Arsenalisation de l’ensemble de la société, vers une militarisation totale entre guerre et « paix »

Se révolter avant le règne des machines de guerre « autonomes » d’une société cybernétique

vendredi 8 août 2025

Au chaos meurtrier quotidien de la « guerre économique », de l’écocide planétaire et des catastrophes climatiques, la civilisation industrielle et ses caporals veulent ajouter l’état de guerre permanent.
Avec la mondialisation et l’interdépendance des économies, tout peut faire guerre, tous les aspects de la vie servent à la guerre, où les notions d’alliés, de concurrents et d’ennemis se mélangent et fluctuent. Ce processus est nommé « arsenalisation ».

Dans ce modèle de société, s’il n’y a jamais eu véritablement de paix, mais une prospérité temporaire de quelques uns acquise sur la ruine de tous les autres, il semble que là on se dirige vers encore pire : une militarisation totale et permanente, un totalitarisme militaro-économique d’un nouveau genre. Une dystopie qui sera sans doute dirigée par des "IA", ces logiciels idiots mais habiles au calcul seront vite les seules structures assez rapides et synthétiques pour prendre en main l’arsenalisation totale de la société, la gestion complexe des guerres permanentes et aussi la prise en main de l’Etat et des choix politiques. Comme pour le boursicotage, les humains ne seront plus assez rapides et efficients pour suivre le rythme techno-numérique effréné. Resteront les logiciels et les robots, et peut-être quelques humains cyborgs, tandis que la masse des humains "biologiques" seront largués et conduits par la force robotique et les algorithmes en tant que chair à canons ou à patrons pour ceux qui ne se retrouveront pas au rebus.
Un monde entièrement techno-industriel ne peut qu’engendrer le règne des machines ...de guerre dans une société intégralement soumise à la cybernétique.Un monde silicium plus froid que la mort, mais avec de jolies couleurs.

- A moins qu’on se révolte pour de bon pour (re)prendre nos vies en main en s’extrayant des griffes de l’Etat et du Capital, par exemple à partir du 10 septembre 2025 en france ?
Car il ne s’agit pas juste de mieux redistribuer les "richesses" produites par le sang dans une société injuste et destructrice, mais de de tout revoir pour assurer un avenir vivable pour toustes.

- Extraits d’un article du Monde :

« La guerre n’est plus seulement un affrontement militaire et la mondialisation créée des interdépendances qui sont autant de vulnérabilités », explique Olivier Schmitt, professeur à l’université du Danemark du Sud et spécialiste des questions stratégiques, auteur notamment de Préparer la guerre (PUF, 448 pages, 24 euros).

« La guerre est permanente parce qu’elle est engagée dans un processus de “déspécification”, c’est-à-dire de réduction progressive de ce qui la distingue de la paix. Elle n’est plus cantonnée à certaines activités, accomplies par certaines personnes, à certains endroits, et à certains moments », résume Jean-Baptiste Jeangène Vilmer, ancien directeur de l’Institut de recherche stratégique de l’Ecole militaire et ambassadeur au Vanuatu, dans son livre Le Réveil stratégique. Essai sur la guerre permanente (Seuil, 240 pages, 22 euros). En principe, la guerre est le lieu d’une distinction claire entre ceux qui la font, les combattants, et ceux qui la subissent, les civils. En pratique désormais, et de manière croissante, cette distinction est brouillée.

- Voir ces livres notamment :

  • Le Réveil stratégique - Essai sur la guerre permanente, de Jean-Baptiste Jeangène Vilmer : À la fin du XXe siècle, nous pensions en avoir terminé avec la guerre. Non seulement elle est toujours là mais, de l’Ukraine au Moyen-Orient en passant par la péninsule coréenne et le détroit de Taïwan, le risque de guerre majeure – potentiellement nucléaire – n’a jamais été aussi grand.
    Ingérences, subversions, cyberattaques, terrorisme : prenant des formes de plus en plus variables, souvent ambiguës, la guerre est devenue permanente. Elle est présente partout, tout le temps et peut frapper tout le monde. L’information, le droit, l’énergie, la santé, les réfugiés, comptent parmi ses nouveaux leviers.
    C’est la fin de la naïveté et des illusions. De ce constat lucide et informé émerge la nécessité d’anticiper la guerre pour ne pas la subir. « Si tu veux la paix, prépare la guerre » : telle est la maxime qui appelle aujourd’hui un véritable réveil stratégique selon Jean-Baptiste Jeangène Vilmer.
    Anatomie de la guerre contemporaine, cet essai est discuté et prolongé par une contribution inédite du chef d’état-major des armées, le général Thierry Burkhard, et par les regards de quelques-uns des meilleurs spécialistes du sujet (Michel Goya, Beatrice Heuser, Olivier Schmitt et Alexandre Jubelin).
  • Préparer la guerre, de Olivier Schmitt : Les forces armées sont parfois perçues comme des institutions conservatrices, obsédées par les traditions et ayant souvent une guerre de retard. Pourtant, ce sont des institutions en changement permanent, devant sans cesse s’adapter à l’évolution du contexte sécuritaire international, aux nouveautés technologiques, ou aux instructions qui leur sont données par les responsables politiques. La résolution de cette tension entre la recherche de la stabilité (qui permet la cohésion) et le changement (qui assure l’adaptation aux défis sécuritaires), est au cœur de l’efficacité des forces armées, et donc de la puissance internationale d’un État.
    Cet ouvrage étudie ainsi de manière systématique un aspect fondamental, mais jusque-là trop méconnu, de la stratégie de défense : le changement militaire.
    Allant au-delà des phénomènes de mode sur la « transformation » ou l’ « innovation », il analyse en détails les facteurs politiques, organisationnels et stratégiques permettant aux organisations militaires de s’adapter à leur environnement sécuritaire. Il livre ainsi des clefs précieuses pour les citoyens, décideurs et chercheurs soucieux de comprendre la dynamique des rapports de force internationaux.

Récemment, sur Ricochets :

Arsenalisation de l’ensemble de la société, vers une militarisation totale entre guerre et « paix »
Vers un monde cybernétique autonomisé

- L’Etat et le Capital ont d’autres priorités que la décence commune et le bien vivre : les IA, les avions de guerre hors de prix et les blindés pour la répression sont pour eux essentiels, pas les moyens pour lutter contre les incendies attisés par leur système, et encore moins les actions pour démanteler les causes du réchauffement climatique et de l’écocide. Ils ne vont pas se démanteler eux-mêmes !, à nous de le faire.

L’arsenalisation de l’ensemble de la société, vers une militarisation totale entre guerre et « paix »

Le plus grand incendie depuis 1949 : pénurie de canadairs, orgie d’avions de guerre

Un « incendie d’une ampleur exceptionnelle », « d’une rare intensité », « le plus important de l’été », « inédit » : les dirigeants multiplient les superlatifs pour désigner l’immense feu qui dévaste le département de l’Aude. Depuis le 5 aout, un incendie ravage le massif des Corbières. Il a englouti dès le premier jour 16.000 hectares de végétation, et même s’il est désormais « fixé » selon les pompiers, la taille de la zone réduite en cendre dépasse les 17.000 hectares et pourrait atteindre deux fois la superficie de Paris. C’est la plus vaste zone détruite en un seul feu depuis le début des relevés en 1973, et même depuis 1949.

Pourtant, les incendies sont nombreux cette année encore. Au début du mois de juillet, les flammes menaçaient la périphérie de la ville de Marseille, avalant 750 hectares, et avaient même détruit plusieurs maisons en bordure de la cité phocéenne. Marseille a été fondée il y a 2500 ans, et rarement sinon jamais les flammes n’avaient menacé d’aussi près la ville. Dans l’Aude déjà, le mois dernier, un feu s’était propagé près de Narbonne. La Bretagne n’est plus épargnée non plus : 120 hectares ont été détruits par le feu dans la mythique forêt de Brocéliande récemment. Un incendie heureusement contenu, mais en 2022, la forêt avait déjà connu un épisode incendiaire, et des flammes avaient dévasté les Monts d’Arrée, du jamais vu sur ce territoire celte.

Cette année là, plus de 62.000 hectares de forêts françaises avaient brulé dans toute la France, dont 30.000 rien que dans les Landes. C’était 6 fois la superficie de Paris.

Après un épisode aussi grave, on aurait pu s’attendre à une réaction du gouvernement. Il n’en a rien été. En octobre 2022, Macron avait pourtant promis le renouvellement des Canadairs et l’achat de quatre avions supplémentaires avant 2028. Nous sommes trois ans après et rien n’a été fait. Un mensonge de plus.

Actuellement, 7 Canadairs sont déployés dans l’Aude, sur les 12 que compte la flotte française. Beaucoup trop peu. En 2024, un rapport parlementaire évoquait « le nombre et l’intensité des feux de forêt, entraînant ainsi une sur-sollicitation des appareils » qui, de plus, subissent une corrosion accélérée par leurs passages en mer. Ces appareils ont en moyenne 30 ans, et le retrait des plus anciens est prévu pour 2025-2030. Dans un autre rapport parlementaire du 2 juillet 2025, l’insuffisance des appareils en eux-mêmes, au-delà de leur nombre, était pointée du doigt : « Leur capacité d’emport de 6 tonnes devient limitée face à l’émergence de méga-feux exigeant des moyens de saturation supérieurs ».

En février dernier, le Premier ministre Gabriel Attal a pourtant pris un décret pour réduire de 52,8 millions d’euros les crédits alloués à la sécurité civile. Et ce, alors que le coût unitaire d’un Canadair nouveau modèle tourne autour de 60 millions d’euros. Par ailleurs, « on ne peut pas lutter uniquement avec des Canadair, on combat aussi avec des moyens terrestres », rappelle le représentant des pompiers Eric Brocardi. « L’un ne va pas sans l’autre et c’est la coordination entre les deux » qui compte. Or, les pompiers protestent eux aussi contre le manque de moyens depuis des années.

En janvier 2024, le gouvernement français commandait 42 avions de guerre Rafale supplémentaires, pour la somme de 5 milliards d’euros. Cette machine à tuer, considérée comme un fleuron du progrès, est un avion « multirôle » pouvant transporter 9,5 tonnes de munitions, et coûte 120 millions d’euros pièce. Ce n’est pas tout : la maintenance du Rafale est facturée environ 10% du coût initial de l’appareil chaque année, et chaque heure de vol coûte entre 14.000 et 16.000 euros. Autant dire que la baisse du budget de la sécurité civile, et même l’achat de Canadairs, ne représentent qu’une goute d’eau financière en comparaison de l’achat d’avions de guerre. Le gouvernement fait des choix idéologiques : la guerre plutôt que la protection de sa population.

Des centaines de millions d’euros ont également été débloqués pour aménager une base militaire à Luxeuil-les-Bains, en Haute-Saône, pour accueillir une quarantaine de rafales capables de tirer des bombes nucléaires d’ici 2032.

Enfin, l’argent coule à flot pour la guerre mais aussi pour la répression. Par exemple, le gouvernement a commandé pour plusieurs dizaines de millions d’euros de grenades lacrymogènes et explosives ces dernières années, pour écraser les contestations, et a acheté 90 blindés baptisés Centaure pour la gendarmerie « made in France ». Coût total de l’opération : 70 millions d’euros, pour pouvoir envoyer des engins pesant 14,5 tonnes et équipés d’une caméra avec une portée de 9 kilomètres, efficace de jour comme de nuit, de lanceurs de grenades, d’une mitrailleuse et de gadgets en tout genre contre le peuple. Ce blindé est décrit comme un « concentré de technologies et de robustesse ». Il est en tout cas plus moderne et sophistiqué que le matériel pour éteindre les flammes.

Les « réductions » de dépense n’existent pas, il n’y a que des arbitrages : nos dirigeants se préparent à la guerre totale et à la guerre sociale, et orientent donc les moyens vers les armes et leurs amis patrons plutôt que pour éteindre les incendies de toutes sortes. Il ne tient qu’à nous d’imposer une redistribution vers ce qui est véritablement essentiel. Rendez-vous le 10 septembre.

- source, avec liens en infos complémentaires : https://contre-attaque.net/2025/08/08/le-plus-grand-incendie-depuis-1949-penurie-de-canadairs-orgie-davions-de-guerre/


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