Drôme : Quatre manifestants en détention provisoire depuis le 8 décembre : leurs familles témoignent

Témoignages des familles, récit sur la réalité du système judiciaire et carcéral

jeudi 20 décembre 2018, par Auteurs divers.

- Extrait d’un article de Bastamag :

Ils sont vidéaste, lycéen, boulangère et cordiste. Interpellés lors de la mobilisation des gilets jaunes à Valence le 8 décembre qui convergeait avec la marche pour le climat, Stéphane, Dylan, Maria et Tom sont depuis placés en détention provisoire, accusés de « violences en réunion ». « Ces quatre personnes ont simplement tenté de se protéger et de protéger les personnes présentes de la violence provoquée par les forces de l’ordre ce matin-là » écrivent leurs proches. « On pense que cela n’arrive qu’aux autres » témoignent leurs familles, dans ce texte commun. « De simple manifestant, on devient délinquant. De papa, on devient absent. De boulangère, on devient prisonnière. D’étudiant en apprentissage, on devient détenu. » Une demande de mise en liberté doit être étudiée ce jeudi 20 décembre. Ils seront jugés le 26 décembre.

« On pense que cela n’arrive qu’aux autres.

Il y a une lutte, il y a une répression, il y a une solidarité. C’est un mouvement où il y a des gilets jaunes, des gilets bleus, des gilets verts, il y aurait même des gilets roses si on savait où en trouver. Il y a aussi des mains rougies par le froid sur les ronds-points et il y a des mains arrachées par des grenades dans les rues des villes.

On pense que cela n’arrive qu’aux autres. Parce qu’on n’est pas méchant.e, ni violent.e, ni délinquant.e. Parce qu’on a une petite famille, parce qu’on a une bonne tête, parce qu’on a un travail ou des projets, et puis un enfant, et puis plein d’ami.e.s, et un chat même !

On se croit à l’abri, protégé.e, hors d’atteinte parce qu’on n’a rien à se reprocher ou si peu. Pourtant on lit, on observe, on s’informe, on participe. On sait que partout il y a des armes, qui repoussent, qui blessent ou qui mutilent. On sait qu’on peut être arrêté.e pour port de liquide lacrymal ou détention de lunettes de piscine. Mais on continue de croire que ça n’arrive qu’aux autres. Alors pourquoi un jour tout basculerait ? Parce qu’en réalité, on fait partie des autres. Pour Dylan, Maria, Tom, Stéphane, tout a basculé, comme ça, le 8 décembre. De libre, on devient enfermé. De simple manifestant.e, on devient délinquant.e. De papa, on devient absent. De boulangère, on devient prisonnière. D’étudiant en apprentissage, on devient détenu.

Valence 8 décembre, rond-point plateau Couleures, des gendarmes menacent avec leur arme de guerre qui a tué et mutilé des gens et des jeunes ailleurs

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