Des articles pour voir la crise de l’épidémie de coronavirus du côté des pauvres et des travailleurs, éternels sacrifiés que les dirigeants flattent cyniquement quand leur système en a besoin, ...tout en détruisant partout ce qui permettait encore pour certains une vie décente (services publics, hôpitaux, retraites, nature préservée, statuts protégés...).
Italie – Épidémie et guerre sociale - Face à l’épidémie de coronavirus, le gouvernement italien a décrété lundi soir l’état d’urgence dans le pays, et notamment décidé, entre autres, d’interdire aux italiens de quitter le territoire, tout en imposant de sévères restrictions de déplacements à l’intérieur du pays. Chacun ne vit pas pour autant le confinement de la même façon : les précaires et intérimaires se retrouvent au chômage technique ; les parents à devoir assurer la garde de leurs enfants tout en travaillant ; les prisonniers, isolés de leurs proches interdits de visites, continuent de vivre dans des cellules surpeuplées. La guerre sociale se prolonge dans l’épidémie. Nous traduisons ce texte des amis du Quarticciolo Ribelle, qui occupent depuis de longues années un bâtiment au cœur du quartier enclavé de Quarticciolo, dans la banlieue romaine, et s’impliquent dans l’auto-organisation populaire face à l’épidémie.
Rétablir l’ISF et soumettre au vote le chômage partiel : quelques propositions de justice sociale en période pandémique - L’épidémie aura ceci de bon : celles et ceux que notre société porte aux nues de la réussite sociale, scolaire et entrepreneuriale vont être au chômage technique (ou en « télétravail », la marotte des macronistes, réponse miracle à tout) et on ne s’en rendra même pas compte : marketeux, start uppers, donneurs de leçons professionnels de la télé et de la radio, consultants en lean management… Les mieux payés sont décidément les moins utiles. Et puis il y a des métiers essentiels pour faire fonctionner la vie d’un pays : éboueurs, soignantes, personnel de maintenance des réseaux électriques, des eaux et des télécommunications, enseignantes et enseignants, égoutiers… toutes celles et ceux que la réforme des retraites et les politiques néolibérales successives ont matraqué, on doit toutes et tous compter sur elles et eux désormais. Il faudra s’en souvenir quand on reparlera salaire et âge de départ à la retraite. (...)
- Epidémies, crises financières et économiques, guerres, catastrophes climatiques-écologiques : les pauvres et travailleurs toujours premiers touchés
Quelques extraits de ces articles :
De ces travailleurs écrasés encore plus encore qu’auparavant, qui ne bénéficient d’aucune mesure de prévention, qui respectent les règles à la maison et sont ensuite exposés au risque de contagion dans l’entrepôt, l’usine ou le bureau, il n’y a pas de trace. Ils n’existent tout simplement pas.
Alors que le gouvernement italien exige que les gens restent chez eux et limitent au maximum leurs déplacements, des milliers de personnes se révoltent dans les prisons ; dans les quartiers populaires les gens sont livrés à eux-mêmes ; les mesures de prévention ne sont pas appliquées aux travailleurs ; les expulsions locatives continuent d’être appliquées ; ceux et celles qui sont payés au service (au noir, en indépendant ou toute autre forme contractuelle) restent sans revenus pour une période indéterminée tout en devant continuer à payer loyer, médicaments, nourriture, désinfectant, masques et gants.
Les injustices s’accumulent donc en période d’épidémie :
- Les gens les moins bien payés sont les moins armés pour encaisser jours de carence, chômage partiel (84% du salaire net) ou congé sans solde.
- Les gens les moins bien payés sont aussi ceux dont le métier ne permet évidemment pas de « télétravailler ».
- Les gens les moins bien payés sont souvent ceux qui travaillent le plus loin de leur domicile à cause du délire immobilier de ces vingt dernières années.
- Les gens les moins bien payés sont aussi ceux qui subissent le plus le lien de subordination et la menace du licenciement : moins on est diplômé, plus on est exposé au chômage et moins on a donc de rapport de force face à son employeur. Il est plus dur de revendiquer arrêt de travail et protection de sa santé dans ces conditions.
Face à toutes ces injustices, en période d’épidémie, la solidarité implique que les riches payent pour permettre aux autres de ne pas sacrifier leur santé pour leur survie.
Un gouvernement qui s’est toujours montré au service de la bourgeoisie aura d’abord à cœur, y compris dans la période qui s’ouvre, de sauver d’abord ses entreprises et ses profits. Le virus n’efface pas la lutte des classes, il l’intensifie. Dans la catastrophe écologique comme dans la catastrophe sanitaire la bourgeoisie fait bloc pour sauver ses profits. A nous de faire bloc pour sauver nos vies.
NOTES :
Le capitalisme et son monde provoque et/ou aggrave les crises et pandémies, c’est donc aux riches et oligarques de payer les crises du système qu’ils défendent par la force de manière extrémiste et cynique et qui les engraissent de manière scandaleuse, pas aux pauvres et aux travailleurs.
Au delà, pour ne plus avoir à subir de telles crises, pour protéger nos vies et le vivant en général, pour garder une planète habitable, pour limiter les cataclysmes climatiques/écologiques, pour limiter les risques de régimes encore plus autoritaires voir dictatoriaux, c’est à nous de mettre le capitalisme au pas, de destituer les oligarchies électives qui dominent la politique, de virer tous les Pouvoirs, de créer des sociétés soutenables et vivables pour toutes et tous.
Voir aussi :
- Des grèves pour se protéger du coronavirus éclatent en Italie - A quand des grèves massives pour se protéger des désastres climatiques, écologiques et sociaux engendrés par le capitalisme ?
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