Le « grand débat national » CONSULTATIF de Macron commence dans la commune de Grand Bourtheroulde par une très forte présence policière sur fond d’interdictions récurrentes de manifester.
Une expression populaire sous la menace de la matraque, de prison et d’amendes, ça montre la nature de ce pseudo-débat.
Voici pour moi les deux raisons principales pour lesquelles je conseille vivement de boycotter partout cette mascarade consultative :
- Dans l’Eure, le « Grand débat » en état de siège avant la venue de Macron
1. Un débat consultatif est vain
Le régime a la main sur les sujets du débat, son mode de déroulement, et il annonce à l’avance qu’il ne reviendra pas sur les mesures déjà prises.
Mais surtout, un débat CONSULTATIF est de l’enfumage intégral. En effet, une fois que les braves français auront discuté pendant des semaines, couché sur le papier patiemment des désirs et revendications, le Pouvoir, ET LUI SEUL, décidera de ce qu’il retient ou pas. Dans cette fumisterie organisée à grand frais, nous demeurons sans pouvoir et dans l’impuissance, simples pions manipulés au service des intérêts du régime et de ses alliés (partis, comme LR, PS, les Verts, syndicats réformistes).
Et le régime ne retiendra que les mesures en phase avec ce qu’il avait déjà décidé de faire, plus peut-être quelques miettes comme le 10 décembre pour tenter de diviser et de montrer qu’il écoute les peuples.
2. Un débat individualisé
Contrairement aux assemblées de gilets jaunes et aux débats sur les rond points, les modes de participations seront très individualisés :
> Via des cahiers de doléances dans des mairies
> Via des stands, dans les gares et les marchés
> Via des conférences de citoyens nommés par tirage au sort
> Via des débats en ligne sur une plateforme numérique dédiée
Seules les « conférences de citoyens » (le Pouvoir évite bien sûr le mot d’assemblées) auront un côté collectif, et encore, il faudra voir de plus près comment elles seront organisées.
Déjà, cette mention alerte : <<Le 14 janvier 2019, le premier ministre a confirmé que de Conférences citoyennes régionales seront organisées à partir du 1er mars pour élaborer des pistes concrètes à partir des contributions qui auront été déposées sur le site granddebat.fr ou envoyées par courrier postal à compter du 21 janvier. Édouard Philippe a indiqué qu’elles réuniront "des Français tirés au sort dans chaque région à des représentants de diverses parties prenantes".>>
On voit que les conférences se font sur des contributions individuelles posées sur le site, comment seront-elles sélectionnées, par qui ?
Ensuite, il y aura des « représentants de diverses parties prenantes », combien, qui, avec quel pouvoir ? On ne sait pas.
Des contributions individualisées, contrairement à une assemblée locale, ne permettent pas de faire travailler l’intelligence collective, où le groupe se dépasse et va plus loin qu’une collection juxtaposée de points vue individuels.
La manière de faire choisie par le régime est à son image, libérale, une collection d’individus avec ses intérêts privés et propres va déposer ses préoccupations.
C’est sans grand intérêt.
Le Pouvoir, après avoir orienté le « débat » (choix des thèmes) pourra piocher là dedans ce qui l’arrange pour conforter ses projets et maintenir les peuples dans la subordination.
- Venez participer au grand débat national !
Quand un politicien est obligé partout de se claquemurer derrière des murs, c’est qu’il y a un léger problème, Macron pourrait au moins démissionner.
Conclusion
Boycottons totalement le « grand débat national » CONSULTATIF de Macron" et continuons à faire des assemblées de gilets jaunes locales, et des assemblées d’assemblées.
Ne cautionnons pas cette mascarade en y participant, mais dénonçons là.
L’heure n’est plus à légitimer le régime en participant docilement à ses enfumages, mais à le destituer, à le renverser en étant intraitables.
Arrêtons de quémander une écoute du régime, de lui faire « remonter » des revendications, de lui prêter une légitimité en discutant avec ses représentants.
Organisons-nous, désavouons les pseudo porte paroles autoproclamés qu’adorent les merdias et le Pouvoir, multiplions les assemblées et les clubs d’éducation populaire, multiplions les débordements de toute sorte, affirmons nos revendications matérielles d’urgence, creusons nos objectifs et les nécessaires changements structurels.
- La poubelle pour le grand débat national
Liens édifiants :
- Trois conditions pour la suite du débat en cours - « On ne discute pas avec un LBD pointé sur la tempe »
- DEMAIN SE CONSTRUIT AUJOURD’HUI (suite) - Qu’un mouvement social passe le cap des fêtes de fin d’année, et se renforce dès les premiers jours de janvier révèle l’expression d’une crise profonde de notre société. Certains doutaient, le gouvernement, lui, redoutait,… mais la preuve est faite que c’est du sérieux.
Le passage de ce cap ne règle cependant pas tout, bien au contraire. La durée dans le temps va rendre compliquée l’épreuve et ce d’autant plus que le Pouvoir prend peu à peu ses dispositions pour déconsidérer le mouvement, l’effriter,… bref l’éliminer. - Des réflexions très pertinentes : boycott du "grand débat", refus de participer aux élections européennes, inventer en permanence d’autres formes d’actions, préciser revendications immédiates et objectifs structurels... - Macron à Grand Bourtheroulde : porter un gilet jaune ? 135 euros d’amende - Les gendarmes qui contrôlent l’entrée de la commune de Grand Bourgtheroulde ce mardi, jour de visite d’Emmanuel Macron, ont ordre d’exiger de ceux qui portent un gilet jaune qu’ils le retirent. Les personnes refusant d’obtempérer sont passibles de 135 euros d’amende a confirmé la gendarmerie à France-Soir. 1er jour du "débat" national, Le régime a une conception très ...autoritaire de la libre expression !
- Le « grand débat » lancé dans un département qui interdit les manifestations de Gilets jaune - Depuis un mois, des arrêtés préfectoraux interdisent tout rassemblement des Gilets jaunes dans de nombreuses communes de l’Eure. C’est pourtant ce département que le président de la République a choisi pour lancer le « grand débat national ». Grand-Bourgtheroulde, la commune où il se rend cet après-midi, est frappée d’un arrêté semblable depuis… hier.
- Le grand débat national : Dans l’Eure, le « Grand débat » en état de siège avant la venue de Macron - La commune de Grand-Bourgtheroulde dans l’Eure est en état de siège depuis hier soir avec la venue à 15h d’Emmanuel Macron pour lancer le début du grand débat national. Le choix de commencer ce grand débat dans cette région n’est pas anodin. Des arrêtés préfectoraux interdisent tout rassemblement des Gilets jaunes dans de nombreuses communes de l’Eure soumettant les Gilets Jaunes à de lourdes sanctions. Si l’on ajoute à cela le fait que la plupart des hôtels de la régions sont occupés actuellement par les forces de l’ordre et que la commune est fermée à toute personne n’ayant pas de justificatif, on ne voit pas bien qui il restera sur place pour « débattre ». On est bien loin de la volonté affichée par le gouvernement de renouer le dialogue.
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