Lors d’une soirée, le 20 janvier à Die, l’Association d’Accueil Agricole et Artisanal (A4) a présenté ses objectifs. Ce que poursuit cette association nous semble être en lien avec l’après-midi à Saillans le 28 janvier où nous voulons discuter des moyens à mettre en oeuvre pour une véritable autonomie sociale et politique.
Le contexte du Covid et de la précarité a rapproché, en Seine-Saint-Denis différents groupes militants sur la question de l’alimentation, de l’accès à la terre, de l’agriculture vivrière, de la formation ou du travail agricole. Une première rencontre a eu lieu au printemps 2021 à la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, dans le cadre de Reprise de terres et l’idée de créer A4 a été lancée.
- D’égal à égal - Les exilés et le lien ville campagne
Ce qui a été évoqué à ce moment-là, c’est le lien à faire entre habitants des villes et des campagnes. Une question a immédiatement émergé ; à quelles conditions des personnes en situation d’exil, pour certaines n’ayant pas de papiers, pourraient se former et travailler à la campagne. Il a alors paru possible de construire un lien entre les expériences des exilés en galère de papiers, de travail et de logement et celles des paysans.nes avec leurs propres problèmes de terre, de déliquescence des appuis institutionnels, les départs à la retraite, la toute-puissance de l’agro-industrie.
L’idée est de devenir un véritable relais entre villes et campagnes, satisfaire les besoins d’installations paysannes et assurer un partage de compétences pour des personnes exilées. Certaines d’entre elles viennent souvent de familles paysannes.
L’autonomie et l’émancipation passent par un combat contre l’accaparement des terres ici et là-bas. Le but de l’association est de faciliter les installations paysannes, que ce soit en France ou ailleurs.
Les membres du collectif, depuis la première rencontre, sont allés visiter de nombreux lieux et territoires, tentent de créer un réseau de solidarité et d’entraide, de construire une dynamique d’accueil d’égal à égal où les personnes qui cherchent à se former et à s’installer ne soient pas vus comme de simples « bénéficiaires ». Ce réseau se construit à partir d’une méthode de coenquêtes ville-campagne. Le but de ces enquêtes est d’établir des relations fondées sur des besoins mutuels et une confiance partagée. Elles permettent de décrire un environnement propice à l’accueil sur un territoire donné et de tisser des liens afin de préparer des coopérations futures.
Enquêter ensemble permet de dépasser les problèmes de langue, permet de
développer autonomie et émancipation et limiter la division entre technique et politique.
A4 a encore besoin de se structurer, maintenir les liens avec les groupes rencontrés. Pour gagner en autonomie, le collectif aimerait créer sa propre ferme collective pour offrir des formations, assurer un peu de subsistance et permettre l’implantation de certain.es d’entre ses membres.
Pour en savoir plus, il est possible de voir un docu créé par A4, « D’égal à égal », tourné dans le Limousin. Il est accessible sur https://vimeo.com/770515263, et ci-dessous :