Au soir de la journée de grève et de manifestation du 9 mai, des jeunes,des étudiantes et étudiants, des Gilets Jaunes, des salariéEs, postières et des postiers, enseignantEs, travailleurs et travailleuses de la Santé et du secteur social, des cheminotEs, des salariés de Free, de Mac Do… se sont retrouvéEs à la Bourse du Travail de Paris. 200 personnes étaient au rendez-vous. Toutes et tous les présentEs avaient une actualité brûlante. Au-delà des différents objectifs, des revendications et des formes de lutte, un dénominateur commun : une détermination à ne rien lâcher face à la violence de Macron et des patrons. Et aussi le sentiment que chacun et chacune a la responsabilité de ne plus se contenter de se battre seul dans sa boîte, son quartier, ou dans sa salle de classe. Les licenciements, les salaires et pensions minables, les hôpitaux et écoles qui ferment, la vétusté des lieux de travail au regard des milliards pour Notre-Dame ou les actionnaires des grandes entreprises… en un mot la guerre menée contre nous par Macron et les patrons nécessite bien plus que des journées de grève ou de manifestations dispersées. On ne peut que le constater : des journées de grèves sans lendemain tous les 3 mois ou même des manifestations tous les samedis ne suffisent pas. Nous voulons briser l’offensive de la classe dirigeante, nous voulons virer Macron et tout ce qu’il représente : Gilets Jaunes, gilets rouges, de toutes les couleurs ou sans gilet, nous avons besoin de nous unir pour arrêter de subir !
A l’opposé de cette exigence, les directions des organisations qui sont censées représenter le monde du travail et les mouvements sociaux restent sourdes à l’urgence : combien encore d’humiliations, de mutilations, de gardes-à-vue, de prisonniers gilets jaunes et antifascistes, de vies brisées par le chômage, la précarité, la mise en concurrence pour qu’elles décident d’engager le bras de fer qui s’impose ?
C’est pourquoi, les présentes et présents le jeudi 9 mai au soir, après avoir grêvé et manifesté ensemble, après s’être retrouvéEs à maintes reprises les samedis dans la rue ou lors d’actions de solidarité avec les postières et les postiers, les salariéEs de Geodis-Calberson, celles et ceux du Monoprix, nous sommes résoluEs à ne pas en rester là.
Nous proposons de donner un nouveau RDV interprofessionnel et inter-luttes le 21 mai. Nous proposons également que la journée de mobilisation du 4 juin appelée par les organisations syndicales dans le secteur du rail ne reste pas une énième journée isolée, sectorielle et sans lendemain. Nous pensons au contraire qu’il faut dès maintenant en faire une journée de convergence et de regroupement des forces qui cherchent à construire le toutes et tous ensemble !
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RDV en Assemblée Générale le jeudi 21 mai 2019, à 19h30 Bourse du Travail de Paris, salle Ambroise Croizat
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(texte signé Front social)
Remarques persos
Face à la brutale répression des gilets jaunes et au réveil de l’Etat terroriste et autoritaire, certains syndiqués semblent vouloir se réveiller et faire plus que des grèves et manifs éparses et sectorielles. Mieux vaut tard que jamais...
Puissent-ils être suivis davantage qu’auparavant...
Continuons à pousser dans ce sens.
Le temps des revendications secteurs par secteurs et de l’aménagement du capitalisme est fini de fait, le système s’en moque et veut achever la mise au pas de toute la population dans une dépossession accrue de tout moyen d’autonomie et de résistance, on doit donc tout renverser tout en bâtissant tout autre chose.
On savait, notamment depuis les manifs de 2016 contre les lois « Travaille ! », que des manifs et grèves éparses ne pouvaient pas faire plier le régime et ses soutiens.
Nombre de syndicalistes, travailleurs et fonctionnaires semblent encore coincés dans le passé et leurs habitudes, neutralisés par les contraintes capitalistes, les mirages du salaire et de l’avancement, et incapables de renouer avec les racines révolutionnaires et anarchistes du syndicalisme.
A présent, la violence du capitalisme, qui détruit écosystèmes, animaux, climat et humains et à nu.
La violence brutale de l’Etat, du macronisme et de ses alliés ou semblables (RN, LR, PS etc.) au service du capitalisme est à nu.
Pour notre survie et celle de nos enfants (toutes les classes sociales sont concernées par les destructions climatiques et écologiques), pour l’écologie, la justice sociale et climatique, pour la démocratie réelle, il est impératif d’imposer au plus vite un renversement radical du système en place (capitaliste, industriel, étatique, centralisé, antidémocratique, extrémiste, productiviste, autoritaire...) et de construire des sociétés solidaires et soutenables.
Les gilets jaunes ont bien commencé. Aux vraiment motivé.e.s écolos, syndicalistes et autres qui ne l’ont pas déjà fait de rejoindre le soulèvement général, profond et global.
Comme l’ont prouvé les gilets jaunes, pas besoin d’attendre d’avoir 80% de la population dans la rue pour faire vaciller le Pouvoir.
Avec de fortes minorités déterminés usant de divers moyens d’action, soutenues par une partie du reste de la population, le régime et ses bases peut s’écrouler.