Issus des grandes écoles, ils ne croient plus au système économique et s’engagent en signant le Manifeste pour un réveil écologique.
À quoi bon décrocher un job en or si celui-ci contribue à l’anéantissement du monde, et, par conséquent, à son propre anéantissement ? Voici, en somme la question cruciale à laquelle ont répondu les 10 000 étudiants de grandes écoles signataires du Manifeste pour un réveil écologique. Un geste fort qui les engage officiellement à ne jamais travailler pour une entreprise polluante. Gros plan sur une initiative exemplaire qui invite à l’optimisme.
Face aux désastres climatiques et environnementaux, les choses bougent et les mentalités changent. Rares sont les citoyens qui acceptent désormais de se rendre complices de l’effondrement à venir. En témoigne ce Manifeste pour un réveil écologique qui, lancé il y a trois semaines seulement, rencontre déjà un succès fulgurant auprès des étudiants des grandes écoles (HEC, Ulm, Polytechnique…)
Extraits :
« Nous, étudiants en 2018, faisons le constat suivant : malgré les multiples appels de la communauté scientifique, malgré les changements irréversibles d’ores-et-déjà observés à travers le monde, nos sociétés continuent leur trajectoire vers une catastrophe environnementale et humaine. Nous, signataires de ce manifeste, sommes pourtant convaincus que ce sombre tableau n’est pas une fatalité. »
« Deux options s’offrent aujourd’hui à nous : poursuivre la trajectoire destructrice de nos sociétés, se contenter de l’engagement d’une minorité de personnes et en attendre les conséquences ; ou bien prendre notre avenir en main en décidant collectivement d’anticiper et d’inclure dans notre quotidien et nos métiers une ambition sociale et environnementale, afin de changer de cap et ne pas finir dans l’impasse. »
« Face à l’ampleur du défi, nous avons conscience que les engagements individuels, bien que louables, ne suffiront pas. En effet, à quoi cela rime-t-il de se déplacer à vélo, quand on travaille par ailleurs pour une entreprise dont l’activité contribue à l’accélération du changement climatique ou de l’épuisement des ressources ? »
« Au fur et à mesure que nous nous approchons de notre premier emploi, nous nous apercevons que le système dont nous faisons partie nous oriente vers des postes souvent incompatibles avec le fruit de nos réflexions et nous enferme dans des contradictions quotidiennes. »
« Nous souhaitons profiter de la marge d’action dont nous bénéficions en tant qu’étudiants en nous tournant vers les employeurs que nous estimerons en accord avec nos revendications exprimées dans ce manifeste. Nous affirmons qu’il est possible de bien vivre sans sombrer ni dans l’ultra-consommation ni dans le dénuement total. »
« En tant que citoyens, en tant que consommateurs, en tant que travailleurs, nous affirmons donc dans ce manifeste notre détermination à changer un système économique en lequel nous ne croyons plus. Nous sommes conscients que cela impliquera un changement de nos modes de vie, car cela est nécessaire : il est grand temps de prendre les mesures qui s’imposent et de cesser de vivre au-dessus de nos moyens, à crédit de la planète, des autres peuples et des générations futures. »
Pour un étudiant, signer ce manifeste, c’est éviter de contribuer au pire mais c’est aussi forcer les entreprises à modifier leur comportement. Elles veulent continuer à recruter parmi les plus diplômés du pays ? Alors qu’elles changent de modèle environnemental, social et économique !
Axel Leclercq
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