La farce sinistre et coûteuse de la COP28 à Dubai couronne la volonté criminelle de la civilisation industrielle de continuer son modèle dévastateur à coup de business as usual, de greenwashing, de répression sanglante, d’autoritarisme et de capitalisme « vert ».
Dubaï, le temple du pétrole, du tourisme, du gigantisme prométhéen, du commerce détaxé, de l’évasion fiscale, du blanchiment d’argent, de la vie hors-sol et de la surconsommation ostentatoire accueille les lobbys pétroliers et les Etats. C’est un peu comme causer sobriété alimentaire avec Gargantua et ses adeptes dans un hypermarché géant.
Nouveaux records de température, géoingénierie délirante et cimentant la dépendance au système techno-scientifique, eaux potables polluées avec des substances ultra-toxiques volontairement non-recherchées, glaciers fondus, sécheresses, incendies et chaleurs records en Amazonie, etc, etc.
Cette litanie lugubre qui dévaste la biosphère se déroule sans, pour l’instant, susciter de révoltes généralisées à la hauteur des enjeux.
La Mégamachine est à peine égratignée par endroit, la plupart des humains (des civilisés peut-on dire) continuent de vouer un culte à ce qui détruit la biosphère et eux avec. Ils incriminent la folie ou l’immoralité (souvent réelles) de certains dirigeants en oubliant presque toujours les lois implacables, impersonnelles, irrationnelles et abstraites, qui régissent fondamentalement l’Etat, le système techno-industriel et le capitalisme (Ces lois enferment tout le monde dans un modèle social catastrophique et bloquent les initiatives les plus salutaires, il ne reste que du blabla et des mesures insuffisantes ou carrément néfastes). Ils continuent souvent à avoir foi en l’improbable accumulation de micro-gestes individuels positifs ou en des technologies miracles, à des années lumières des nécessaires insurrections collectives salvatrices.
Les Etats et entreprises capitalistes ont pour seule obsession la poursuite de la civilisation industrielle et de ses désastres, éventuellement avec une dose plus ou moins grosse d’énergies alternatives complémentaires des énergies fossiles.
Un peu plus tard, quand leur « décarbonation » et leurs déploiements d’énergies complémentaires dites « renouvelables » auront montré leur arnaque, des « parapluies » chimiques ou mécaniques seront balancés dans l’espace pour renvoyer de la chaleur et espérer diminuer ainsi l’effet de serre ? Quid de la vie animale et végétale, de la photosynthèse amputée d’une partie du rayonnement solaire, de l’eau douce, des océans acidifiés et des glaciers fondus ? Rien à cirer répond la civilisation industrielle et ses représentants sociopathes et écocidaires, la technologie innovatrice fournira de nouveaux artifices pour que ça tienne, et l’argent pourra continuer à couler à flot sanglant pour irriguer le pouvoir et la démesure.
La destruction et la marchandise sont les moteurs de la civilisation industrielle, alors détruisons et marchandisons tout. Le Marché doit sans cesse s’étendre et se renouveler, alors détruisons tout pour pouvoir marchandiser et artificialiser ce qui ne l’est pas encore. Vive les catastrophes climatiques et les désastres écologiques, nouveaux relais de Croissance. Les ruines sont le bain de jouvance du capitalisme. La dévastation et le carnage c’est la vie du Marché. Comme les fascistes ses bras armés de secours, la civilisation industrielle crie "Viva la muerte" ! (vive la mort)
Saurons-nous incarner à une échelle et à une intensité suffisante la vie qui se défend et qui attaque ?
Alors, ça baigne ? - « On a rarement vu des naufrageurs fournir à leurs victimes des canots de survie. »
Alors, ça baigne ? - « On a rarement vu des naufrageurs fournir à leurs victimes des canots de survie. »
« Les services de l’État estiment que 18,4 millions de français (plus d’un quart de la population) habitent dans une zone exposée à des inondations d’ampleur exceptionnelle. »
Ouest France, 24 novembre 2023.
Souvenez vous. C’était hier. Les plus tonitruands de nos « premiers de cordée » se bidonnaient en chœur : Le dérèglement climatique ? Une grosse fable ! Les scientifiques sonneurs d’alerte ? Des charlatans ! On veut bien faire une COP, ou 28 clopinettes, pour calmer vos inquiétudes mais n’attendez pas que ça soit autre chose que de la poudre aux yeux. On ne va tout même pas freiner notre très lucratif saccage de la planète parce que le déluge ne s’est pas plié à notre souhait cynique qu’il passe après nous. D’ailleurs, vous mêmes avez tout à gagner à notre détermination : plus nous entasserons de pognon et plus une portion en redescendra vers vous, par ruissellement.
Eh bien voilà : Le ruissellement est là, mais il n’a pas du tout l’allure promise. Venant après une canicule dévastatrice et une multitude d’incendies, de tempêtes, de tornades et autres joyeusetés, les inondations « record » de ces dernières semaines confirment que la nature, détraquée par les morsures de ses saigneurs, se fâche, et que ceux qui annonçaient cette colère depuis 50 ans étaient loin d’être les pitres allègrement moqués dans les lucarnes à mensonges. Ce n’est plus seulement le relatif « confort » carcéral des locataires de la tanière marchande qui se déglingue. Ce n’est pas seulement qu’ils doivent ramer toujours plus péniblement dans leurs galères quotidiennes, s’épuiser comme rouages de la machine à sous, subir humiliations et truanderies, coups et blessures, misères et guerres. A toutes ces exactions s’est ajouté un attentat contre les bases mêmes de la vie. En dévorant sans retenue les ressources permettant de subsister sur cette planète, et en lui déchirant la peau et les entrailles, l’ogre capitaliste entraîne l’humanité dans une ruée suicidaire vers une fin cataclysmique.
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Au contraire, quand la terre se soulève ils ne songent qu’à l’emprisonner, dissoudre les tentatives de stopper le massacre. Comme si menottes, matraques, fusils et cachots pouvaient arrêter durablement les flots tempétueux de la nature, et ceux -encore plus agités- de la nature humaine ! Les arrogants marquis « républicains » qui jouent les pères fouettards s’illusionnent sur leur capacité à sauver par la police leur emprise sur ceux qu’ils n’arrivent plus à domestiquer par la tromperie. Comme tous les despotes de tous les temps voyant leur pouvoir s’effriter, ils pourront bien faire fouetter les vagues. Ils ne pourront les soumettre, pas plus que les colères qu’elles provoquent. Certes ils pourront forcer à écoper bien des soutiers mutins de leur croisière, mais ils ne pourront empêcher que les mutineries ne progressent. Car s’il est possible de dompter momentanément les sursauts de la dignité bafouée ; s’il est possible de confiner les épidémies de jaunisse rebelle, il en va autrement quand c’est la survie qui est en jeu. Là, les pulsions se déchaînent pour le meilleur ou le pire. Se repose alors, de manière plus aiguë, le dilemme qui s’est posé à d’autres moments de l’histoire : On fait une révolution ou on sombre dans la barbarie ?
Il est évident que, pour sortir du merdier, il est idiot de compter sur les moyens qui y ont plongé le monde. Le baratin rassurant des idolâtres de la science totalement embrigadée par les Attila régnants ne peut que faire Plouf ! Les apprentis sorciers vaquant à sa tambouille ne produiront jamais que des rustines pour une « civilisation » baudruche qui prend l’eau de toutes parts. Si des scientifiques veulent pouvoir faire plus que des constats et des pronostics sur l’échéance de l’apocalypse il faut qu’ils rejoignent le camp de ceux qui parmi eux désertent les laboratoires de cette science là pour mettre leurs compétences au service d’un changement radical.
Car ça saute aux regards sans écrans : ce Moloch dévorant le monde n’est pas réformable, et c’est de l’énergie gâchée que de vouloir lui rogner les crocs. Pour éviter de se noyer dans la fosse d’aisance dans laquelle elle patauge de plus en plus péniblement l’humanité ne peut s’épargner d’avoir à en sortir. Pour cela il lui faudra bien démolir tout ce qui l’y maintien engoncée et « refuser d’obtempérer » aux diktats des gardiens du purin.
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Les Etats et les gros capitalistes "choisissent" cyniquement la géoingénierie solaire dangereuse pour pouvoir continuer le modèle de la civilisation industrielle qui ravage la biosphère
La géoingénierie solaire ou les apprentis sorciers du climat
« Parce que la géoingénierie solaire est perçue comme un moyen d’assurer les intérêts d’une élite politico-économique : elle permet aux modes de vie dépendants des énergies fossiles de perdurer et aux producteurs de ces énergies fossiles de protéger leurs intérêts »
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A plus long terme, les enjeux économiques sont également ceux d’une vision du monde que tentent d’imposer, plus spécifiquement, les industriels de la tech. « La géoingénierie solaire s’inscrit exactement dans le même narratif que les projets de terraformer Mars et autres hubris des milliardaires de la Tech qui se positionnent en dernier recours pour sauver l’humanité par la technologie. C’est toujours une stratégie pour faire perdurer le monde tel qu’il est, porté par le mythe du progrès infini et sans limites », analyse Sofia Kabbej.
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La seule manière de trancher le débat serait d’atténuer enfin massivement nos émissions de gaz à effet de serre. Plus nous prenons du retard, plus les tenants de la géoinégnierie solaire pourront arguer que nous n’avons plus le choix. « Et si on entre dans cette technologie, il sera très dur d’en sortir, prévient Roland Séférian. Au lieu de prendre le problème à la racine, on est en train de se préparer à devoir choisir d’ici vingt ans entre la peste et le choléra. »
NOTES :
Les tenants de la civilisation industrielle ne veulent pas du tout stopper ce système générateur de catastrophes climatiques (et autres), comme ils le démontrent (entre autre) par leurs investissement massifs récurrents dans les « bombes » climatiques d’énormes projets d’énergies fossiles supplémentaires. Alors les Etats, les financiers et autres gros capitalistes imposeront à terme la "géo-ingéniérie" comme "solution" "salvatrice" quand leurs gesticulations auront créé des emballements climatiques hors de contrôle.
Quand, par leur faute et celle du système en place, le climat sera de plus en plus invivable, ils lanceront leurs monstrueux procédés de géoingénierie solaire à grande échelle.
Ainsi, à supposer que ça marche sans trop de dégâts aussi pires que le mal initial, l’humanité deviendra totalement dépendante des grosses industries et procédés technologiques pour maintenir un climat supportable. On vivra comme dans une bulle artificielle ou un vaisseau spatial, maintenue en vie par divers correctifs technologiques permanents, ce sera comme une planète sous « assistance respiratoire » H24. Si les machines s’arrêtent, tout s’écroule. Les fonctionnalités naturelles robustes, complexes et « renouvelables » qui permettent la vie gratuitement seront remplacées par des procédés technologiques coûteux, gourmands, simplistes et fragiles, comme c’est envisagé pour l’agro-industrie.
La « Marsoformation » de la Terre est en cours, elle nécessitera de vivre dans des bulles technologiques géantes.
Et alors, plus besoin d’aller sur Mars ou la Lune pour connaître une vie totalement dépendante des machines...
Avec l’écroulement des forêts et l’effondrement de la vie dans les océans (suite notamment à l’acidification de l’eau à cause du CO2 absorbé), c’est aussi l’oxygène vital qui fera sans doute défaut après 2050 ou 2100. L’air était encore le dernier élément gratuit (à peu près, il vaut mieux être pas trop pauvre pour respirer un air peu pollué) et non « fabriqué ». Après les usines de dessalement d’eau de mer pour fabriquer de l’eau « potable », des usines d’oxygène allimenteront des masques personnels seyants et légers qui seront proposés à tout le monde (enfin, à tous les clients solvables)
Si la couche d’ozone part aussi en sucette à cause de la chimie de la géoingénierie et des fusées touristiques et avions qui se multiplient, on bénéficiera également d’une combinaison intégrale anti-UV pour pouvoir sortir en plein air. Mais, joie, cette combinaison sera munie d’une clim portative et d’un écran HD connecté au Metavers.
C’est tellement magnifique le progrès, la technologie, la planification étatique, l’innovation, la quête de la Valeur !
STOP ou encore ?
- Chronique des désastres climatiques et écologiques produits par la civilisation industrielle : destruction créatrice d’argent, eau potable polluée, capitalisme « vert », COP28, bombes climatiques TOTAL, glaciers...
La vie sur Terre est « en état de siège », alertent les scientifiques
La vie sur Terre est « en état de siège », alertent les scientifiques : « La vie sur la planète Terre est en état de siège », écrivent des scientifiques, qui préviennent que « nous entrons dorénavant dans une zone inexplorée ». Dans un article publié le 24 octobre dans la revue BioScience, une équipe internationale de chercheurs lance un nouveau cri d’alarme sur l’état écologique général de la planète et sa viabilité pour le vivant.
Ils ont identifié pas moins de 35 « signaux vitaux planétaires », parmi lesquels 20 atteignent aujourd’hui des niveaux records.
Ils notent par exemple que la température moyenne atteinte en juillet pourrait être la plus chaude connue par la Terre depuis 100 000 ans, que les feux de forêt au Canada ont envoyé plus d’un milliard de tonnes de carbone dans l’atmosphère, que 735 millions de personnes souffraient de la faim de manière chronique en 2022, soit 122 millions de plus qu’en 2019, et que dans le même temps, les subventions accordées aux énergies fossiles continuaient d’exploser.
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- Chronique des désastres climatiques et écologiques produits par la civilisation industrielle : destruction créatrice d’argent, eau potable polluée, capitalisme « vert », COP28, bombes climatiques TOTAL, glaciers...
TotalÉnergies : 33 « bombes climatiques » en prévision
TotalÉnergies : 33 « bombes climatiques » en prévision : À travers le monde, TotalÉnergies est impliquée dans trente-trois projets super-émetteurs, qui risquent de « faire exploser le climat ». Tel est le résultat d’un rapport publié par Greenpeace, le 25 octobre, intitulé « Les bombes climatiques de TotalÉnergies, la forêt derrière l’arbre Eacop », qui liste les projets fossiles auxquels la major participe.
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« Ces projets sont non seulement un désastre pour le climat, mais sont également susceptibles d’alimenter des situations de corruption, de conflits armés, de violations des droits humains et des libertés fondamentales », rappelle Edina Ifticène, chargée de campagne énergies fossiles pour Greenpeace France. La majorité de ces projets super-émetteurs sont situés dans des États en guerre, et/ou dans des pays où les régimes sont jugés « autoritaires ».
Voir aussi : Énergies fossiles : les pays foncent droit dans le mur
Les pays producteurs d’énergie fossile condamnent l’humanité à un avenir catastrophique. Telle est la principale conclusion d’un rapport publié le 8 novembre par le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) et d’éminents instituts de recherche internationaux. Ses auteurs ont estimé l’évolution prévue de la production mondiale de combustibles fossiles à partir des projections des principaux pays producteurs.
Résultat : les gouvernements envisagent de produire en 2030 une quantité de combustibles fossiles plus de deux fois supérieure (110 %) à celle compatible avec une limitation du réchauffement climatique à 1,5 °C. S’ils persistent dans leur délire carboné, l’objectif de 2 °C de réchauffement par rapport à l’ère préindustrielle devrait lui aussi exploser : leur trajectoire de production actuelle dépasse de 69 % celle permettant de rester sous ce seuil.
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Force est de constater que les promesses formulées lors de la signature de l’Accord de Paris, il y a huit ans, sont restées en l’air. Si l’on se fie aux plans des gouvernements, la production mondiale de charbon devrait continuer d’augmenter jusqu’en 2030, et celle de pétrole et de gaz au moins jusqu’en 2050.
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NOTE : Comment pourrait-il en être autrement dans un système techno-capitaliste-étatiste-productiviste ?
Et ce ne sont pas seulement les pays producteurs d’énergies fossiles les responsables, mais tous les pays acheteurs de ces énergies, et tous les pays acheteurs des produits industriels fabriqués à l’aide de ces énergies fossiles, c’est à dire la totalité des Etats et des entreprises capitalistes.
La marche capitaliste vers la collision écologique,
La marche capitaliste vers la collision écologique, par André Villar
La contradiction entre la forme sociale capitaliste-moderne et le monde concret et sensible se manifeste également par une érosion croissante des fondements écologiques et matériels de la Terre. Avec chaque développement technologique, moins de travail est mobilisé pour produire une quantité donnée de marchandises. Cela signifie que moins de travail humain est coagulé dans le corps de chaque marchandise. En d’autres termes, elles valent de moins en moins. Comment le système peut-il échapper à cette contradiction ? En produisant plus d’unités du même produit. Si la valeur de chaque marchandise a diminué de moitié en raison des nouveaux développements technologiques, il faut produire deux fois plus de produits pour compenser la perte. Et comme ce mouvement ne s’arrête pas et que le système ne peut se préserver que par l’expansion de sa propre forme, toute cette logique a conduit à une croissance du processus de dilapidation des fondements naturels de la vie. Il s’agit d’une sorte de « taux d’accélération de la consumation du monde », qui augmente inexorablement au cours de l’histoire du capitalisme.
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Il s’agit donc d’un phénomène qui ne peut être envisagé de manière linéaire. Après avoir dépassé certaines limites, il est possible de faire des bonds énormes, des réactions en chaîne et une escalade incontrôlable. Ainsi, les perspectives les plus catastrophiques d’hier finissent toujours par pâlir devant des pronostics encore plus terrifiants. Cependant, même tous les avertissements ne sont pas en mesure de bloquer la logique en cours. Si elle n’est pas arrêtée, elle se poursuivra comme un bolide malgré tous les avertissements et toutes les alertes. Jusqu’à l’abîme.
Comment le capitalisme a tué nos campagnes
Comment le capitalisme a tué nos campagnes
En mars dernier, à partir d’un ouvrage de Patrick Chastenet, nous évoquions plusieurs penseurs de l’écologie anarchiste. Parmi eux, le bordelais Bernard Charbonneau, dont l’un de ses principaux ouvrages Tristes Campagnes, initialement publié en 1973, est réédité par L’Echappée. C’est que son sujet – la destruction des campagnes – est, malheureusement, plus que jamais d’actualité… Tristes Campagnes évoque la manière dont des cultures populaires, locales (patois, architecture, métiers…) ont été annihilées, les fermes familiales en polyculture et la paysannerie abandonnées…
Bernard Charbonneau, extrêmement attaché au Béarn et au Pays basque, n’était pas qu’un auteur mais aussi un militant actif : cofondateur en 1973 du comité de défense Soussouéou-Osso qui s’opposait à la construction d’une station de ski, créateur du Comité de défense de la côte aquitaine qui tentait de contrer l’aménagement touristique et industriel du Sud-Ouest… Retour sur sa pensée éclairante sur la manière dont le capitalisme et la société marchande détruisent la campagne.
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Ces changements ne sont pas l’effet de la « main invisible du marché » mais de politiques conscientes : « Du paysan, la subvention pour les défrichements passe aussitôt à l’entrepreneur qui loue les machines, et de celui-ci à l’industriel qui les fabrique. L’argent versé à l’agriculture l’est en réalité à la chimie ; les prêts accordés à l’élevage industriel le sont à Sanders, pour finir à Saint-Gobain. Ce sont les trusts qui possèdent le monopole d’une campagne où régnait autrefois la petite propriété ». « Au nom de la rentabilité, on détruit l’exploitation familiale de polyculture établie ici depuis des siècles pour la remplacer par la grande entreprise travaillant pour le marché européen ou mondial ». Il casse l’idée qu’il s’agirait de politiques inévitables, nécessaires… S’il s’agissait de nécessités, il n’y aurait pas besoin d’activement subventionner ces changements profonds. Pour Charbonneau, la destruction de la polyculture familiale est une politique de classe qui ne se fait pas seulement pour des raisons économiques : la campagne était un des secteurs qui échappait encore à la grande industrie, il fallait donc l’aider à y étendre son contrôle.
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La nature n’a jamais été autant attaquée et les gouvernements n’ont jamais autant parlé de « la protéger ». Ce paradoxe n’échappe pas à Bernard Charbonneau : « curieuse protection de « l’environnement » ainsi prise en charge par la caste dirigeante du système qui la pille », « la nature est aujourd’hui protégée par ses assassins ».
Évidemment la question de la « protection » se pose généralement une fois que le mal est fait…
On va protéger un site parce que c’est l’ensemble du pays qui est en danger.
On retrouve le paradoxe du tourisme : protéger la nature c’est l’aménager, « lui faire de la publicité et l’équiper pour la vendre ». Elle devient alors un produit, une marchandise et cesse d’être réellement la nature.
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Pour vivre, une collectivité humaine doit produire. Toutefois on ne vit pas pour produire. C’est un des penchants morbides du capitalisme. Ce productivisme, qui est confondu avec le progrès, est si fort qu’il n’est pas propre au capitalisme et que les tentatives de systèmes alternatifs (l’URSS en tête) l’ont également repris.
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Au fond, c’est la notion même de progrès, bien souvent limitée au « progrès matériel », que Bernard Charbonneau invite à questionner. Bien sûr notre confort a augmenté (pour combien de temps ?), nous avons la sécurité sociale, nous vivons plus longtemps… Mais nous avons aussi des habitats laids, la bombe atomique, la police partout. Dans le cas des campagnes, l’auteur n’hésite pas à évoquer un « ethnocide » c’est-à-dire la destruction de l’identité culturelle d’un groupe, dissimulé derrière le progrès technique.
Si notre durée et niveau de vie se sont élevées, est-ce que nos vies sont plus « pleines » ? Sommes-nous plus heureuses et heureux ?
Bernard Charbonneau s’intéresse par exemple à la nourriture en soulignant l’impuissance de l’industrie agricole à produire « des nourritures dignes de ce nom »
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Objectif 1,5 °C : la fenêtre se referme dangereusement
C’est confirmé :
Objectif 1,5 °C : la fenêtre se referme dangereusement - L’objectif de 1,5 °C de réchauffement semble inatteignable au vu du budget carbone restant, conclut une nouvelle étude. Une alerte qui doit pousser à l’action, selon les climatologues.
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« Il est important de comprendre qu’on est sur une pente de plus en plus glissante et que toute inversion de tendance est bénéfique, explique Gerhard Krinner. Si certains phénomènes sont irréversibles comme la fonte de certains glaciers, beaucoup d’autres comme la vitesse et l’ampleur du réchauffement seront atténués si on ralentit les émissions. »
Et au premier auteur de l’étude, Robin Lamboll, d’ajouter : « Chaque fraction de degrés de réchauffement rendra la vie plus difficile pour les populations et les écosystèmes.
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« Une constante intervention politique et économique visant à saboter la lutte contre le dérèglement climatique »
On apprenait en février 2023 que le climato-négationnisme connaît un réveil en France. Quatre chercheurs du CNRS, étudiant à la loupe binoculaire le réseau Twitter, y découvraient 10 000 comptes actifs niant d’une manière ou d’une autre la réalité du dérèglement. David Chavalarias, l’un des auteurs, écrivait : « Entre 2021 et l’été 2022, l’activité des comptes “dénialistes” a été multipliée par six ». Sans le moindre « argument » nouveau depuis des décennies. Selon les négateurs, il y aurait réchauffement – au mieux –, mais sans aucune preuve certaine que les activités humaines en soient les responsables.
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Quelques extraits des désastres en cours
- Pour nos habits, les ouvrières du textile souffrent en Tunisie - https://reporterre.net/Pour-nos-habits-les-ouvrieres-du-textile-souffrent-en-Tunisie
- La politique agricole de la France, médiocre pour le climat - Les paysans se mobilisent pour plus d’aides agroécologiques. En France, la politique agricole commune n’est pas à la hauteur du défi climatique, selon le Cabinet Carbone 4.
- Argentine, Uruguay, Islande : l’horreur des « fermes à sang » - C’est en enquêtant sur le commerce de viande de cheval que deux associations de défense animale, l’une suisse, Tierschutzbund Zürich (TSB), l’autre allemande, Animal Welfare Foundation (AWF), ont découvert puis approché en 2015 ce type de ferme en Argentine et en Uruguay. D’autres enquêtes ont depuis révélé la présence de fermes similaires en Islande. Leur business ? Prélever du sang sur des juments enceintes.
- Dans les Alpes, des obsèques pour les glaciers disparus - L’hécatombe se poursuit parmi les glaciers. Leur fonte s’accélère à une vitesse « hallucinante », alertent les experts. Celui de Sarenne, en Isère, vient de disparaître.
- Crise de l’eau en Europe : la situation est plus grave que ce que l’on pensait - La sécheresse historique de cette année ne constitue en réalité que la partie émergée de l’iceberg : de nouvelles études révèlent le déclin alarmant du niveau de l’eau dans les aquifères du continent.
- Course aux minerais : la Chine prête à racler les fonds marins - De nouvelles négociations internationales sur l’exploitation des fonds marins s’ouvrent lundi 30 octobre en Jamaïque. Acteur discret mais essentiel, la Chine se prépare à une possible ruée vers l’or sous-marine.
- Pesticides dans le vin : le combat d’une lanceuse d’alerte réduite au silence - Condamnées à verser 143 000 euros et à garder le silence pour avoir publié une étude sur les pesticides dans les vins labellisés, une association et sa porte-parole ont réuni la somme et obtenu le droit de faire appel.
- « On n’aura rien à manger » : en Amazonie, une sécheresse historique - Au Brésil, le Rio Negro, un affluent de l’Amazone, a atteint son niveau le plus bas depuis 121 ans. Avec des conséquences désastreuses pour la biodiversité et les populations.
- Octobre bat un nouveau record de chaleur à l’échelle mondiale : C’est une nouvelle anomalie « exceptionnelle ». Le mois d’octobre 2023 a enregistré une température moyenne de 15,38 °C à la surface du globe. Soit 0,4 °C de plus que le précédent record pour un mois d’octobre, qui datait de 2019, et même 1,7 °C de plus que la moyenne des mois d’octobre sur la période 1850–1900. (...)
- La fonte des glaciers du Groenland n’a jamais été aussi rapide - La vitesse de fonte des glaciers du Groenland a doublé ces 20 dernières années, montre une récente étude. Une mauvaise nouvelle pour l’élévation du niveau des mers et des océans de la planète. (...) Le constat est cependant tout sauf un encouragement au fatalisme. Plus on limitera le réchauffement en diminuant drastiquement nos émissions de gaz à effet de serre, moins les conséquences seront catastrophiques. « L’inertie est immense, le réchauffement provoqué actuellement continuera à faire monter le niveau des mers sur trois siècles, prévient Lydie Lescarmontier. Les décideurs doivent avoir en tête que leurs actions aujourd’hui dessinent le trait de côte de nombreux pays pour des siècles. »
- « Nous ne savons pas vivre sans glacier » - Alors que les glaciers sont menacés de disparition par le changement climatique, la France organise le One Planet – Polar Summit. Mais ses objectifs manquent d’ambition, dit le glaciologue Jean-Baptiste Bosson. (...) J’avais écrit, dans un article scientifique publié dans Earth’s Future en 2019, qu’ils pouvaient et devaient être considérés comme des « écosystèmes clés de voûte » : ils n’ont pas l’air si importants et pourtant, s’ils ne sont plus là, toute la planète change… Les glaciers influencent le niveau marin, le climat, le cycle de l’eau douce et ainsi la distribution des écosystèmes, du vivant, des activités humaines, de nos infrastructures.
La fonte des glaciers, et notamment des deux calottes continentales du Groenland et de l’Antarctique, induirait une élévation du niveau marin de 66 mètres, une modification en profondeur du climat… Il est important de rappeler que depuis 250 000 ans que nous sommes là (Homo sapiens), nous avons toujours vécu avec des grands glaciers sur Terre ! Autrement dit, nous ne savons pas vivre sans glaciers, sans leur contribution au climat, leur soutien à l’étiage, leur influence globale. - Certains pesticides sont aussi des « polluants éternels », révèlent deux ONG - Environ 12 % des substances actives des pesticides de synthèse autorisées dans l’Union européenne appartiennent à la famille des PFAS, alerte un rapport de l’association Générations futures et du réseau Pesticide Action Network Europe publié jeudi. (...) Rendue possible par une béance de la réglementation européenne, leur utilisation constitue une source méconnue et sous-estimée de dissémination de ces « polluants éternels » dans l’environnement, et en particulier dans les nappes phréatiques. (...)
- Les alertes à la pollution de l’eau potable se multiplient en France - La recherche de nouvelles substances chimiques, en particulier les produits de dégradation des pesticides et les PFAS, conduit à des fermetures de captages et des dépassements de seuils réglementaires ou sanitaires de l’eau distribuée.
- Vous balader en forêt vous expose désormais à une amende - Pénétrer sans autorisation dans une forêt privée est puni depuis 9 mois d’une amende. Une « privatisation des espaces naturels », dénonce-t-on à gauche. Et un outil pour réprimer les écologistes luttant contre la destruction des bois.
- Dans le Pas-de-Calais, une nuit de crues « historiques » - Après de nouvelles fortes crues, les habitants du Pas-de-Calais se disent « fatigués » et angoissés. Retour sur une nuit où nombre d’entre eux ont évité le pire.
- Les voitures électriques assoiffent les pays du Sud - Pour extraire des métaux destinés aux voitures électriques des pays les plus riches, il faut de l’eau. Au Maroc, au Chili, en Argentine… les mines engloutissent la ressource de pays souffrant déjà de la sécheresse.
- « Après le dieselgate, nous nous dirigeons tout droit vers un “electric gate” » - Pour l’ingénieur et essayiste Laurent Castaignède, le développement actuel de la voiture électrique est un désastre annoncé. Il provoquera des pollutions supplémentaires sans réduire la consommation d’énergies fossiles. (...) La première pollution de la voiture électrique, c’est de créer un écran de fumée qui occulte une inévitable démobilité motorisée. Le technosolutionnisme joue à plein, via des batteries révolutionnaires qui entretiennent le messianisme technologique, comme pour esquiver la question politique du changement nécessaire des modes de vie.
- « Nouveaux OGM » : la dérégulation s’accélère - Députés et associations environnementales sont fort inquiets. À Bruxelles, l’assouplissement de la réglementation sur les « nouveaux OGM », issus de l’édition génomique, pourrait aboutir très rapidement.
- La chaleur pourrait causer 5 fois plus de morts d’ici 2050
- Le glyphosate va être réautorisé pour dix ans dans l’Union européenne : Faute d’accord entre les États européens, le glyphosate va être réautorisé pour dix ans au sein de l’Union européenne (UE). La décision a été annoncée le 16 novembre par la Commission européenne. (...) Les polémiques autour du glyphosate durent depuis de nombreuses années. Emmanuel Macron avait promis dès 2017 de l’interdire « au plus tard » en 2021, avant de revenir sur son engagement. Ce produit, véritable clé de voûte de tout le système agroindustriel, est suspecté par de nombreuses études scientifiques d’être néfaste pour la santé humaine et pour les écosystèmes. (...) + Réautorisation du glyphosate : « L’Europe ferme les yeux sur la perte de biodiversité » : Le glyphosate a été réautorisé pour dix ans par un vote de l’UE ce 16 novembre. Martin Dermine, de PAN Europe, alerte sur le fait que le pesticide a aussi des conséquences pour les plantes et les animaux.
- Au Brésil, un immense sanctuaire de biodiversité part en fumée : Le Pantanal, sanctuaire de biodiversité brésilien et plus large zone humide de la planète, est en proie à des incendies « hors de contrôle », rapporte Libération. Entre le 1er et le 12 novembre, les satellites de l’Institut brésilien de recherches spatiales (Inpe) ont décompté 2 256 foyers d’incendie. C’est onze fois plus qu’il y a un an.
- Mollusques, poissons... Tous contaminés par des microplastiques : Toutes les espèces aquatiques des embouchures des rivières se déversant dans la Méditerranée et l’océan Atlantique sont contaminées par des microplastiques
- « Se nourrir ou se chauffer » : huit jeunes sur dix ont froid en hiver - Plusieurs jeunes ont dénoncé devant le ministère de l’Économie, le 17 novembre, l’inaction du gouvernement en matière de précarité énergétique.
- Les paysannes du Sud, premières victimes de la crise climatique - Lorsque le changement climatique affecte l’agriculture, les femmes en deviennent d’autant plus vulnérables. Une situation particulièrement marquée dans des pays d’Afrique et d’Asie, montrent des chercheurs.
- 90 % des hirondelles d’Île-de-France ont disparu en 20 ans (...) En vingt ans, 90 % des hirondelles ont disparu dans la région. Le chiffre grimpe à 95 % pour les tourterelles des bois. Les faucons crécerelles, ou encore les espèces vivant en milieu agricole très ouverts comme les alouettes des champs et la linotte mélodieuse essuient aussi une chute drastique de leur population. Certaines espèces étudiées, comme le tarier des prés ou le pipit farlouse, se sont déjà éteintes en Île-de-France. D’autres, comme la caille des blés ou le bruant proyer, sont sur le point de connaître le même sort (...) la région francilienne est un miroir grossissant du déclin de la biodiversité en France. Celui-ci est dû à l’urbanisation et à l’agriculture intensive.
- L’Europe et la Nouvelle-Zélande signent un accord climaticide
- 50 % de pesticides en moins ? L’Europe dit non
- L’indispensable écosystème des sols menacé par les sécheresses - Les microbes présents dans le sol sont garants de sa fertilité et de la résistance de ses cultures. Les sécheresses intenses de plus en plus fréquentes menacent de détruire ces écosystèmes fragiles. (...) « On savait déjà que la sécheresse affectait la biodiversité des sols, mais ce qu’on a découvert, c’est cette transition vers un état nouveau. La communauté microbienne a tellement divergé qu’elle ne peut pas retrouver sa condition initiale » (...) En somme, lorsque l’écosystème est perturbé, l’effet protecteur de certains micro-organismes peut être amené à disparaître et les pathogènes ont alors la voie libre pour attaquer les plantes et les rendre malades. Dans l’étude chinoise, le sol est affaibli, car il est particulièrement acide, mais le mécanisme reste le même, quelle que soit l’origine de la perturbation. Par exemple, Irene Cordero avait elle aussi remarqué que les champignons pathogènes gagnent du terrain après les épisodes de sécheresse de ces expériences, une mauvaise nouvelle pour les plantes !
- Black Friday : des commerçants veulent censurer des pubs pour la sobriété - L’Agence de la transition écologique a lancé un spot publicitaire contre la surconsommation. Une campagne validée par Christophe Béchu, mais fortement décriée par des ministres et des commerçants. (...)Ne rien acheter, c’est tuer l’emploi, tuer le commerce physique, tuer la mode !
- À Madagascar, une chaleur jamais vue depuis quarante ans (...) En 2023, plus de 13 000 personnes sont mortes à cause des phénomènes climatiques extrêmes en Afrique, selon la base de données internationale sur les catastrophes EM-DAT.
- Le gouvernement veut donner plus d’argent aux agro-industriels - Grâce à un décret, le gouvernement pourrait accorder davantage de financements à la FNSEA, défenseur de l’agriculture industrielle. De quoi fragiliser les plus petits syndicats. (...) le ministère de l’Agriculture baisserait encore les fonds alloués aux alternatives agricoles, alors qu’en 2022 il avait déjà diminué les subventions à plusieurs organisations prônant une agriculture écologique et paysanne. (...) « Nous considérons que ce projet de décret, en l’état, représenterait une nouvelle atteinte importante au pluralisme syndical et à la démocratie au sein de la gouvernance des Chambres d’agriculture »
- Au Parlement européen, l’échec de la lutte contre le plastique : « Les députés européens ont choisi de se ranger du côté des producteurs d’emballages jetables et des géants de la restauration rapide. »
- JO d’hiver 2030 : la candidature de la France est « un contre-sens »
- « Tout a brûlé, que vais-je manger demain ? » La Bolivie dévastée par les incendies - En Amazonie bolivienne, les incendies sévissent depuis des mois. Trop longtemps laissés seuls face au drame, les locaux se sont organisés avec les moyens du bord, dérisoires.
- Un site nucléaire anglais attaqué par des hackers - Des hackers russes et chinois ont piraté le site nucléaire le plus dangereux du Royaume-Uni, a révélé le Guardian mardi 5 décembre.
- Émissions mondiales de CO2 : « On continue de foncer dans le mur » - Les émissions ont augmenté de 1,1 % par rapport à 2022, pour un total de 36,8 milliards de tonnes de dioxyde de carbone issu des énergies fossiles en un an, estiment les scientifiques.
Résistances aux avancées de la mégamachine
- Des bergers entravent les travaux de « la route à Wauquiez » - En Haute-Loire, Laurent Wauquiez accusent les opposants à la RN88, déviation destructrice de terres, d’être « extrémistes ». Leur mode d’action ? Amener des brebis sur le chantier, à la moindre bévue environnementale.
- « Stop au photovoltaïque » : des militants s’enchaînent à des engins de chantier - Des militants se sont enchaînés le 18 octobre à des engins de chantier détruisant une forêt des Alpes du Sud, pour y construire un parc photovoltaïque. Malgré la répression, la lutte se poursuit.
- Union européenne : les emballages ont encore de beaux jours devant eux - Après des mois de discussions et un intense lobbying des industriels, le projet de règlement européen sur les emballages se révèle peu ambitieux, regrette Charlotte Soulary, de Zero Waste France.
- Hôtel de luxe, téléphérique... Cet automne, la montagne se rebelle - Hôtel de luxe, téléphérique... Cet automne, la montagne se rebelle
- Saïx, symbole d’une dépossession : Bref récit commun d’un weekend d’action contre l’A69 - Les 21 et 22 octobre dernier se tenait une grande mobilisation contre la construction de l’A69 à Saix. Nous avons reçu ce récit analytique signé Jeunesse Autonome Contre-Productiviste,« un groupe de potes, qui s’agitent ensemble, qui s’accordent (souvent) ou s’opposent (parfois), dont les sensibilités et les avis diffèrent ou se complètent mais qui ont été réunis pour tenter d’y voir plus clair sur ce que nous, en tant que groupe, avions vécu, et les limites que nous avons perçues tant dans le fonctionnement de notre petit groupe que dans le fonctionnement plus global de ce rassemblement. » Ce récit n’a pas vocation à être polémique ou moralisateur mais propose « une trace, un ressenti autant qu’un bilan stratégique et tactique ». (...)
- Dans la nuit du 3 au 4 décembre, dans le cadre des journées d’actions contre Lafarge et le monde du béton, nous avons décidé d’agir pour mettre un coup d’arrêt à la production de la cimenterie Vicat de Saint Egrève. - Dans la nuit du 3 au 4 décembre, dans le cadre des journées d’actions contre Lafarge et le monde du béton, nous avons décidé d’agir pour mettre un coup d’arrêt à la production de la cimenterie Vicat de Saint Egrève.
- Les Soulèvements de la Terre, le vent nouveau de la lutte écolo - Depuis deux ans, Les Soulèvements de la Terre sont devenus le fer de lance des contestations écologiques en France. En fédérant autour d’eux, ils ont déjà remporté plusieurs victoires et inauguré de nouvelles formes de luttes.
Assumant plus de radicalité et plus de conflictualité avec les pouvoirs en place, ils ont réussi à bouleverser les rapports de force jusqu’à infliger, jeudi 8 novembre, un terrible camouflet au ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, en faisant annuler le décret de dissolution du gouvernement.
Avec son imaginaire subversif, ses modes d’action promouvant le sabotage, ses nombreux relais locaux et sa volonté farouche de ne pas se cantonner à la simple indignation, le mouvement a su créer un engouement inédit autour d’une écologie combative, sans aucun compromis dans la défense de la Terre.
Il a composé des alliances puissantes avec des syndicats, des associations environnementales et des penseurs de l’écologie tout en suscitant un fort écho médiatique. En mobilisant des dizaines de milliers de personnes, il a aussi pu montrer que les actions de masse n’étaient pas forcément incompatibles avec une certaine forme de radicalité.
(...) « L’engouement autour des Soulèvements de la terre est inespéré, dit l’écrivaine Corinne Morel Darleux, avec le recul. C’est une des meilleures nouvelles des dernières années. Ils sont venus combler un angle mort stratégique des mouvements écolo et ont fait basculer le centre de gravité de l’action politique vers des milieux auto organisés, impossibles à récupérer par l’institution. » (...)
Les petits gestes sont impuissants face aux grandes pollutions.
Stop à la culture de l’échec.
« Nos mouvements poursuivent habituellement une stratégie de guerre d’usure : une lutte lente et prolongée, qui vise à affaiblir l’ennemi jusqu’à ce qu’il s’effondre lui-même. Dans notre contexte, nous nous opposons à un projet destructeur à la fois. Cette stratégie échoue. Nos victoires occasionnelles contre telle ou telle réforme n’affaiblissent pas réellement les institutions qui développent l’exploitation industrielle ; au mieux, nous ne faisons que ralentir la vitesse à laquelle elle se renforce.
Même si nous avions les ressources pour mener une guerre d’usure, ce qui n’est pas le cas, nous n’avons certainement pas le temps. La guerre d’usure est absurde dans notre position : nous devons changer d’objectif pour gagner en efficacité stratégique.
Pour aller au-delà d’une stratégie d’usure, nous devons penser en matière de systèmes, de flux, de nœuds et surtout de goulots d’étranglement. Nous devons comprendre comment le pétrole, le charbon et le gaz sont extraits, transportés, transformés, distribués et brûlés. Nous devons comprendre à quel endroit le système est faible et à quels endroits nous pouvons intervenir pour un impact maximum (...) »
✊ Pour apprendre à vaincre, lisez la suite : https://antitechresistance.org/arreter-perdre-nos-luttes-guerre-usure-mauvaise-strategie/
- Chronique des désastres climatiques et écologiques produits par la civilisation industrielle : destruction créatrice d’argent, eau potable polluée, capitalisme « vert », COP28, bombes climatiques TOTAL, glaciers...
☠️ GLYPHOSATE : LA FRANCE S’ABSTIENT, L’UNION EUROPÉENNE L’AUTORISE POUR 10 ANS DE PLUS
Commercialisé par Monsanto à partir de 1974 sous le nom de « Round-up », le glyphosate est aujourd’hui le pesticide le plus utilisé en France et dans le monde. Il est suspecté d’être cancérigène, il affecte le développement neurobiologique, perturbe nos hormones, peut provoquer des malformations de fœtus… Le glyphosate est aussi classé toxique pour les organismes aquatiques. Il est pourtant retrouvé dans la plupart des cours d’eau européens.
Pire, nous sommes toutes et tous empoisonnés. Une vaste étude réalisée sur plus de 6000 personnes de toute la France avait été publiée le 12 janvier 2022 dans la revue scientifique spécialisée Environmental Science and Pollution. Et les chiffres sont sans appel : 99,8% des échantillons d’urine testés contiennent du glyphosate.
Avant sa première élection, Macron avait promis une sortie du glyphosate en trois ans, c’est-à-dire avant 2020. Dès le printemps 2018, l’Assemblée Nationale avait rejeté l’interdiction du produit chimique. En France, certains produits à base de glyphosate sont même homologués pour traiter un blé mûr juste avant la récolte. Ce qui explique sa présence importante dans l’alimentation humaine, notamment dans les produits dérivés du blé comme le pain, des aliments de base.
La commission européenne, totalement contrôlée par les lobbies, annonçait son intention de prolonger l’autorisation du glyphosate pour 10 années supplémentaires à la rentrée. Ce jeudi 16 novembre, les représentants des États membres de l’Union Européenne disent n’avoir « pas trouvé d’accord sur la proposition de renouvellement de l’herbicide ».
La France s’est abstenue à Bruxelles, ce qui permet donc à l’Union Européenne le prolongement de l’autorisation pour 10 ans. Sans opposition, c’est le statu quo. Les promesses de Macron n’engagent que ceux qui l’écoutent encore.
10 ans de plus, c’est 10 ans d’agriculture chimique et polluante de plus sans entrave, ce sont des sols intoxiqués, ce sont des êtres humains et des animaux malades. C’est une victoire éclatante du lobby des pesticides, qu’on retrouve au niveau européen comme au ministère de l’agriculture français.
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🇧🇷 BRÉSIL : CATASTROPHES CLIMATIQUES EN SÉRIE
🔴 L’hémisphère sud arrive en été. Depuis le début du mois de novembre, le Brésil subit des chaleurs extrêmes. La région du centre ouest à été la première atteinte, suivie par toutes les autres régions de cet immense pays, qui ont affronté des températures bien au-dessus des normales de saison.
La ville de Cuiabá a dépassé les 40°C pendant 13 jours d’affilée, un enfer. À Rio, lors d’un concert de Taylor Swift, une étudiante de 23 ans, Ana Clara Benevides Machado, est décédée à la suite d’un malaise dû à la chaleur, la température ressentie était de 60°C. À Manaus, au cœur de la forêt amazonienne, les chaleurs sont agrémentées d’épaisses fumées provenant des feux de forêts et de l’absence de pluies, l’air déjà lourd devient irrespirable. Des habitants de Manaus racontent avoir des vertiges, des irritations aux yeux et des difficultés à respirer. Cette chaleur inhabituelle serait en partie dû au phénomène climatique El Niño, qui rend plus difficile l’entrée des courants d’air humide et donc de la pluie sur le continent sud américain.
🔴 Si les habitants des grandes villes traversent avec difficulté cette vague de chaleur, les habitants des campagnes en souffrent encore plus. Notamment dans le Nord, une des régions les plus pauvres du pays et qui abrite la forêt amazonienne. C’est dans cette région que la rivière Amazone à atteint son plus bas niveau depuis la création des mesures de niveaux de l’eau, il y a 120 ans. Le plus long fleuve du monde s’assèche.
Des dauphins roses – une espèce rare de dauphins d’eau douce déjà en voie d’extinction vivant dans ce fleuve – ont été retrouvés morts par centaines suite aux chaleurs. 10% des individus du lac Tefé ont été décimés. Beaucoup de poissons meurent par asphyxie, puisque par endroits l’eau des rivières s’est transformée en boue. Le long de ce fleuve de presque 7000 kilomètres existent des centaines de communautés d’indigènes, de pêcheurs, de "quilombolas" – des communautés autonomes de descendants d’esclaves en fuite – ou de "ribeirinhos" dont le seul accès au village et au monde extérieur est le fleuve.
Ces communautés se retrouvent isolées, sans possibilité de naviguer pour atteindre écoles, hôpitaux et villes alentour, rendant quasiment impossible l’approvisionnement en eau ou en nourriture de ces personnes. De plus, elles ne peuvent plus compter sur leurs moyens habituels de subsistance, les puits sont à sec et la pêche impossible. Ce sont des centaines de personnes qui se retrouvent prises au piège par l’assèchement de la rivière.
🔴 Dans le Nordeste, la région du Sertão déjà connue pour ses sécheresses interminables observe, en 2023, une baisse de 90% de la population de mammifères. Les habitants abandonnent de plus en plus leur mode de vie rural pour rejoindre les centres urbains et échapper à la faim.
🔴 Au sud du pays c’est l’excès d’eau qui pose problème, après un cyclone dévastateur en septembre ayant provoqué la mort de 48 personnes. Des pluies diluviennes se sont abattues à plusieurs reprises en octobre et novembre, causant des inondations importantes et laissant des dizaines de milliers de personnes sans abri.
🔴 Pour le chercheur José Marengo, l’épisode de chaleur, de sécheresse et de pluies extrêmes que le Brésil traverse depuis 3 mois correspond aux prévisions climatique pour 2050. Si le phénomène El Niño est bien le principal agent de ces catastrophes, il n’empêche que le changement climatique intensifie ces phénomènes qui pourrait devenir la norme d’ici 25 ans.
(posts de Contre Attaque)
Comment le changement climatique pourrait réveiller les volcans
Comment le changement climatique pourrait réveiller les volcans - Des études récentes montrent que les conséquences du réchauffement climatique pourraient avoir une influence sur l’activité des volcans dans le monde.
(...)
La chose est peu intuitive mais la manière dont nous réchauffons l’atmosphère peut avoir des conséquences jusque dans les entrailles de la Terre, là où se forme le magma. Le lien entre les deux ? La perturbation du cycle de l’eau causée par le changement climatique. La glace, l’océan et les pluies reposent ou tombent en effet sur les roches et agissent sur leurs caractéristiques.
« Nous commençons à réaliser que la géosphère et l’hydrosphère sont des composants interconnectés de manière complexe dans le système terrestre, caractérisés par des boucles de rétroaction positives et négatives. Ce sont des mécanismes passionnants, mais mal compris, principalement parce que nous avons commencé à les étudier seulement récemment », prévient Jamie Farquharson, volcanologue
(...)
Le processus est bien documenté. Lors de la dernière grande déglaciation, il y a 12 000 ans, le retrait massif des glaciers a entraîné un regain d’activité volcanique, dont les cendres ont été retrouvées par les chercheurs dans les sédiments. Même pour des variations de volumes de glace moindres que lors de ces transitions entre ères glaciaire et interglaciaire, une étude publiée en 2018 dans la revue Geology montrait une corrélation entre l’extension des glaciers en Islande et la fréquence des éruptions sur l’île.
(...)
« Il n’y a pas de consensus clair sur l’inertie dans la réaction des volcans, le temps de remontée du magma est très variable. Et la fusion en profondeur dépend aussi de conditions mal connues propres à chaque zone. On ne peut pas encore relier l’activité actuelle en Islande avec le changement climatique », tempère Virginie Pinel.
- Chronique des désastres climatiques et écologiques produits par la civilisation industrielle : destruction créatrice d’argent, eau potable polluée, capitalisme « vert », COP28, bombes climatiques TOTAL, glaciers...
🛢️LA COP 28 SUR LE CLIMAT DÉMARRE À DUBAÏ, SOUS LA DIRECTION D’UN ROI DU PÉTROLE
– La 28e conférence des nations unies sur le climat vient de s’ouvrir à Dubaï ce jeudi 30 novembre. L’indécence écocidaire est poussée à un niveau paroxystique –
D’abord parce que la COP 28 se déroule dans la pétro-monarchie de Dubaï aux Émirats-Arabe-Unis. Ce régime théocratique du golfe est le septième producteur mondial de pétrole. La conférence est donc organisée dans un pays responsable du changement climatique.
Autre élément ubuesque, le président de la COP 28 est le Sultan Ahmed Al-Jaber. Un dignitaire émirati, lobbyiste et patron d’une compagnie pétrolière nationale, mais pas seulement. Il est aussi le ministre de l’industrie de son pays. Pense-t-on sérieusement qu’un Magnat du pétrole, de surcroît ministre d’un Etat dont le modèle économique dépend quasi-exclusivement de l’exploitation et de la vente d’hydrocarbures à un quelques intérêts à freiner les émissions de gaz à effets de serre et les changements qu’il engendre sur le climat ?
Le Sultan Al-Jaber est à la tête d’un énorme groupe : l’ADNOC, « Abu Dhabi national Oil Company ». Depuis qu’il dirige l’entreprise d’Énergies-fossiles, la production de pétrole brut devrait atteindre 5 millions de barils par jour d’ici 2030. Ce chiffre équivaut à augmenter de 1,6 fois la production quotidienne de l’État du golfe qui est de l’ordre de 3 millions de barils/jours aujourd’hui.
Al-Jaber proposait en 2021 d’investir « 600 milliards de dollars tous les ans dans le pétrole jusqu’en 2030, pour satisfaire la demande énergétique mondiale ». Le Sultan est aussi un proche du patron du grand groupe énergétique français Total, Patrick Pouyanné. Un patron vorace, qui s’était augmenté son salaire de plus de 50% en pleine crise des énergies. En 2022, les deux hommes se rencontraient, sous l’égide de Macron qui rappelons-le, annonçait en lors de la campagne 2022 : "La politique que je mènerai dans les cinq ans à venir sera écologique ou ne sera pas". Lors de cette rencontre, un accord historique était signé entre multinationale Total et le groupe Abu Dhabi national Oil Company. Un contrat visant à développer l’exploitation de gaz et de pétrole aux Émirats-Arabe-Unis en garantissant l’augmentation des livraisons de diesel vers la France. Le climat les en remercie.
Dans un article du jour du journal Libération, on pouvait lire : « La 28e Conférence des Nations unies sur le climat s’est ouverte ce jeudi 30 novembre à Dubaï, aux Emirats Arabes Unis. Pour la première fois, les pays feront le bilan de leurs engagements depuis la signature de l’accord de Paris en 2015, pour tenter de limiter le réchauffement climatique à +1,5 °C, voire 2 °C. » On va faire simple, aucun accord n’a été respecté, les ventes d’hydrocarbures n’ont jamais été aussi élevées dans le monde et les événements météorologiques violents s’enchaînent à plus hautes fréquences et intensités. Nous habitons le désastre parce que les dirigeants n’ont pas levé le petit doigt pour le climat. Pire, les autorités françaises, interdisaient et réprimaient les mobilisations lors de la COP 21 à Paris, et assignaient des militants écologistes à résidence.
Les engagements pris lors de la COP 21 représentaient un accord historique. À la sortie en mars 2023 de 6e rapport du GIEC, il indiquait que les 1.5°C de réchauffement sont déjà presque atteint. Pour respecter la limite des 1.5°C, les 20 plus grandes puissances mondiales s’engageaient en 2015 à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre de 43% d’ici à 2030. En 2023 le résultat est limpide, le G20 a réduit ses émissions de 2%. Pas besoins d’une COP ou d’être scientifique pour tirer le bilan catastrophique des manquements.
Le journal poursuit : "Accusé de conflits d’intérêts, le président de la COP28 - et PDG de la compagnie pétrolière nationale émiratie - Sultan Ahmed al-Jaber sera scruté de près par les ONG, qui dénoncent l’influence des lobbys des énergies fossiles lors de ces conférences pour le climat." Sans blague... Pourquoi les organisations qui défendent l’environnement devraient-elle s’inquiéter ? Un dirigeant d’une industrie fossile, préside la 28e conférence des nations unies sur le climat, conférence organisée dans un État qui est le septième producteur mondial de pétrole. Qu’est-ce qui pourrait pousser les ONG à ce climat de défiance généralisée ? On se le demande ?
La COP 28 est aussi le théâtre d’une foire au lobbying. En effet, le cabinet McKinsey, qui conseille les pires groupes pétroliers du monde, fournit aux Émirats les études sur lesquelles se basera la COP 28. Problème : ces documents viennent contredire les objectifs des COP précédentes. Le même cabinet de conseil impliqué dans la casse notre système de retraites à jouer un rôle déterminant dans l’ébauche de la réforme du gouvernement.
Les puissances mondiales nous font une nouvelle fois la démonstration d’être passé maitre dans l’art de l’organisation de la supercherie. La mise en scène a un côté tragi-comique. Cette gigantesque farce pourrait prêter à faire rire, si la situation n’était pas aussi catastrophique pour tous les écosystèmes. Vite la révolution avant qu’il ne soit trop tard.
(posts de Contre Attaque)