La solitude me gagne et je ne peux la combattre... enfin pas entre les murs de ma maison... La seule solution ; fuir au loin dans la montagne... mettre de la distance pour que l’espace me donne une bonne raison d’être loin d’Elle...
Le samedi est noir de la nuit des nuages, qu’importe, la voisine accepte de garder Belle, mon sac préparé, le duvet vérifié et me voilà sur la route... La tête de la Dame est dans le gris du ciel... il est 15h30 une longue montée me mène au col des Teulières la lumière baisse et la frontale sera bientôt de mise... c’est au col de Pierre Rouge que je dois l’allumer après avoir perdu le sentier...! Encore trois quarts-d’heure à souffler et je prends pied sur le Plateau d’Ambel il fait nuit noire et la frontale peine à percer les bancs de brume... heureusement les névés balisent le chemin le long de la crête... arriver à la bergerie des Sarnats est un jeu d’enfant...
Comme je le présentais... personne, tant mieux ! je ramasse un maximum de bois mort pour ne pas trop taper dans la réserve du berger... le sol est humide le « lit » se ferra donc sur la table... Une heure que le feu crépite la chaleur est circonscrite à un faible périmètre devant l’âtre... Une bonne collation arrosé de thé et me voilà dans le sac de couchage... pas très confortable cette table... Je sors mon livre affublé de la liseuse offerte à Paris et je reprends la lecture de « La Formule de Dieu... » Je me régal de concepts quantique, navigant entre micro-cosmos et macro-cosmos... Surfant sur les mathématique et les lois de la thermodynamique... Ici perdu au milieu de nul part... loin des hommes je me convaincs de cette Intention originelle à l’origine du tout..
Attention je ne verse pas dans de quelconque bondieuseries... ne croyant pas à ce vieux barbu caché derrière son nuage, épiant nos faits et gestes et prêt à punir le déviant... ;-) Non je pense à cette « Intelligence » qui cachée à nos regards, où qu’ils portent ou regardent... Celle-là même qui a su, magistralement, régler,« l’explosion » primordiale qui fit ce que l’Univers Est ; de l’alpha à l’oméga du chaos à l’entropie... de l’amibe à notre conscience... qui cherche encore et encore à démasquer ce Qui se cache derrière la danse des atomes...
Le réveil me trouve endolori... décidément cette table n’est vraiment pas confortable... sous le bois de la porte un rai de lumière me réconforte... le beau temps promis est bien là... tapi dehors... la porte ouverte inonde de lumière la bergerie... Un café, quelques biscuit et je remonte sur le plateau... une belle journée en perspective... mais ceci est une autre histoire...