratique exerce un despotisme écrasant au bénéfice des classes dominantes.
En l’occurrence, la CAF, Pole Emploi et différents services étatiques (conseils départementaux, etc.) harcèlent les pauvres, inexorablement, de manières humiliantes — d’où, régulièrement, des suicides, des immolations par le feu, etc. Violence terrible dont, évidemment, les éditocrates des médias de masse — en tant que membres des classes supérieures — ne parlent que très rarement, voire pas du tout.
Tout en se la coulant douce, tout en se vautrant dans le luxe, tout en s’enrichissant, s’engraissant, tout en étendant toujours plus leur domination, les classes dominantes entretiennent un abominable système d’entr’exploitation des humains et de pillage de la planète. (Dans le même temps, les progressistes et les bourgeois de gauche sèment ici et là quelques promesses d’une « meilleure fiscalité », « plus juste », de faire payer un peu plus d’impôts aux riches, et sont souvent davantage préoccupés par sauver le climat ou atteindre une « neutralité carbone » au moyen de quelque « transition » que par quoi que ce soit d’autre.)
Non contents de perpétuer un insupportable système d’asservissement de tous par tous, de nous voler tous, de frauder, de tricher, de mentir, de réprimer les manifestations, les riches, les dirigeants, organisent une impitoyable chasse aux pauvres, une guerre bureaucratique contre les pauvres, tentent de leur extirper tout ce qu’ils peuvent, le moindre centime (il ne s’agit pas de combattre la pauvreté, mais de combattre les pauvres, une véritable guerre de classe visant à garantir la perpétuation de l’écrasement de ceux d’en bas). Et peu importe qu’une jeune mère se retrouve à ne plus avoir assez pour nourrir correctement sa fille, peu importe toutes les misères que cela induit, toutes les inhumanités qui en résultent — lesquelles sont innombrables, mais peu médiatisées, bien entendu (je pourrais vous raconter un certain nombre d’histoires toutes plus infernales les unes que les autres sur ce que vivent ou ont vécu les gens de notre HLM ; et je suis sûr, et je sais que plusieurs d’entre vous pourraient aussi nous en rapporter, toutes plus tragiques les unes que les autres ; mais les pauvres, bien trop souvent, crèvent en silence dans le vaste anonymat de la machine sociale, subissent sans rien dire la barbarie, la cruauté de la civilisation, endurent les pires ignominies en courbant l’échine, n’osent pas, sont conditionnés pour ne pas oser, pour accepter les règles, sont encouragés à blâmer d’autres pauvres pour leurs conditions plutôt que les premiers responsables desdites conditions, à savoir les riches et les dirigeants politiques).
Infâme. Ignoble. Difficile d’exprimer ça avec des mots. Plutôt à la manière de Sante Geronimo Caserio. C’est-à-dire que tandis que d’aucuns espèrent que la civilisation industrielle deviendra verte, ou qu’une meilleure fiscalité nous sera proposée, nous, on voudrait que la cocotte minute explose et que les pauvres, les dépossédés, ceux-qui-ne-sont-rien, rendent à leurs tortionnaires la monnaie de leur pièce et se partagent ce à quoi ils ont droit.
(post de Nicolas Casaux)
- L’Etat, la CAF, Pole Emploi, les conseils départementaux... font la guerre aux pauvres
- Riches et gouvernements bourgeois stigmatisent les classes populaires qui pourtant sont créés par leur système et servent leurs intérêts, pour le plus grand profit du capitalisme qui continue de plus belle
Menaces et suspension du RSA par l’Etat : la chasse aux gueux continue de plus belle pendant l’épidémie
Menaces et suspension du RSA par l’Etat : la chasse aux gueux continue de plus belle pendant l’épidémie
Les allocataires du revenu de solidarité active (RSA) doivent toujours, sous peine de menaces de suspension de leur allocation, faire acte de recherche d’emploi, ne pas oublier la moindre pièce dans leur dossier ou se rendre à des rendez-vous nullement nécessaires. Un dispositif de flicage qui a toujours été injuste des plus pauvres mais qui ne connaît aucune trêve en période pandémique et de crise économique et sociale.
extrait :
Avec Audrey “Votre Technicien-conseil”, encore une belle trouvaille managériale et impersonnelle (ils ne prennent même pas la peine de féminiser technicien en “technicienne”, tellement tout est automatisé et robotique), vous avez le droit d’être pauvre, ça d’accord, mais surtout le devoir de le justifier, de faire des efforts de motivation et d’accepter n’importe quel poste sous n’importe quelle condition, tant que vous rentrez dans leurs cases attribuées.
La suppression de l’ISF, ô surprise, nous a fait perdre des millions d’euros. Grâce au crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE), créé sous le quinquennat de François Hollande, on n’est pas loin des milliards d’euros de perte. A cela s’ajoutent les 100 milliards d’évasion fiscale par an. Que font l’Etat et le gouvernement ? Ils traquent les plus pauvres, qu’ils maintiennent dans la précarité, les rendent apathiques, pour effectuer des économies sur 500 euros par ci, 500 euros par là… Une forme de bureaucratie autoritaire et comptable, un “apartheid social”, s’est installée en France. Elle s’intensifie et s’affirme en période épidémique, où la précarité s’envole dans l’indifférence générale. Qu’attendons-nous p
Pour lancer notre propre chasse à courre des plus riches et renverser la donne ?
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