Cette journée semble un exemple intéressant d’éléments qui nous permettront de collectivement nous préparer de manière plus efficace dans la réussite de nos actions futures.
La manifestation décidée en A.G de lutte le 1/12 et partie à 9h de l’hôpital et passée par la CAF (brièvement occupée), pôle emploi, la maison des syndicats ou encore le quartier fontbarlette est arrivée sans embuche au rendez-vous inter-syndicale de 14h à la CPAM.
Elle nous donne un exemple de notre capacité de mobilisation (une centaine de personnes) mais aussi de notre capacité d’action contre l’ogre étatique néolibérale et ses structures de flicages des populations (caf occupée). Ces exemples ont de quoi nous donner confiance quant à notre propre possibilité à lutter de manière organisée, efficace et horizontale dans le futur.
La manifestation de 14h a rassemblé plusieurs milliers (5000 au moins) de personnes entre la CPAM et le champ de Mars. Le nombre important de personnes (chose rare ces dernières années à Valence) et la multiplicité des organisations syndicales mais aussi des collectifs non syndiqués (gilets jaunes) est un élément positif pour notre prise de confiance et la suite des mouvements sociaux à venir.
Une foule importante a même divergé du parcours initial déposé et réussi à occuper la gare de Valence.
C’est après ce moment « charnière » de la journée qu’interviendront tous les éléments qui nécessiteraient selon moi une réflexion lors de nos actions futures.
Car, alors que cet heureux départ de manifestation « sauvage » avait permis la prise d’un lieu qui aurait put servir de point de ralliement et d’organisation pour la suite de la lutte (la gare), lieu d’autant plus représentatifs des luttes à venir (car ancien public et bientôt privatisé).
Cette occupation a été laissée pour tenter la prise du pont mistral, point de rencontre récurrent avec les forces de répression étatiques.
Mais loin d’être collective, cette décision n’a été prise que par un petit nombre de participants, beaucoup masculins, qui parlent fort et profite de cette facilité pour emmener la foule avec eux.
Cependant cette situation peut mettre (et a mit) nombre d’entre ces même participant en danger légal (encore deux personnes interpellés et ne disposant pas des infos du legal team organisée le matin) mais aussi physique (on connait aujourd’hui la facilité de nos chers cowboys à appuyer sur la gâchette de leurs armes d’éborgnement favorites).
Les questions qui pourraient se poser au préalable de ce type de décision pourraient être les suivantes : quelle est l’intérêt véritable de nos objectifs (qu’est-ce qu’on bloque vraiment ou non) ? Quels sont nos moyens(humains notamment) ? quelle est la présence policière sur le lieu de l’objectif ? Quelle est notre organisation préalable à notre tentative (legal team, street medics, préparation des participants (sérum phy, lunettes de piscine, masques...) ?
Si l’ensemble de ces points ne sont pas traités alors les personnes "meneuses" font prendre un risque considérable aux autre participants (combien des nôtres finiront en prison pour une tentative de prise d’un pont non stratégique et avec une chance de réussite proche de zéro compte tenu de la récurrence de ce type de tentative).
Je passerais ensuite sur les prises de paroles syndicales qui malgré l’intérêt des discours affichés et la bonne augure de leur rassemblement n’ont ensuite laissé place qu’aux bons vieux réflexes staliniens de dirigeants de sections pour qui les masses, loin d’être en capacité de décider horizontalement de leur destin collectif ont besoin d’un berger et d’ordres venus d’en haut (seule prise de parole des dirigeants de section en « AG », décision pyramidale pour l’organisation de la manifestation du lendemain ,pas de débat sur l’organisation collective de la suite du mouvement, « dissolution de la manifestation »....).
Suite à la décision de l’assemblée de lutte du 1/12, une proposition d’assemblée générale avait été annoncée afin de décider collectivement et de manière horizontale de la suite du mouvement et coordonner cette éventuelle suite.
Cette A.G n’a pu avoir lieu à l’horaire proposée car court-circuité par la « nécessité » d’aller aider les personnes qui se trouvaient face aux forces de répression étatique.
L’organisation d’une lutte collective et horizontale a donc du se soumettre à la nécessité d’aller apporté son soutien (logique) à une décision quasi individuelle d’aller se confronter aux forces de répression étatique pour la prise d’un pont dont l’utilité de la prise pourrait être discutée.
La soupe populaire nous a (heureusement) permis de pouvoir nous retrouver ensemble après la « dispersion » des manifestants devant le pont et l’interpellation brutale de l’un d’entre eux. La présence policière importante aux abords de champ de mars nous empêchant de nous sentir « comme à la maison ».
Cette soupe a permis l’organisation d’une petit assemblé générale et le commencement de discutions intéressante pour la suite des mouvement sociaux à venir. Sans déboucher sur une réelle prise de décision, plusieurs personnes se sont donnée rendez vous pour une prise de parole collective lors des prise de paroles syndicales et l’organisation d’une véritable AG devant la préfecture lors de la manifestation Valentinoise du 6/12.
Une trentaine de personnes ont ensuite été devant le commissariat de Valence pour protester contre la détention du camarade arrêté lors de la tentative de prise du pont mistral.
Affaire à suivre donc...
Organisons nous, nous travaillons, nous cotisons, nous décidons ! Pour toutes et tous pouvoir au peuple !
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