Lycées bloqués, mardi noir - Appel aux étudiants à entrer en lutte

Malgré, et contre, les sinistres exactions policières répétées et structurelles

mercredi 12 décembre 2018, par Auteurs divers.

Ce #MardiNoir 11 décembre a été un succès ! Plus de 400 lycées bloqués,près de 700 mobilisés 50 000 lycéens et lycéens dans la rue. Continuons comme ça : -Jeudi avec les étudiant•e•s contre l’augmentation des frais d’inscription pour les étranger•e•s

- Voir aussi, pour la suite :

- Manifestation et grève en soutien aux lycéen·n·es et étudiant·e·s le jeudi 13 décembre

- La peur doit changer de camp : bloquons les facs ! :

Nous appellons les étudiant.e.s des facultés à bloquer leur lieu d’étude pour pouvoir rejoindre la lutte. Nous sommes présent.e.s, étudiant.e.s autonomes de différents établissements, aux côtés des lycéen.ne.s depuis le début du mouvement : l’analyse que nous offrons ici est le résultat d’une réflexion collective en partant des expériences accumulées cette semaine. Il nous semble pertinent dans le contexte actuel, d’appeler les étudiant.e.s à joindre le soulèvement.

Si quelque chose fait débat au sein du milieu étudiant, ce sont les blocages. Étant étudiant.e.s, nous occupons une place sociale ambivalente : ni travailleur.euse, ni sans-emploi, nos moyens d’actions sont restreints.

La semaine du 3 décembre fut ponctuée par une mobilisation lycéenne exceptionnelle : des dizaines de lycées bloqués rien que sur la région Lyonnaise, autant dans le centre qu’en périphérie.

Grâce au temps libéré par la suspension des cours, les lycéen.ne.s ont pu massivement prendre la rue.

Face à l’offensivité de la jeunesse, majoritairement populaire, l’Etat a choisi la voie de la répression féroce : coups de matraques, gaz lacrymogènes, grenades de désencerclement, usage courant de LBD40 (version améliorée du flashball) et arrestations massives (plus de 700 interpellations de lycéen.nes cette semaine dans le pays).

D’autre part, le mouvement très hétérogène -socialement et politiquement- des gilets jaunes procède aux mêmes méthodes en bloquant les points stratégiques des flux : grands axes autoroutiers, raffineries, quartiers bourgeois, centres commerciaux, destruction partielle d’une préfecture ( !), etc. Il est indéniable que le fort climat de conflictualité politique initié par les gilets jaune a poussé les lycéen.ne.s à prendre part au soulèvement. En outre, ce sont aussi les syndicats qui prennent part au combat. Les ambulancière.er.s ont bloqué l’Assemblé Nationale, les cheminot.tte.s ont lutté durant tout le début d’année et sont toujours sur le pied de guerre, ainsi que bien d’autres fractions exploitées des salarié.e.s. On note également un décloisonnement des luttes à l’instar de la convergence du comité Adama contre les violences policières dans les quartiers populaires, de la manif CGT et des gilets jaunes dans Paris.

Ce qui se passe est historique.

Même si tout est mis en place de la part des institutions pour empêcher les blocages, la fureur des protestations déborde dans les rues. Le gouvernement tente de contenir les protestations au prix de dépense énormes : hélicoptère, mobilisation permanente de forces de l’ordre, restauration des mobiliers urbains… Celles et ceux qui participent aux manifs sauvages, qui tentent de repousser les charges des CRS et de la BAC, qui cassent et qui brûlent des objets participent à cette lutte en affaiblissant économiquement et symboliquement le pouvoir en place.

Lundi matin, premier jour de blocage, une lycéenne est tombée, le visage ensanglanté à cause d’un tir de flashball. Se rendre à une manifestation ou un blocage aujourd’hui, c’est soit faire l’expérience directe, soit être témoin de l’extrême violence policière. Les témoignages s’accumulent, il est impossible de tous les retranscrire et d’en suivre la trace, et c’est toute une génération qui est matée par « les forces de l’ordre ». Entretenir le sentiment de peur est un des piliers de la stratégie du maintien de l’ordre Français : la répression féroce a pour but de casser l’élan contre l’ordre établi et de pousser chacun.e à rester chez soi. Comme dans toute guerre, l’aspect psychologique est central. Les nombreux témoins présents sur les mobilisations lycéennes relatent les agissements des forces de l’ordre qui s’en donnent à cœur joie de tirer sur les élèves des quartiers populaires et de les tabasser, et on se rend bien compte que les forces de l’ordre, et surtout les équipes de BAC, ne se sentent pas vraiment en danger face aux émeutier.ère.s et sembles ravis de pouvoir mutiler, blesser, insulter, effrayer, humilier en toute impunité.

Étudiants et étudiantes, le blocage est devenu dans ce contexte un moyen plus qu’indispensable pour prendre pleinement part à la lutte. C’est seulement en nous libérant des contraintes de l’université que nous pourrons apporter un soutien matériel et physique, massif et déterminant aux lycéen.ne.s : matériel de protection, savoir-faire, medics, banderoles renforcées, soutien sur les blocages et dans la rue…

Parce que nous ne pouvons rester qu’observateur.rice.s des évènements, parce que la neutralité est une prise de position complaisante vis-à-vis de l’État, parce que nous avons la capacité d’inverser le rapport de force, parce que le mouvement doit être plus global qu’il ne l’est déjà pour vaincre, parce que la peur doit changer de camp, nous n’avons d’autre choix que d’être offensif.ve.s.

Nous ne sommes rien, bloquons tout


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