Journée mondiale d’in-action « pour le climat » du 8 septembre

Marches du samedi 8 septembre, un coup d’épée dans l’eau de plus, dans la mauvaise direction

jeudi 6 septembre 2018, par Camille Pierrette.

Suite à la démission de Hulot et à la prise de consciente croissante que la situation (climatique, sociale, écologique...) va de plus en plus mal, que ça va s’aggraver, que les gouvernements ne feront rien de significatif, bien au contraire, de plus en plus de personnes s’indignent.
Malheureusement, cette indignation est encore peu suivie d’actions consistantes, d’effets tangibles, et la plupart du temps cette indignation et ses actions sont « canalisées », encouragées dans des voies illusoires qui ne mènent qu’à la perpétuation et à l’aggravation de la catastrophe en cours.

Malheureusement, la marche de ce samedi 8 septembre 2018 organisée à Paris entre autre par 350.org est encore un coup pour rien, à côté de la plaque, qui se focalise sur l’arrêt des énergies fossiles, mais sans rien toucher ou presque à la civilisation industrielle, qui produit et entraîne la destruction du vivant, une civilisation capitaliste qui continuerait partout la destruction même si (chose impossible, surtout en si peu de temps) toutes les énergies étaient « renouvelables ».

- Citons Nicolas Casaux, de DGR France :

Cette marche est organisée par des ONG comme 350(.org) qui est entre autres choses financée par l’argent des Rockefeller.
Cette marche vise uniquement à encourager un impossible passage au 100 % énergies renouvelables. Les énergies renouvelables ne sont pas écologiques. L’idée qu’on pourrait alimenter à 100 % la société industrielle avec elles est illusoire mais ce n’est qu’un problème secondaire. Le vrai problème c’est que même si on pouvait le faire ça n’arrêterait en rien la destruction du monde. Non seulement parce que les énergies renouvelables ne sont pas vraiment écologiques mais aussi parce que la destruction actuelle du monde ne découle pas de la manière dont la civilisation industrielle produit son énergie, mais de ce qu’elle fait de cette énergie. Et de bien d’autres choses qui n’ont rien à voir avec son mode de production énergétique.

- voir aussi en complément :

De plus, on sait bien que les simples marches, manifestations et appels n’ont pas d’effets sur les décideurs psychopathes (donc inaccessibles à la raison, aux arguments et aux faits) qui sont aux manettes des états et des multinationales.
Quel sens cela à de juste protester, de demander gentiment aux puissants dirigeants extrémistes et terroristes d’états non-démocratiques, violents et cyniques de bien vouloir svp prendre des mesures pour changer la donne ??
C’est absurde et vain.

Ils vont bien rigoler, ...et continuer leurs affaires, tout en faisant des jolis discours (« la maison brûle et nous regardons ailleurs ») et en prenant leur temps (Le tyran Macron a déjà annoncé qu’il fallait prendre son temps sur les questions écologiques) pour lancer quelques mesurettes pour rassurer les braves gens tout disposés à se laisser enfumer et à rentrer chez eux la conscience presque tranquille.

Si un bourreau s’apprête à vous pendre, vous faites quoi ?

Si un bourreau s’apprête à vous pendre, à pendre vos ami.e.s, vos frères et vos soeurs, une fois que vous lui avez demandé une fois ou deux d’arrêter et qu’il continue son boulot, vous allez alors brûler la potence, libérer vos ami.e.s, ligoter le bourreau, vous n’allez pas organiser une marche ni signer une pétition. Le bourreau s’en foutrait, et vos ami.e.s seraient exécutés.

Face à un système violent et destructeur, face à des dirigeants malades mentaux qui veulent continuer la destruction, on ne se réfugie pas dans d’énièmes pétitions, marches, appels aux gouvernements, ni dans des « solutions » illusoires (garder la même civilisation quasi intacte et juste tenter de la verdir un peu), on prend le problème à bras le corps et on passe à l’action directe, à la résistance permanente et acharnée, aux sabotages s’il le faut.
Tout en organisant collectivement et activement des lieux autonomes divers, des espaces pour des sociétés soutenables.

Reste plus qu’à « espérer » que les participant.e.s à ces énièmes marches de l’inaction débordent les organisateurs, se réveillent et se rendent compte de l’arnaque, et passent très vite à quelque chose de plus consistant.
Ce sera l’occasion de mesurer si leur indignation est sincère, s’ils veulent vraiment enrayer la catastrophe ou juste rester dans l’émotion superficielle et les distractions de l’essentiel qui sont vendues et encouragées par les politiciens au pouvoir, les médias de masse, les multinationales et les ONG réformistes.
Toutes choses qui donnent une bonne image de soi et de la société, mais qui n’arrêtent pas le massacre qui finira par transformer la planète en zone morte et invivable.

P.-S.

Des fois, en jouant au parano, on peut même se demander si certaines des ONG qui encouragent ces voies de garage irresponsables ne sont pas financées et influencées par de gros lobbies industriels qui voient là une occasion de fourguer de nouvelles cames industrielles à prix élevés : voitures électriques, panneaux photovoltaïques, économiseurs d’eau, compteurs Linky, routes « solaires », centrales nucléaires...
Des lobbies qui voient là de nouveaux marchés captifs à haut rendement financier pour continuer leur « business as usual » qui détruit les humains et les restes du vivant.


Forum de l’article

  • Journée mondiale d’in-action « pour le climat » du 8 septembre Le 7 septembre 2018 à 11:43, par Camille Pierrette

    "Les industries des énergies dites « vertes » sont autant d’entreprises capitalistes qui servent à perpétuer la civilisation industrielle. Le monde naturel, lui, comme toujours, en paie le prix — rappelons, pour exemple, le cas de la centrale solaire de Cestas, en France, près de Bordeaux, la plus grande d’Europe, qui a nécessité l’abattage de 250 hectares de pinède  ; un projet du consortium Eiffage, Schneider Electric, Krinner (l’occasion aussi de rappeler que les industries des énergies dites « vertes » sont, très logiquement, dominées par d’immenses entreprises multinationales, et que toutes sortes de multinationales, de Vinci à Total, y investissent afin de faire du profit). Formidable. La planète et le climat nous remercient.

    Nous ne devons pas laisser le capitalisme transformer ce qui était un mouvement « pour sauver l’environnement » en un mouvement pour le climat, dont le seul mode d’action serait de manifester et la seule revendication de favoriser le développement de nouvelles industries et le « désinvestissement des combustibles fossiles ». Nous ne devons pas laisser ceux qui usent des « techniques servant à enrégimenter l’opinion » — comme les médias de masse et les principales ONG — afin de « susciter l’approbation générale pour une idée ou un produit particulier » (Bernays), dissiper les insatisfactions et les inquiétudes populaires en autorisant et encourageant leur expression lors de défilés stériles, et réduire la contestation à des revendications inutiles, voire nuisibles.

    L’arrêt des destructions écologiques planétaires et du réchauffement climatique exige infiniment plus que des manifestations pour demander à nos dirigeants qu’ils « désinvestissent des combustibles fossiles » et qu’ils encouragent les industries des mal nommées énergies « vertes ». Il exige que nous mettions un terme à toutes les pratiques destructrices qui constituent la civilisation industrielle — d’autant que la civilisation industrielle et ceux qui la dirigent ne peuvent pas et ne vont pas interdire l’exploitation et l’utilisation des combustibles fossiles simplement parce qu’on le leur demande, le seul moyen de les faire cesser consiste à construire un rapport de force qui les y contraindrait et/ou à les faire cesser à la source en usant de tactiques d’actions directes.

    Si vous allez manifester, manifestez contre la poursuite de l’industrialisation du monde, contre le productivisme. Si vous allez manifester, ne vous trompez pas de cible : ce ne sont pas les seules industries des combustibles fossiles qui posent problème, mais l’industrialisme en général ; et les énergies dites « renouvelables » ne sont pas la solution, qui est plutôt la fin du monde industriel."

    l’article en entier : Les marches mondiales pour le climat ou le triomphe de l’ingénierie sociale (par Nicolas Casaux)

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  • Journée mondiale d’in-action « pour le climat » du 8 septembre Le 7 septembre 2018 à 09:52, par Virago

    Bonjour

    Ces marches sont très utiles.
    C’est une bonne occasion pour vous, les vrais activistes de repérer des personnes qui sont déjà convaincues et de créer des groupes de proximité ou d’affinité et de leur expliquer ce qu’il faut faire.
    A force d’être dans la critique et le négativismes vous ne voyez pas les occasions qui vous sont offertes.
    C’est bien triste.

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    • Journée mondiale d’in-action « pour le climat » du 8 septembre Le 7 septembre 2018 à 10:59, par Camille Pierrette

      « Vrais activistes » je sais pas, en tout cas j’ essaye de partir sur les bases, donc de manière radicale.
      En fait, par définition, comme dans les manifs syndicales plan-plan, il y a peu de personnes vraiment motivées dans ces marches. Mais c’est vrai que ça peut être intéressant d’y aller, pour tenter d’informer/provoquer les présent.e.s.

      Mais critiquer l’absurdité et l’inutilité de ces marches par rapport à l’arrêt de la catastrophe, ce n’est pas du négativisme, c’est juste être lucide.
      Le négativisme, c’est plutôt croire que ces marches vont avoir de l’effet réel et rentrer chez soi, car alors la destruction va continuer.

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  • Journée mondiale d’in-action « pour le climat » du 8 septembre Le 7 septembre 2018 à 00:24, par Camille Z

    En 2014, il y a eu 650 000 marcheurs contre le dérèglement climatique…et pour faire bouger les politiques.
    Ca a donné quoi ? Trump et Macron !

    Il est grand temps de passer à autre chose de plus consistant et sérieux.
    Les « marcheurs » n’ont rien appris ou ils jouent à faire semblant d’agir pour se donner bonne conscience ?
    La seule manière de faire bouger « les politiques » c’est de les faire fuir très loin à coup de pieds au cul vigoureux.

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