Data centers partout : Technofascisme et carbofascisme vont de pair

« Si on régule avant d’innover, on se coupera de l’innovation » (E. Macron)
Macron a hélas parfaitement raison. Au sein de civilisation industrielle, et de son techno-capitalisme co-administré par l’Etat, la concurrence et la guerre de tous contre tous imposent de privilégier la course à l’innovation non stop, peu importe les dégâts présents ou futurs, connus ou inconnus.
L’abstraite et irrationnelle loi de la Valeur impose les désastres à coup d’innovations et fuite en avant productiviste.
Alors le système et ses mandants doivent virer les lois gênantes pour que la Valeur puisse continuer sa course, ..vers la ruine de la biosphère et les désastres humains en série.

 En février, notre article faisait un peu le tour du problème des Data centers pour IA, au moment de l’annonce d’un méga projet en Drôme :
Enorme Data Center pour IA en projet en Drôme à Rovaltain, 450 millions pour accélérer les désastres - Comment l’innovation détruit le monde avec enthousiasme - Enquête

L’innovation suicidaire et destructrice est indispensable à la survie de la civilisation industrielle, mais la civilisation industrielle qui détruit nos vies n’est pas indispensable à notre survie, et encore moins à une "vie bonne", décente.

 La Quadrature informe, et espère peser sur le vote des députés concernant la dérégulation totale de l’implantation de gros data centers ... prévu pour ...en ce moment même :

PJL simplification : déréguler l’IA, accélérer sa fuite en avant écocide

 PJL simplification : déréguler l’IA, accélérer sa fuite en avant écocide
Ce soir ou demain seront examinés les amendements à l’article 15 du projet de loi « simplification » de la vie économique. La Quadrature du Net, en lien avec le collectif Le Nuage était sous nos pieds et les membres de la coalition Hiatus, appelle à sa suppression, et avec beaucoup d’autres actrices et acteurs de la société civile ainsi que des représentant·es politiques, à l’instauration d’un moratoire sur les gros data centers. Participez à cette bataille en vous rendant sur notre page de campagne !
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Les procédures de consultation du public seraient encore allégées. Enfin, l’État pourrait accorder des dérogations aux réglementations environnementales, notamment celles relatives aux espèces protégées. En d’autres termes, l’État pourrait court-circuiter les règles existantes au nom de la « simplification » et « l’innovation » et imposer la construction de data centers polluants à des communes.
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« Si on régule avant d’innover, on se coupera de l’innovation »

En réalité, dès 2023, la France avait fait des pieds et des mains au niveau de l’Union européenne pour faire primer la sacro-sainte « innovation » sur les droits humains, dans le cadre des négociations sur le règlement IA
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Du côté du gouvernement, on voit dans les milliards d’euros d’investissements privés annoncés dans les data centers construits en France la confirmation du bien-fondé de sa politique de relance du nucléaire, quitte à passer sous silence les dangers et les grandes inconnues qui entourent ces programmes. Quitte aussi à engager une relance débridée de l’extractivisme minier et des prédations qui y sont liées, comme y encourage l’article 19 de ce même projet de loi « simplification »
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À la clé, c’est d’abord l’impossibilité d’une politique de sobriété collective pour faire face aux crises sociales, climatiques et écologiques. Avec l’augmentation de la demande liée aux data centers, c’est aussi la perspective d’une explosion des prix de l’électricité, la précarité énergétique qu’elle suppose et des risques décuplés de conflits d’usage. Car, à la mesure de leurs moyens financiers, l’appétit des géants de la tech en électricité est insatiable. Il y a quelques jours, Eric Schmidt, ancien PDG de Google et émissaire de la Silicon Valley à Washington, l’admettait sans détour devant une commission du Congrès étasunien au sujet du développement de l’IA :

« Ce que nous attendons de vous [le gouvernement], c’est que nous [la tech] ayons de l’énergie sous toutes ses formes, qu’elle soit renouvelable, non renouvelable, peu importe. Il faut qu’elle soit là, et qu’elle soit là rapidement. De nombreuses personnes prévoient que la demande pour notre industrie passera de 3 % à 99 % de la production totale [d’électricité au niveau mondial] (…) ».

Aux États-Unis, de nombreux producteurs d’électricité s’apprêtent ainsi à rallumer des centrales à gaz ou au charbon, ou à retarder leur fermeture face à la consommation croissante des data centers. Technofascisme et carbofascisme vont indéniablement de pair.
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Contre cette fuite en avant, il faut voter contre l’article 15 du projet de loi, et soutenir un moratoire sur les gros data centers, le temps que les conditions d’une maîtrise collective des infrastructures numériques puissent être posées. La balle est désormais dans le camp des parlementaires. Retrouvez notre pour contacter vos représentant·es à l’Assemblée et peser sur leur vote !
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 Visiblement, la Quadrature du net espère encore (ou fait semblant de ?) que le techno-fascisme anti-démocratique en cours pourrait changer d’avis concernant des sujets pour lui vitaux tels que la fuite en avant dans la course à l’innovation...
Avec le système en place, il n’y aura pas plus de moratoire sur l’IA et les data centers que sur la 5G ou la relance nucléaire.
A moins d’un soulèvement généralisé à base de grève, manif, blocage, sabotage, émeute, désertion, destitution...