Répression, division, incarcérations : la solidarité est notre meilleure armes

Incarcérations suite au blocage plateau des Couleures le 8 décembre à Valence

jeudi 13 décembre 2018, par Comité de soutien Stéphane Trouille.

PRESSION, DIVISION, INCARCÉRATIONS : LA SOLIDARITÉ EST NOTRE MEILLEURE ARME

Un ami a été arrêté. Certains l’appellent StéphanO. À l’état civil : Stéphane TROUILLE. Il manifestait avec des milliers d’autres, partout en France, à l’appel des Gilets Jaunes et de la Marche pour le Climat, le 8 décembre dernier, à Valence. Comme à chaque fois, il était là, avec sa caméra. Cet ami est journaliste indépendant et vidéaste. Blessé samedi lors de son interpellation, il est aujourd’hui en prison.

À Valence comme ailleurs, la journée a été très violente, de nombreux bléssé.es par des flash ball, matraques et grenades, un grand nombre d’interpellations, des personnes terrorisées et intimidées qui ne sortent plus de chez elles. Et aujourd’hui, quatre personnes qui ne se connaissaient pas avant sont incarcérées, accusées de violence en réunion : une boulangère, un cordiste, un étudiant et un vidéaste.

Dans certains médias, nous lisons que « les policiers étaient clairement visés », que « les auteurs savaient ce qu’ils faisaient », alors que ces quatre personnes ont simplement tenté de se protéger et de protéger les personnes présentes de la violence provoquée par les forces de l’ordre ce matin-là, au rond point du Plateau des Couleures.

Pourquoi marchions-nous tout·es ensemble ? Pour que s’adossent nos colères, celles des Gilets Jaunes, celles des marcheurs pour le climat et toutes celles qui permettent que nos voix soient entendues.

Nous assistons depuis plus de quatre semaines à un mouvement social dans ce pays, une colère qui vient du cœur et d’un profond sentiment d’injustice. Un mouvement légitime où chacun·e cherche à se sentir respecté·e dans la société. Justice sociale et climatique sont les maîtres-mots. Ce mouvement doit se poursuive car les mesures annoncées ne permettent pas de retrouver notre dignité.

Nous assistons ces dernières semaines à des jonctions où, comme des affluents, d’autres luttes, connexes, voisines (lycéen·es, étudiant·es, chômeur·ses et précaires...), cherchent à rejoindre le mouvement installé emblématiquement sur tous nos carrefours.

Nous assistons aussi à la montée en puissance de la violence d’état : blessures, mutilations, utilisation de grenades avec TNT (la France étant en Europe le seul pays à l’utiliser), et de la répression.

Nous assistons à la montée en puissance d’une stratégie judiciaire qui vise à empêcher de manifester : plus de 2000 interpellations le samedi 8 décembre (plus d’une interpellation par minute !), et des accusations comme « participation à un groupement formé en vue de commettre des violences ou des dégradations », nous sommes toute·s visé·es dès lors que nous approchons d’une ville où se tient une manifestation. Avoir un gilet jaune dans la voiture est une obligation du code de la route, aujourd’hui c’est devenu un motif d’incarcération.

Nous assistons à une volonté de nuire aux journalistes autant qu’aux citoyen·es : diffusions massives et répétées d’éléments de langage auprès des rédactions, intimidations, suppression de vidéos sur les réseaux sociaux, violence envers des journalistes (22 enquêtes ouvertes par l’IGPN dont une liée à la plainte d’une journaliste).

Enfin, nous assistons à la désormais habituelle stratégie de division opérée sur les mouvements sociaux : d’un côté les gentill·es manifestant.es, de l’autre les méchant·es casseur·ses.

Le gouvernement veut maintenir le cap coûte que coûte, il croit encore en son « projet », alors il fonce et persiste, l’état d’urgence entré dans le droit commun démultipliant sa force (loi de sécurité intérieure et lutte contre le terrorisme, promulguée le 30 octobre 2017).

Nous n’accepterons jamais qu’on enferme, mutile, tabasse sans mesure ceux et celles qui n’en peuvent plus, qui manifestent et qui défendent nos libertés ;

parce que chaque proche descendant dans la rue aujourd’hui risque sa peau ;

parce que nous ne comptons plus le nombre de traumatismes liés à la répression qu’ils soient physiques et/ou psychologiques ;

parce que nous pensons très fort à notre ami Stéphane ainsi qu’aux trois autres inculpé·es ;

nous publions ce jour ce texte et souhaitons rappeler notre conviction : face à la division organisée, la solidarité est plus que jamais notre meilleure arme.

Comité de soutien de Stéphane Trouille
Le 13 décembre 2018

- Caisse de soutien : https://www.leetchi.com/c/soutien-aux-inculpe-e-s-du-mouvement-social

- Contact


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