Il est bon que les syndicats réformistes coulent avec le régime dont ils sont devenus un simple rouage

« Mais où sont donc passés les syndicats » ?, un article de blog Mediapart + Remarques persos

mardi 8 janvier 2019, par Camille Pierrette.

MAIS OU SONT DONC PASSES LES SYNDICATS ?

Un mouvement social d’une ampleur et d’une vigueur inédite retient le souffle de tous, s’impose à la Une des médias depuis maintenant deux mois, estomaque la presse internationale, et met aux abois Macron et ses fidèles. Et pendant tout ce temps (quelques 8 semaines), rien , toujours rien à l’horizon syndical !!

Un mouvement social d’une ampleur et d’une vigueur inédite retient le souffle de tous, s’impose à la Une des médias depuis maintenant deux mois, estomaque la presse internationale, et met aux abois Macron et ses fidèles. Et pendant tout ce temps (quelques 8 semaines), rien , toujours rien à l’horizon syndical !!

Il n’y a pas de syndicat . On ne les voit pas. On ne les entend pas.

En préambule , je ne veux bien évidemment pas parler de la CFDT, syndicat historiquement réputé pour ses petits arrangements et ses lâches compromis avec le patronat ou les représentants de l’état, qui tous dépouillent gravement les salariés et détricotent tous leurs acquis.

Mais où sont donc passés les syndicats , enfin ceux qui défendent les droits des salariés ?

C’est tout simplement ahurissant , voire extrêmement inquiétant.

Si ce n’était tout juste effrayant, cet assourdissant silence ne pourrait-il pas s’apparenter à une forme passive de complicité avec les gouvernants ?

Personnellement, si j’ai dans un premier temps, observé avec une certaine méfiance pour le mouvement naissant des Gilets Jaunes, car en effet le seul discours anti-taxes ne pouvait pas me rallier à sa cause, ensuite, l’évolution des revendications a retenu mon attention jusqu’à avoir finalement envie de soutenir la colère sociale qui s’exprime, et enfin aller rejoindre les manifestants du samedi depuis l’acte VI car il n’était plus question pour moi de me laisser dérober cette contestation et être dans le camp des passifs, à regarder, observer, attendre sans bouger le petit doigt.

Ayant depuis toujours soutenu tous les combats portés par la CGT, ayant participé à tous les mouvements, de 1995 à 2003 puis 2010 et 2016, j’imaginais et j’attendais qu’un syndicat de luttes tel que la CGT fasse sa part du job dans ce contexte de colère sociale aussi forte, aussi large, aussi soutenue par l’opinion publique.

J’attendais, j’attends toujours.

Il paraît que début décembre ce n’était pas le moment, car beaucoup plus important : les élections professionnelles !

Puis on a vu un timide préavis de grève reconductible posé par la fédération des services publics de la CGT courant du 10 au 31 décembre 2018 et diffusé sur le site , puis reconduit du 7 au 31 janvier 19 et c’est tout. Pas de relai sur le terrain, nada, silence .

Une interview de M. Martinez à la radio relayant certaines revendications et invitant à participer à la journée nationale d’action interpro du 14 décembre 2018. On a d’ailleurs vu quel flop total c’était.

Et je ne parle même pas non plus des syndicats enseignants. Totalement absents, au point que voilà « les stylos rouges » qui font leur apparition sur FB.

Et après ???

Mais concrètement, sur le terrain , quoi ?

Mais pourquoi ? Que se passe t-il ? Pourquoi les syndicats ne bougent pas ? au lieu de profiter de ce magnifique élan populaire pour faire caisse de résonance et reprendre aussi les revendications qui sont justes, pertinentes, cohérente, pour donner aux salariés la réelle possibilité de se joindre à la contestation , partout, dans toutes les entreprises , collectivités, établissements publics et privés ?

Pourquoi ne pas oser la grève générale, là , maintenant, tout de suite ?

Il ne s’agit pas forcément de manifester avec les Gilets jaunes , mais de permettre aussi aux salariés l’expression de leur ras-le-bol contre les réformes de Macron .

RIEN , comme si finalement les syndicats se tenaient en embuscade, à l’instar de Macron et consort , à leur tour attendant que ce mouvement de GJ s’éteigne naturellement.

Ensuite s’imaginent-ils que nous reprendrons tranquillement nos 3 ou 4 journées d’action annuelles, avec manif déclarée et parcours fléché, entre camions colorés, chants endiablés et sono à tout rompre vaccinant contre toute velléité d’entonner des slogans ?

Comment pensent-ils alors la lutte contre les réformes imminentes sur la retraite, le chômage, la sécu etc etc ?

Comment peuvent-ils penser un seul instant que l’attentisme qu’ils ont adopté ne sera pas l’ultime preuve de leur faillite , de leur renoncement et pire de leur trahison ?

- Source, blog Mediapart, Liligaby

Contre les directions syndicales qui collaborent avec le capital : grève générale

Remarques persos

En décembre, quand le tyran Macron et ses sbires ont commencé à flipper un peu, ils ont appelé leurs partenaires les syndicats en consultation... Ca veut tout dire.
Il se confirme que les actuelles directions syndicales (toutes sauf CNT, et peut-être Solidaires ?) n’ont aucune volonté de changement ni de résistance profonds, elles sont là juste pour enrober les destructions des conquis sociaux, pour huiler les suppositoires et les couleuvres, pour mimer et canaliser les protestations pour éviter qu’elles ne débordent et puissent véritablement mettre en péril le régime et son monde.
Elles ont complètement intériorisé le rôle auquel a voulu les réduire le patronat et les gouvernements : celui d’épouvantail inutile, de gesticulateur sans effets. Non seulement leur pouvoir a été réduit à néant, mais les syndicats réformistes ont fait leur le système capitaliste et ont totalement renoncé à l’abattre ou même à le transformer radicalement pour le rendre à peu près non nocif.

Comme les capitalistes, les syndicats défendent partout « la valeur travail », la compétitivité, la sacralité de la Croissance et du productivisme, la hiérarchie, la dépossession des travailleurs des outils et des moyens de production, la soumission aux chefs, ils acceptent les écarts énormes de rémunérations et le fait que quantité de personnes s’abîment dans des taches qui devraient disparaître ou être partagées entre plusieurs personnes.

En grève comme jamais

Aujourd’hui, non seulement les syndicats réformistes sont impuissants, mais ils sont néfastes.
- Impuissants parce que le système en place ne veut plus lâcher que des miettes, et ne peut de toute façon rien lâcher d’autre que des miettes, petites ou grosses. Impuissants aussi parce que les formes légales et convenues où ils se sont enfermés ne gênent plus le régime.
- Néfastes parce qu’ils maintiennent l’illusion d’une contestation du pouvoir économique capitaliste alors qu’ils ne font que l’accompagner sans le confronter sur ses bases.

Pour les directions des syndicats réformistes (tous sauf CNT, et peut-être Solidaires ?), il faut juste que les salariés aient quelques droits, de quoi vivre décemment, il n’est pas question de changer l’ordre social, ni qui possède les moyens de production, ni qui décide quoi et comment produire, ce sont de simples facilitateurs des patrons biberonnés par les gouvernements et les lobbies.

Il vaut donc mieux que les syndicats réformistes n’entrent pas dans la danse et coulent pour de bon avec le régime dont ils sont devenus un simple rouage.

C’est donc aux salariés du privé et aux fonctionnaires, aux syndicalistes de base de prendre les choses en main eux-mêmes, directement, ils n’ont pas forcément besoin de syndicats pour faire grève et s’organiser collectivement, tout comme les gilets jaunes n’ont pas besoin de partis pour manifester et s’organiser.

Se soulever tous en même temps ou subir chacun son tour ?! - Tract


- Voir aussi :


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